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Insultes, cohérence et écume, retour sur le JVPgate

Publié le 17 juin 2010 par Bix

J'ai découvert ça aujourd'hui même, une "lettre publique" à Eva Joly, signée par quelques Verts pour s'excuser au nom du parti, façon "pas en notre nom", à propos des mots de Jean-Vincent Placé. Je l'ai reproduite plus bas, avec la liste des signataires.

Ces signataires s'excusent donc auprès d'Eva Joly, qui n'en demandait sûrement pas tant. Au nom des Verts, façon Ségolène Royal qui s'excusait pour la France auprès de Zapatero[1].

Quand veut monter à l'arbre, il vaut mieux avoir le cul propre. J'attends donc désormais des signataires de ce courrier une conduite absolument irréprochable à l'avenir : pas un mot plus haut que l'autre, pas de double langage entre les tribunes et les mails, aucune insulte... Ah ! bah il faut savoir ce qu'on veut et ne pas pratiquer le principe de la double mesure.

Depuis la convention Europe Écologie du 5 juin dernier, à la Cigale, une espèce d'hystérie anti-Placé a vu le jour. C'est bien simple, il est devenu le réceptacle de toutes les craintes et de tous les défauts des politiciens en général et des Verts en particulier. Accusé de refuser Europe Écologie, de ne penser qu'à sa carrière, d'être trop socialiste, d'oser vouloir être sénateur, de se comporter en notable...

Je m'en suis moqué un peu via Twitter, avec des JVP Facts, inspiré des Chuck Norris Facts. Jean-Vincent responsable du soleil sur mon écran, inventeur des vuvuzelas, responsable de la défaite contre l'Uruguay...

Attention, je ne le défends pas bec et ongles, pas du tout même : il a eu absolument tort de dire ce qu'il a dit, même s'il s'en est excusé et a expliqué l'histoire de "jeune dynamique" et "vieille éthique". Je vous livre tel quel un copié-collé d'un mail de Jean-Vincent qui a circulé sur les listes Vertes-EE (envoyé de son iPhone, ce qui explique le manque d'apostrophes) :

Prenons l histoire par le début. Je rencontre a sa demande une journaliste du point et nous parlons de la présidentielle et effectivement de Eva Joly et de Cecile.

Je présente les avantages de l une ou l autre et je dis l une est p e un peu jeune l autre un peu vieille mais chacune a les talents pour candidater l une p e plus dynamique l autre plus éthique . J ai même rajoute l une plus a gauche l autre au profil plus centriste.

Quelques jours plus tard , un indiscret de quelques lignes dans le point sort me faisant comparer la jeune dynamique et la vieille éthique. Ce qui est tout a fait choquant et que je réfute totalement.

Puis l histoire continue. Y. Jadot me parle de cela vendredi et me dit d' appeller Eva. Sur de mon bon droit je hausse les épaules.

Suite de l histoire; les termes "vieille éthique" se retrouve dans libe de ce samedi sans mention de l indiscret du point et alors que le sujet n a pas été aborde entre le journaliste et moi.

Et suite encore plus formidable, dcb je n ose croire pour faire diversion et stigmatiser son contradicteur politique du jour reprend cette formule a son compte.

Voilà pour la défense. Évidemment, il n'est pas blanc-bleu non plus, mais ces mots malheureux ne justifiaient pas d'y consacrer un quart de la convention du 5 juin (et par contre-coup la quasi-totalité des dépêches et articles qui ont suivi).

Cette histoire a permis à des hôpitaux de se foutre de la charité à et tout le monde d'oublier que les accusations portées à Jean-Vincent Placé pouvaient s'appliquer également à une bonne partie des têtes du parti-mouvement.

Je dis ça en toute tranquillité, les jugements d'ordre personnels n'entachant pas les actions purement politiques, tant que ça n'est pas en flagrante contradiction avec les valeurs portées. Ce qu'on reproche à Jean-Vincent Placé n'étant que de l'ordre des bisbilles et du débat internes, ça n'enlève rien à ce qu'il pourrait faire en tant que vice-président aux transports, par exemple[2]. Évidemment, si vous cherchez des purs, libre à vous. Mais vous risquez d'être déçu à la hauteur de vos espoirs passés...

