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Eolien, l’optimisme européen tranche avec l’inquiétude de la filière française

Publié le 17 juin 2010 par Sequovia

A la veille de l’ouverture à Paris du Salon des énergies renouvelables,  alors que les dispositions du projet de loi Grenelle 2 sont actuellement débattues en Commission mixte paritaire, le climat d’inquiétude qui pèse sur la filière française contraste avec les prévisions optimistes annoncées par l’association européenne du secteur.
Jean-Louis Borloo vient d’adresser une circulaire aux Préfets pour leur rappeler son soutien à la filière alors que nombre d’observateurs voient dans les dispositions du Grenelle 2 un réel frein à l’ambitieux projet de déploiement voulu par le gouvernement. Cette circulaire a vraisemblablement  pour but d’adresser un message d’apaisement à une filière inquiète – non sans raisons – pour son avenir. Elle rappelle l’objectif de 19000 MW de puissance installée sur terre d’ici à 2020 (6000 MW pour l’offshore), soit 500 mats implantés par an.
En 2009 à l’échelle européenne,  on a installé plus de 10 GW, ce qui représentait 39 % des nouvelles capacités énergétiques installées dans l’année sur le Vieux Continent. Pour 2010, les prévisions tablent à nouveau sur un accroissement de 10 GW (soit 13 %), qui porterait la capacité installée totale à 85 GW.  La filière éolienne européenne emploie  192.000 personnes à fin2009 ; elle pourrait créer 250.000 nouveaux emplois dans les dix prochaines années. L’éolien offshore, les réseaux électriques et la formation d’ingénieurs et techniciens seraient les trois principaux gisements.

Quant  à la France, la filière éolienne emploie actuellement environ 10.000 personnes ; elle devrait créer plus de 50.000 emplois pour respecter les objectifs du Grenelle, ce qui semble guère compatible avec les orientations prises dans le projet de loi. En effet, imposer des installations d’un minimum de cinq mâts n’est pas adapté à certaines régions venteuses comme la Bretagne ou le Poitou-Charentes, souligne le  SER (Syndicat des Energies Renouvelables). « Dans toutes les régions où il y a des bocages et des petits paysages, cela n’a pas de sens de vouloir obliger à faire des grands parcs », déclare son président André Antolini.  Selon Matthieu Blandin, animateur de la branche éolienne du SER « les plus petites entreprises vont davantage être mises en difficulté », dit-il. « L’autre enjeu est que l’on ne va pas pouvoir créer d’emplois, voire nous allons en perdre. »

L’avis sequovia

Alors que la France espère atteindre 23% d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie d’ici 2020, le Grenelle 2, en excluant de facto les petits projets, pourrait faire échouer ces objectifs.
 « Sois le changement que tu veux voir dans le monde » disait Gandhi. Généreuse ambition que doit souvent méditer notre ministre, alors que son discours  se heurte de plus en plus souvent  à la frilosité de certains députés, notamment de sa majorité,  bien aiguillés par les lobbyistes qui ont sévi comme jamais dans la préparation du Grenelle 2 et relayés par les climato-sceptiques.

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