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Mort du général Marcel Bigeard à 94 ans le 18 juin 2010

Publié le 18 juin 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)

Mort du général Marcel Bigeard


http://actu.orange.fr/a-la-une/deces-de-marcel-bigeard-grande-gueule-de-l-armee-francaise_569653.html
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à la uneAFP - 18/06/2010 à 13h54Décès de Marcel Bigeard, grande gueule de l'armée française
Ancien deuxième classe devenu général, secrétaire d'Etat et député, Marcel Bigeard, mort à 94 ans vendredi, jour anniversaire de l'appel de de Gaulle, était l'une des figures les plus populaires de l'armée française.
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 voir la démo  photo : Jean-Christophe Verhaegen , AFP/Archives"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin", a déclaré le président Nicolas Sarkozy à propos de ce "chef charismatique, admiré de ses hommes", qui "incarnait la figure héroïque du combattant".
Sorti du rang, ce parachutiste avait gagné ses galons au feu, à la manière d'un maréchal d'Empire, dont il avait le franc-parler et la verdeur de langage, justifiant la torture en Algérie comme un "mal nécessaire".
Héros de la Résistance, puis des guerres coloniales, son nom reste attaché à la bataille de Dien Bien Phu qui sonna le glas de la présence française en Indochine.
Commandant du 6ème bataillon de parachutistes coloniaux, le lieutenant-colonel Bigeard avait été parachuté deux fois sur Dien Bien Phu, encerclé par le Viet-Minh, où il avait résisté jusqu'à la chute du camp retranché, le 7 mai 1954.
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Le général Marcel Bigeard
Du 17 juin au 18 juin 1940, de la résignation à l'espoir
Fils d'un aiguilleur des chemins de fer né à Toul (Meurthe-et-Moselle), il est employé de banque quand il est rappelé comme caporal-chef en 1939 sur la ligne Maginot.
Il s'engage dans les corps francs durant la "Drôle de guerre". Blessé, cité, il est fait prisonnier en juin 1940. A sa seconde tentative, il s'évade de son stalag et rejoint l'infanterie coloniale au Sénégal.
Parachuté dans l'Ariège en juillet 1944, il en coiffe les maquis et libère Foix, puis participe à tous les combats pour la Libération.
Prisonnier six mois du Viet-Minh après Dien Bien Phu, dans de dures conditions, il rentre en France en 1955.
Lors du conflit algérien, deux fois grièvement blessé, "Bruno" - son indicatif radio sur le terrain -, commande le 3ème régiment de parachutistes coloniaux.
Sous les ordres du général Massu, il participe à la bataille d'Alger en 1957, à un "travail de flics", comme il l'écrit, où "nos méthodes s'avèrent aussi efficaces en ville que dans le bled". Le recours à la torture est dénoncé par les opposants à la "sale guerre".
Commandant d'un centre d'entraînement à la guerre subversive à Philippeville, il ne sera pas mêlé aux événements d'Alger. Muté en France, il revient à Saïda et, pour s'être montré compréhensif à l'égard des "insurgés " des barricades en janvier 1960, il est rappelé en métropole.
Exilé à Bouar (République Centrafricaine) en 1961, Marcel Bigeard se prononce contre le putsch des généraux à Alger.
Promu général de corps d'armée en décembre 1973, il commande la 4ème région militaire de Bordeaux lorsque Valéry Giscard d'Estaing le nomme, en janvier 1975, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense.
Mais il démissionne six mois plus tard, après des propos virulents sur le malaise de l'armée et l'insuffisance de son budget.
Député de Meurthe-et-Moselle (1978-1988), Bigeard préside la commission de la Défense de l'Assemblée (1978-1981).
Adversaire résolu des socialistes - "s'ils sont la rose, je suis leur épine" - Bigeard se qualifiait fin des années 80 de "vieux con glorieux".
Il laisse une quinzaine d'ouvrages, dont "Pour une parcelle de gloire", "Ma guerre d'Algérie".
Cet homme de fidélité avait souhaité la dispersion de ses cendres sur Dien Bien Phu afin de "rejoindre ses camarades tombés au combat".