On est les premiers à moquer l'influence des médias et des sondeurs sur la vie interne des partis. Sachons voir sous l'écume et ne pas nous laisser prendre à ces petits jeux de rôle entre "stars" par presse interposée. Ayons l'honnêteté de chercher la cohérence chez tout le monde et pas seulement un bouc émissaire.


Lettre publique à Éva Joly

Chère camarade écologiste,

Nous, signataires, sommes membres des Verts.

Nous avons pris connaissance avec consternation des propos inacceptables prêtés à l'un des cadres de notre parti à ton sujet. Nous avons assisté au retour d'une image de division que nous espérions appartenir au passé.

Nous pouvons avoir des divergences sur tel ou tel sujet avec toi - et aussi entre nous - et nous en aurons d'autres un jour ou l'autre. Nous ne nous prononçons pas ici sur l'intérêt de telle ou telle candidature.

Mais dans les circonstances présentes, nous tenons à te faire part de notre estime, de notre respect et de notre sympathie. Les propos précités ne nous engagent en rien, et ne représentent certainement pas une position des Verts.

Par la même occasion, nous réfutons toute lecture des difficultés dans la construction d'Europe Écologie comme opposition entre Verts et non-Verts. Nous ne sommes pas dupes des enjeux de pouvoir qui fondent cette fausse interprétation, quel que soit le "camp" dont la représentation est ainsi revendiquée. Des divergences existent, des débats de fond doivent être menés, mais les clivages ne recoupent pas la possession d'une carte d'adhérent-e. Le premier enjeu de la période est de construire le cadre démocratique permettant que ces débats aient réellement lieu, ne soient confisqués par personne, impliquent chacun et chacune. Cela présuppose de sortir de la personnalisation des débats et de les formuler en termes proprement politiques.

C'est ce à quoi nous voulons contribuer. Nous avons confiance dans notre capacité collective à y parvenir.

Amitiés écologistes,

Marie Aoustin, Ile-de-France
Jacques Aubard, Limousin
Armand Barth, Bretagne
Sylvie Berline Bouleau, Ile-de-France
Thierry Boulte, Ile-de-France
Yves Chagneau, Ile-de-France
Bernard Chappellier, Ile-de-France, membre du CNIR
Cyril Charrue, Ile-de-France
Pierre Christophe, Lorraine
Yves Contassot, Ile-de-France
Annie Coupas, Ile-de-France, conselllère municipale à Vélizy (78)
Jean-Pierre Durand, Ile-de-France
Danielle Estay, Pays de Loire
Edwige Fadeieff, Ile-de-France
Thomas Giry, Ile-de-France, suppléant au CPR IdF
Denis Grandjean, Paca
Séverine Goudiguen, Ile-de-France, responsable du GL de Saint-Germain-en-Laye (78)
Simon Imbert-Vier, Paca
Elisabeth Lacroix, Rhône-Alpes
Martine Lebranchu, Ile-de-France
Gilles Lemaire, Ile-de-France
Alexandre Maffre, Ile-de-France
Georges Magnier, Rhône-Alpes
Dominique Merle, Ile-de-France
Hélène Peccolo, Ile-de-France
Guillaume Pitel, Ile-de-France
Pierre Riguet, Rhône-Alpes
Franck Rolland,Ile-de-France
Christine Sandel, Paca, conseillère régionale
Alain Stock, Lorraine
Kristina Wagner, Poitou-Charentes
Michel Wilson, Rhône-Alpes
Muttiah Yogananthan, Rhône-Alpes, membre du CNIR, ancien Commissaire Financier des Verts (2004-2008)
Jean-Louis Zentelin, Ile-de-France

Notes

[1] Un peu à côté de la plaque sur ce côté-là, alors que les excuses juste avant pour le discours de Dakar étaient plus appropriées.

[2] Par contre, les 20 000 € de contredanses font tâche, jusqu'à leur règlement.


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