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PagesJaunes.fr : la révolution de velours

Publié le 04 octobre 2007 par Guillaume Buffet

A 0:00 dans la nuit de mercredi à jeudi, la nouvelle version des PagesJaunes.fr sera disponible pour tout les internautes. J'étais invité ce matin à rencontrer toute l'équipe qui a conçu cette nouvelle version. Une rencontre passionnante. A la hauteur de l'enjeu de cette nouvelle version... Je m'explique.
Les Pages Jaunes restent une institution. Pour beaucoup de français, le lien entre l'économie locale (les PME, commerçants, artisans) et les citoyens (consommateurs).
S'il fallait caricaturer, voici l'évolution de cette "institution" :
- quelques générations d'annuaire papier,
- 30 ans de Minitel et ses évolutions*
- puis cette version conçue et penser pour internet et les internautes.

Autant dire que les équipes du projet jouent gros. Si elles s'adaptent aux habitudes de recherche des internautes (recherche simple et intuituve), elles vont déstabiliser toute une génération de "Minitel Natives" pour qui l'interface d'échange (IHM) avec un écran, C'EST les Pages Jaunes. On peut s'attendre donc à une étape de... transition sympa !

Assez parlé Minitel, hein ?

Sinon, donc, l'évolution, telle que présentée par les équipes projet est en effet assez impressionnante. L'interface Bichon™** est impressionnante. Champ 1 : Qu'est ce que je recherche ? Champ 2 : Où ?
What Else ? Comme dirait George. Juste la possibilité d'ajouter "a proximité". Et crac. Sur les exemples choxis tout à fait au hasard, ça marche. La recherche resto japonais" "avenue de Wagram, Paris" (l'équivalent des pizzas de Google :+)) liste en effet les restaurants japonais (et uniquement ceux-là) via une analyse sémantique sur le nom, mais aussi le descriptif des restaurants. Comment ? Un lexique a été associé à des milliers de recherches type. Et la recherche s'effectue sur ce lexique. Il suffit que le mot Sushi soit retrouvé dans le descriptif pour que le restaurant soit identifié comme japonais. Assez impressionnant.

Cerise sur le gâteau, une recherche contextuelle et évolutive est proposée (voir photo ci-dessus). En deux mots : l'interface vous propose d'affiner votre recherche au fur et à mesure. Intelligent, et proche de la (ma ?) mécanique mentale de recherche.

Autour de ce nouveau mode de recherche et du moteur associé, les équipes PagesJaunes.fr ont intégré la navigation par cartographie en profondeur. En permanence, on a en effet la possibilité de basculer d'une recherche en mode classique (annuaire) à celle par cartographie. Petite (semi) nouveauté : on peut passer via calque d'un mode de représentation 100% carto à un mode 100% photo. Comme l'avait fait GéoPortail à son lancement. Assez classieux !

Enfin tous les services intégrés petit à petit depuis plusieurs années sont intégrés de façon intuitive, logique (!) et plutôt assez conviviale. Une réussite, donc.

Une culture propriétaire...
Ca bouge chez PagesJaunes. Pas de doute ! Le fait d'avoir été invité en avant première en est la preuve (voir photo ci-contre). Mais on sent que la culture d'entreprise (garder la main sur son offre, sur "son" audience, sur ses services, ...) reste très présente. Que cela soit au niveau commercial ou au niveau de la mise à disposition des services à l'utilisateur.
- Côté commercial, l'esprit est à l'intégration complète. PagesJaunes souhaite apporter aux petites entreprises un service complet depuis la mise en avant publicitaire locale jusqu'à la conception évolutive de mini-sites pour les PME (à partir de 1 000 € environ), avec, de plus en plus présente, l'intégration de de la conception, production et mise en avant de vidéos (+/- 3 500 €). Pages Jaunes se présente comme l'interlocuteur unique internet pour les TPE/PME.
- Côté mise à disposition de services, même si des API sont à l'étude, pas question pour le moment de mettre à disposition toute la batterie de services pour intégration dans les sites / projets web de développeurs. Les services PagesJaunes s'utilisent et se consultent "à la maison !".

Conclusion : la révolution dans la continuité
Si l'évolution des Pages Jaunes est flagrante, si l'interface se rapproche de ce qui fait le succès du web aujourd'hui, sur le fond, pas de doute, Pages Jaunes et Google conservent deux philosophies bien distinctes. Le "tout ouvert" chez l'américain, le "tout propriétaire" chez le français. Assez logique certainement au vu des différences "culturelles". Si le technophile internaute "digital native" en sort vainqueur (la course à l'innovation est pour le coup partagée entre les deux acteurs), le risque de l'accentuation de la "fracture numérique" est réel. Il faudra bien réussir à ne pas laisser sur le bas côté les utilisateurs largués. Une véritable mission de service public... qui n'est plus celle de Pages Jaunes. Qui s'y colle ?

* Quand j'étais (très) petit, j'habitais Versailles (désolé). J'ai pu faire joujou avec mon premier Minitel en 1977 à la poste à côté de chez moi. Le principe de recherche des Pages Jaunes est resté identique depuis l'interface de recherche de l'époque : le métier, le nom, l'adresse, la commune, le code postal.

** Je me suis demandé pendant toute la réunion si PagesJaunes avait choisi ce nom en référence à l'historique labrador de Lycos qui cherchait si bien... avant de comprendre que faute de Bichon, il s'agissait moins poétiquement d'un Bi Champs. C'est plus facile pour trouver et en plus ça salit pas les trottoirs et n'aboie pas 24h/24.


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