Au cours de l'été 1994, le vieux baroudeur était revenu pour la première fois sur le site de la terrible bataille. La voix brisée par l'émotion, il avait murmuré: "A bientôt".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/06/18/97001-20100618FILWWW00439-bigeard-l-esprit-de-resistance-incarne.php
Bigeard: "l'esprit de résistance incarné"
lefigaro.fr
18/06/2010 | Mise à jour : 12:42 Réactions (3)
La Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie a salué la mémoire du général Bigeard, décédé ce matin à 94 ans. "Avec lui, c’est non seulement une personnalité hors norme de l’armée française et de l’Etat, mais aussi un ami personnel qui s’éteint", écrit la ministre dans un communiqué.
"En ce jour de commémoration de l’appel du 18 juin 1940 où la France rend hommage à l’esprit de Résistance et aux grands hommes qui lui ont rendu sa liberté et son honneur, c’est avec une immense émotion et une profonde tristesse que j’ai appris la disparition du général Marcel Bigeard", poursuit le texte. "Il a consacré sa vie au combat pour la liberté et incarné l'esprit de résistance et l'engagement total au service de la Patrie."
LIRE AUSSI :
» Bigeard, l'éternel combattant
» Marcel Bigeard, la mort du centurion
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00433-marcel-bigeard-la-mort-du-centurion.php
Marcel Bigeard, la mort du centurion
Mots clés : Deuxième Guerre mondiale, Guerre d'Indochine, Guerre d'Algérie, FRANCE, Marcel Bigeard
Par Etienne De Montety
18/06/2010 | Mise à jour : 13:27 Réactions (68)
En 1953, à Diên Biên Phu.
L'ancien ministre et grande figure des guerres d'Algérie et d'Indochine s'est éteint vendredi matin à son domicile de Toul. Il avait 94 ans.
 
C'était un soldat de l'an II devenu maréchal d'Empire. Un gamin de Toul que les guerres du XXe siècle avaient conduit à être l'officier le plus décoré de France. Le général Bigeard était une légende, plus célèbre que ses chefs, les Castries, Navarre, Gilles. Il avait tout fait pour cela: guerrier d'exception en Indochine et en Algérie, se révélant audacieux metteur en scène de sa propre gloire, amateur de parades conçues comme autant de triomphes à la romaine, convoquant la presse, la régalant de coups de gueule, de poses martiales et de répliques de cinéma en adéquation avec son personnage; un centurion, à mi-chemin entre Gabin et Ventura avec les mots taillés pour sa stature: «Arlette Laguiller? Il faudrait la marier à un para.»
Dans son bureau, au milieu des trophées et des médailles, sous le fanion noir «Croire et oser», trônait la photo de Sentenac, jeune sergent-chef tué en Algérie, archange du demi-dieu Bigeard: tout un symbole. Bigeard n'avait-il pas connu tous les grades de l'armée française, assumé pleinement leur grandeur et leurs servitudes?
« Bigeard n'a jamais obéi qu'à Bigeard», disait-il en donnant libre cours à une rhétorique de la troisième personne, servie par une inimitable verve non dénuée d'effets comiques, sinon de modestie. César, dans ses Commentaires, n'était pas moins emphatique. Il n'en revenait pas de ce qu'avait été sa vie. Qui aurait dit au jeune conscrit de 1936, entrant dans la caserne du 23e régiment d'infanterie de forteresse à Haguenau pour accomplir son service militaire, qu'il ne raccrocherait les rangers qu'en 1975 pour s'établir au secrétariat d'État à la Défense, où l'appellerait le président de la République?
«J'ai été rendu à la vie civile en 1938, caporal-chef et antimilitariste, et je suis retourné à la Société générale, où je travaillais depuis mes 15 ans.» Son destin premier était de devenir directeur d'agence à Nancy ou Verdun. La guerre en décida autrement.
Celle de 1914-1918 d'abord, qui fait irruption dans sa vie dès le berceau. Marcel naît en 1916, dans la Lorraine en guerre: hommes mobilisés et, dans les rues, toute son enfance, un cortège d'éclopés, de gazés, de veuves et d'orphelins. En 1939, mobilisé, il est volontaire pour les corps francs. Il est fait prisonnier, s'évade, est repris, s'évade à nouveau. À la troisième tentative, il entre dans la Résistance. Nice, l'Afrique, Londres. En 1944, il est parachuté dans l'Ariège, libère Foix. Il commande alors à une poignée de maquisards (des républicains espagnols, pour la plupart) face à des milliers d'Allemands, mais fait croire à l'occupant que sa troupe est dix fois plus nombreuse.
