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Diplomatie

Publié le 11 décembre 2007 par Argoul

Faire des affaires avec un dictateur n’appelle pas de commentaires particuliers : dans la jungle des Etats-nations, la loi est celle de son propre intérêt bien compris.

Mais s’en vanter sur le théâtre médiatique pour en donner des leçons au monde entier est autre chose. La légende rose de saint Nicolas ressuscitant, au bout de 7 ans, les infirmières enfermées dans le saloir libyen tourne en farce. Ouvrir la cage d’un lion du désert pour l’accueillir chez soi, un jour de célébration des Droits de l’Homme, avec sa horde de pétroleuses karatékas a tout du cirque.

Et Fadela Amara, femme vouée aux droits de l’homme, a eu raison de dire que le roi était nu. « La France est une puissance, elle n’a pas à s’excuser de signer des contrats. C’est la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères qui vous le dit. Mais la secrétaire des Droits de l’homme est obligée de vous dire que cela doit se faire dans la décence ». Que ce soit sous les ors de la République ou dans les caves des banlieues, la France n’est ni pute, ni soumise. Affaires, oui, paillasson, non.

La France qui, justement, plébiscite à bas bruit un livre hors cirque, donc hors de prix, où passe une grâce de lecture. « Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’idée que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. » Muriel Barbery, Gallimard 2007 : L’élégance du hérisson.

Notre diplomatie ne sait plus si elle doit jouer le monde – trop grand pour elle – ou la France – en ses valeurs durables. Elle accouche donc de ce monstre d’époque : l’élégance du paillasson.


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