«Je suis rentré à Toul après la guerre, au volant du cabriolet Mercedes du chef de la garnison allemande, que j'avais immatriculé MG 6-1-42: la date de mon mariage.»
Kessel et Jules Roy lui tressent des lauriers
Déjà il possède le culot, la flambe, cette manière instinctive de considérer qu'un combat se gagne ou se perd aussi dans les têtes. Cette leçon, il l'administrera souvent. Partout où il passera, il haranguera, rectifiera, fera retailler les treillis, imposera la fameuse «casquette Bigeard» pour donner à ses «p'tits gars» «de la gueule». Il devient «Bruno», un indicatif radio devenu un symbole. Ses hommes, les «Bigeard Boys», et son régiment, le «Barnum Circus» , sont tout pour lui. Il impose à chacun un rythme infernal, celui qu'il s'impose à lui-même. C'est cette énergie qui sauvera son bataillon à Tu Lê, après un raid d'une semaine, Viêt-minh aux basques, en octobre 1952. L'état-major s'apprêtait à rayer son bataillon des effectifs quand celui-ci se présentera au général de Linarès. Il y gagnera le surnom historique de «bataillon Zatopek». Il sera encore de la bataille de Diên Biên Phu, insufflant son énergie à l'ensemble du corps expéditionnaire assiégé. Avec ces soldats oubliés de la métropole, il connaîtra la défaite et la captivité. Mais «Bruno» ne baissera jamais la tête.
Chaque fait d'armes est suivi d'un défilé, ou d'une prise d'armes. Les Champs-Élysées, le stade de Hanoï, les rues d'Alger sont les témoins de sa popularité, relayée dans la presse grâce à des admirateurs nommés Lartéguy, Kessel, Jules Roy, qui lui tressent des lauriers jusqu'à en faire un personnage de roman et de cinéma (dans Les Centurions, c'est Anthony Quinn qui incarne Bigeard). Partout où il passe, Diên Biên Phu ou Philippeville, il ne veut pas seulement être le meilleur, il veut être le premier: «C'est une leçon que m'a transmise la mère Bigeard. Quand je n'étais pas premier à l'école, je prenais une trempe.» C'est d'abord elle, Sophie Bigeard, qui a fait Marcel: une femme de fer, l'accablant pour sa promotion jugée trop lente, l'engueulant à son retour d'Indochine pour s'être laissé prendre. Un aiguillon pour aller de l'avant, envers et contre tout. L'autre femme de sa vie s'appelle Gaby. Elle habitait la maison à côté de la sienne, il l'a épousée en 1942 et elle l'a suivi partout, rejoint au fin fond de la jungle ou de la brousse, accompagné des remparts de Toul aux lambris des palais de la république.
Officier adulé ou haï, Bigeard ne sera jamais du sérail. Il n'est pas saint-cyrien. Alors il feint de mépriser ces filières. Pour lui, ontologiquement, les généraux sont des «cons». Et les cours d'état-major? «Face à une situation, il n'y a que deux solutions: celle de l'École de guerre et la bonne.» Il galèje. Mais pas seulement. Face aux bêtes à concours de l'institution militaire, il pallie ses lacunes par une exceptionnelle intuition, des colères et du culot. Et ça marche.
Lorsque le général de Gaulle se rend en Algérie pour la «tournée des popotes», sa visite est pour ce chef atypique mais hors pair qui a réalisé des prodiges sur le terrain: à Saïda, l'homme du 18 Juin s'entend dire quelques vérités sur la situation. Caractère contre caractère. Cette attitude est peu appréciée. En 1960, Bigeard est envoyé en République centrafricaine, avec des étoiles de général de brigade pour apaiser l'impétueux colonel. Cette mutation le sauvera des déchirements que connaîtront ses pairs en 1961 et 1962.
En accédant au pouvoir, en 1974, Valéry Giscard d'Estaing prend conscience d'un fait: l'armée va mal; les blessures de l'Algérie sont mal cicatrisées et Mai 68 y a mis du sel. Des comités de soldats fleurissent; dans les rues des villes françaises, l'uniforme est mal vu. La Grande Muette gronde sourdement. Une solution: Bigeard et son bagou. Celui-là, Giscard le connaît depuis le milieu des années 1950, quand, ministre des Finances, il envoyait au jeune colonel des lettres de félicitations pour ses faits d'armes. Jamais leur amitié ne se démentira: en 1978, le vieux soldat sera encore député et battra les estrades en 1981 pour le président candidat, et VGE sera là pour l'inauguration à Toul de l'avenue du Général-Bigeard.
Les dernières années de son existence, Bigeard fut le conservateur en chef de l'épopée Bigeard, répondant à l'abondant courrier que les Français lui envoyaient. Il recevait des visiteurs de passage, vieux amis ou admirateurs anonymes pour qui il incarnait un pays au combat. Il passait ses journées à répondre, bouillonnait encore, pestait de ne plus pouvoir courir ou nager comme il le faisait quotidiennement au temps de sa splendeur. Toutes générations confondues, ses admirateurs aimaient qu'il leur fasse oublier le temps des défaites.
La baraka
Son retrait de la vie publique fut assombri par les polémiques sur l'usage de la torture en Algérie. Personnalité emblématique de la gloire militaire contemporaine, il fut nommément accusé par une militante du FLN, Louisette Ighilahriz: «Le problème est que je n'étais pas à Alger au moment des faits qu'elle me reproche», assurait-il.
Au contraire, il expliquait qu'il avait tenu récemment à rencontrer à Alger la famille de Larbi Ben M'hidi, ce chef du FLN qu'il avait arrêté et pour qui il confessera avoir eu de l'estime, avant qu'il soit exécuté par les services d'Aussaresses. Le déjeuner avait été, selon ses dires, plus que chaleureux: la paix des braves.
Le général Bigeard avait été plusieurs fois blessé. À Bône, il avait échappé à un attentat et, dans la baie de Diego-Suarez, s'était relevé d'un accident de parachutisme. Il demeurait suspendu à ce qu'il nommait sa «baraka». «Ma vie, c'est une histoire trop rapide. La guerre, la gloriole. J'ai aimé ça, quoi .»
LIRE AUSSI :
» L'héritage politique du général Bigeard
» Un officier «modèle» pour l'armée d'aujourd'hui
» Bigeard, l'éternel combattant
» La biographie de Marcel Bigeard (avec Evene.fr)
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Une carrière exceptionnelle
• Naissance de Marcel Bigeard, le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle).
• Parachuté dans l'Ariège en 1943, où il dirige un maquis de la Résistance.
• De 1945 à 1954, effectue trois séjours en Indochine où il devient lieutenant-colonel après son action de défense de la cuvette de Diên Biên Phu.
• Envoyé en Algérie en 1956 où il prend le commandement du 3e régiment de chasseurs parachutistes. En 1958, toujours en Algérie, il dirige le centre d'entraînement à la guerre subversive.
• 1963 : commande la 25 e brigade de parachutistes.
• Général de brigade en 1967.
• Promu général de division, il prend en 1971 le commandement supérieur des Forces françaises du sud de l'océan Indien.
• Est nommé adjoint au gouverneur militaire de Paris le 20 juin 1973.
• Promu général de corps d'armée en décembre 1973.
• Prend en mars 1974 le commandement de la 4 e  région militaire, à Bordeaux.
• 31 janvier 1975 : nommé secrétaire d'État à la Défense. Démissionne le 4 août 1976.
• Élu député (UDF) de Meurthe-et-Moselle en 1978. Battu en 1988.
 Par Etienne De Montety
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http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00460-le-general-bigeard-modele-pour-l-armee-d-aujourd-hui.php
Le général Bigeard, «modèle» pour l'armée d'aujourd'hui 
Mots clés : Seconde Guerre mondiale, FRANCE, Marcel Bigeard
Par Isabelle Lasserre
18/06/2010 | Mise à jour : 13:28 Réagir
Le général Bigeard à Toul en 1999. Crédits photo : Eyedea Presse
À défaut d'en avoir été le théoricien, le général Bigeard a mis en pratique les méthodes de la contre-insurrection dont s'inspirent les Américains en Afghanistan.
 
Dans l'armée de terre de 2010, Marcel Bigeard reste un exemple, un modèle pour les jeunes officiers. S'ils savent que les temps ont changé, ils respectent aussi le parcours exceptionnel de ce fils de cheminot, employé de banque à 15 ans, qui s'est hissé à la force du poignet, par son courage et à sa ténacité, au plus haut niveau de l'armée française.
Si le général Bigeard a pu franchir ces marches, c'est grâce aux circonstances - vingt ans de guerre - mais aussi par son «incroyable rayonnement». «Il in­carnait toutes les grandes valeurs du soldat: l'en­gagement, la vo­lonté et enfin le charisme qui lui permettait de galvaniser ses troupes derrière lui. C'est aussi un homme qui a d'abord et toujours été au service de son pays», commente le colonel Benoît Royal, qui dirige le Sirpa Terre.
Un praticien de la guerre révolutionnaire
Héros de presque tous les conflits dans lesquels la France a combattu depuis la Seconde Guerre mondiale, militaire le plus décoré de France, il n'était pas seulement apprécié pour ses exploits militaires mais également pour sa «chaleur humaine». «Bigeard a toujours eu le souci de ses soldats, dont il était très proche. Il se situe un peu dans la tradition d'un Lyautey. Ceux qui l'ont servi tentaient de s'identifier à lui. Son franc-parler et l'intérêt qu'il portait à l'autre l'ont toujours distingué», se souvient un officier général qui l'a bien connu.
Mais, pour les terriens, le général Bigeard «assure surtout la jointure entre l'armée d'hier et celle d'aujourd'hui. Il incarne un type d'engagement résolument moderne». C'est parmi les parachutistes, son corps d'origine, qu'il force le plus le respect. «Bigeard, c'est l'officier para par excellence. Il a su utiliser au mieux cet outil particulier dans toute sa complexité (hélicoptères, mise à terre par assaut, opérations nocturnes…)», commente l'un de ses pairs. Le général qui a sauté sur Dîen Bîen Phu et a été au cœur de la bataille d'Alger inspire toujours, selon lui, l'ac­tion des parachutistes. «Bigeard a su imposer des solutions hors du commun pour résoudre des difficultés dont l'ampleur le dépassait. Dans les unités de paras, où il faut être vif et efficace, savoir agir dans l'immédiat, il est toujours considéré comme un élément référent», poursuit-il.
Aujourd'hui, les circonstances ne sont plus les mêmes puisque les rares guerres que livre la France sont éloignées et limitées dans le temps. Mais alors que le général Petraeus, patron du Commandement central américain et artisan du récent «redressement» irakien, tente d'appliquer les méthodes de la contre- insurrection à l'Afghanistan, beaucoup se souviennent qu'à défaut d'en avoir été un théoricien, comme Trinquier ou Galula, Bigeard fut un praticien de la «guerre révolutionnaire», qu'il a côtoyée en Indochine et en Algérie.
En faisant de la population l'enjeu principal de la guérilla et en occupant au maximum le terrain, la France avait réussi, en Algérie, à venir à bout, au moins militairement, de la rébellion. Des leçons qui peuvent encore servir aujourd'hui, alors que l'armée française se demande, à l'instar des forces britanniques et américaines, comment vaincre dans les guerres contemporaines.
LIRE AUSSI :
» Marcel Bigeard, la mort du centurion
» Bigeard, l'éternel combattant
 Par Isabelle Lasserre
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http://www.lepoint.fr/le-general-bigeard-est-mort-18-06-2010-468076_19.php
Publié le 18/06/2010 à 13:35 Reuters
Le général Bigeard est mort
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PARIS (Reuters) - Le général Marcel Bigeard, ancien résistant, figure du gaullisme et maître d'oeuvre controversé de l'action des parachutistes français durant la guerre d'Algérie (1954-1962), est mort vendredi matin à son domicile de Toul à l'âge de 94 ans, a-t-on appris auprès de l'armée.
"Nous avons appris sa mort ce matin", a déclaré un porte-parole du Sirpa de l'armée de terre. Le général avait été à diverses reprises hospitalisé ces derniers temps pour des problèmes d'insuffisance cardiaque.
"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin", a déclaré dans le communiqué le président Nicolas Sarkozy, en saluant sa "carrière exemplaire" qui "restera un modèle pour la République".
"Le général Bigeard nous laisse une légende, il nous laisse sa devise 'croire et durer'. Ces valeurs s'ajoutent à notre mémoire, elles viennent enrichir la mémoire collective", a pour sa part estimé Hubert Falco, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.
"INTERROGATOIRES MUSCLES"
Né le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle), Marcel Bigeard fut d'abord employé de banque à la Société générale avant de combattre dans l'armée lors de la défaite de juin 1940. Blessé puis fait prisonnier, il s'était évadé avant de rejoindre les Forces françaises libres en Afrique.
Envoyé en octobre 1945 en Indochine, Marcel Bigeard y restera jusqu'à la fin. Fait prisonnier le 7 mai 1954 à la chute de Dien Bien Phu, il rentre en métropole six mois plus tard et part en Algérie en octobre 1955.
Marcel Bigeard occupe diverses responsabilités militaires et participe notamment sous le commandement du général Massu à la bataille d'Alger en 1957, lorsque les troupes parachutistes avaient repris le contrôle de la ville aux indépendantistes.
Les opposants au conflit, notamment des dirigeants du FLN, avaient alors dénoncé des actes de torture et des exécutions sommaires. Des accusations que Bigeard avait reconnues plus tard à demi-mot, préférant au mot "torture" ceux "d'interrogatoires musclés".
Après avoir occupé divers commandements en outre-mer, Marcel Bigeard, qui fut nommé général de brigade en 1967, de retour dans l'Hexagone entama une carrière politique où son franc-parler et sa gouaille firent sensation.
En février 1975, il est nommé secrétaire d'Etat à la Défense dans le gouvernement de Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing étant président de la République. Il démissionne de son poste en août 1976 et se fait élire deux ans plus tard député apparenté UDF en Meurthe-et-Moselle. Il préside pendant trois ans la commission de la Défense de l'Assemblée.
Il sera réélu député en 1981 puis en 1986. Il est battu en 1988 par le candidat socialiste.
Retiré dans sa maison de Toul, Marcel Bigeard écrira encore une dizaine d'ouvrages, le dernier en date en 2009 sous le titre "Mon dernier round".
Marcel Bigeard était titulaire de nombreuses décorations françaises, comme celle de Grand-Croix de la Légion d'Honneur, et étrangères comme la Distinguished Service order (DSO).
Thierry Lévêque et Emile Picy, édité par Véronique Tison
http://www.lepoint.fr/societe/disparition-le-general-bigeard-l-un-des-officiers-les-plus-decores-de-l-armee-francaise-18-06-2010-468067_23.php
Publié le 18/06/2010 à 13:17 lepoint.fr
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DISPARITION - Le général Bigeard, l'un des officiers les plus décorés de l'armée française
AFP
 
Le général Marcel Bigeard en 1970 à Dakar © AFP
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Le général Marcel Bigeard, décédé vendredi à 94 ans, était l'un des officiers français les plus décorés puisqu'il avait obtenu sa première de ses vingt-cinq citations dans les corps francs à l'hiver 1939, durant la "Drôle de guerre".
Grand croix de la Légion d'honneur, la plus haute dignité de l'ordre, le général Bigeard était décoré des Croix de guerre 39-45 et des TOE et de la Valeur militaire sur lesquelles ont été accrochées vingt-cinq citations, dont 17 avec palmes (à l'ordre de l'armée). Il était également titulaire de la médaille de la Résistance et totalisait cinq blessures de guerre.
Le général Bigeard avait également reçu une impressionnante série de décorations étrangères : Distinguished service order (Grande-Bretagne), commandeur de l'American Legion (USA), grand officier des ordres du Mérite sénégalais, malgache, togolais et comorien, grand officier (Arabie saoudite), commandeur de la Fédération du pays thaï, du dragon d'Annam, du Million d'éléphants (Laos). Au vu de ses états de service durant la Seconde Guerre mondiale, il aurait pu prétendre à la Croix de la Libération et à la Médaille militaire. De toute façon, avait dit un jour le général Bigeard, "je n'accepte plus les médailles, car elles commencent à me tomber sur les chaussures".
http://www.armees.com/Le-dernier-des-cons-glorieux-nous-a-quitte,33486.html
Le "dernier des cons glorieux" nous a quitté
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C’est avec ses propres mots que nous lui rendons hommage. Le général Bigeard nous manquera...
"Je vais casser ma pipe et je ne serai pas mécontent. Car j’ai trop aimé la France pour accepter ce qu’elle est devenue"
« Bigeard a toujours eu le souci de ses soldats, dont il était très proche. Il se situe un peu dans la tradition d’un Lyautey. Ceux qui l’ont servi tentaient de s’identifier à lui. Son franc-parler et l’intérêt qu’il portait à l’autre l’ont toujours distingué », se souvient un officier général qui l’a bien connu.
"La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l’appel du 18 juin", a déclaré dans le communiqué le président Nicolas Sarkozy, en saluant sa "carrière exemplaire" qui "restera un modèle pour la République".
"Le général Bigeard nous laisse une légende, il nous laisse sa devise ’croire et durer’. Ces valeurs s’ajoutent à notre mémoire, elles viennent enrichir la mémoire collective", a pour sa part estimé Hubert Falco, le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.
Bigeard - en 1953, à Diên Biên Phu.
Couvert de décoration
Le général Marcel Bigeard était l’un des officiers français les plus décorés
Grand croix de la Légion d’honneur, la plus haute dignité de l’ordre, le général Bigeard était décoré des Croix de guerre 39-45 et des TOE et de la Valeur militaire sur lesquelles ont été accrochées vingt-cinq citations, dont 17 avec palmes (à l’ordre de l’armée). Il était également titulaire de la médaille de la Résistance et totalisait cinq blessures de guerre.
Le général Bigeard avait également reçu une impressionnante série de décorations étrangères : Distinguished service order (Grande-Bretagne) ; commandeur de l’American Legion (USA) ; grand officier des ordres du Mérite sénégalais, malgache, togolais et comorien ; grand officier (Arabie Saoudite) ; commandeur de la Fédération du pays thaï, du dragon d’Annam, du Million d’éléphants (Laos)... Au vu de ses états de service durant la seconde guerre mondiale, il aurait pu prétendre à la Croix de la Libération et à la Médaille militaire.
De toute façon, avait dit un jour le général Bigeard, "je n’acccepte plus les médailles, car elles commencent à me tomber sur les chaussures."
18 juin 2010
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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/26/97001-20100526FILWWW00444-le-general-bigeard-a-nouveau-hospitalise.php
Le général Bigeard à nouveau hospitalisé
AFP
26/05/2010 | Mise à jour : 11:42 Réactions (20)
Le général et ancien ministre Marcel Bigeard, 94 ans, est hospitalisé depuis plusieurs jours à Nancy, a-t-on appris aujourd'hui auprès de la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
La préfecture a toutefois indiqué qu’il n’y avait pas "d’alerte particulière", l’état du militaire n’étant pas jugé "grave". "Il n’y a rien de grave ni d’inquiétant", a confirmé une source proche du général à l’AFP.
L'ancien combattant, grande figure de la Seconde Guerre mondiale et des conflits d'Indochine et d'Algérie, avait déjà été soigné pendant une dizaine de jours en mars dernier pour une phlébite au centre hospitalier universitaire de Nancy. Le général Bigeard, qui fut secrétaire d'Etat dans les années 1970 et député de Meurthe-et-Moselle, réside à Toul (Meurthe-et-Moselle), à 25 km de Nancy, avec son épouse.
http://www.lejdd.fr/Societe/Depeches/Bigeard-Un-tres-grand-soldat-UMP-201118/
Société |  18/06/2010 - 13:41
Bigeard: "Un très grand soldat" (UMP)
L'UMP rend hommage à "l'homme engagé et de convictions" vendredi après l'annonce de la mort de Marcel Bigeard. Le parti présidentiel "salue ce combattant pour la France et cette figure emblématique de notre pays", précise le communiqué. Le parti de la majorité présente également "ses très sincères condoléances" à la famille du militaire décédé à l'âge de 94 ans.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100618.FAP3963/deces-du-general-marcel-bigeard.html
18/06/10 12:12 10 réactions Décès du général Marcel Bigeard
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PARIS (AP) — Le général Marcel Bigeard, figure des guerres d'Indochine et d'Algérie, est décédé vendredi matin à 94 ans, a-t-on appris auprès du ministère de la Défense. Grand-Croix de la Légion d'honneur, ancien résistant et gaulliste, ce parachutiste aux multiples décorations s'est éteint le jour du 70e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940.
Le président Nicolas Sarkozy a fait part de sa "profonde tristesse" après la disparition de cette "grande figure de notre communauté nationale et un ardent patriote". "Chef charismatique, admiré de ses hommes, le général Bigeard incarnait pour les Français la figure héroïque du combattant", a déclaré le chef de l'Etat dans un communiqué. "La disparition de ce très grand soldat résonne avec une force particulière au moment où la France célèbre l'appel du 18 juin".
"Bien plus qu'un chef", le général Bigeard était "un meneur d'hommes", a pour sa part souligné le ministre de la Défense Hervé Morin. "Mon général, sachez que l'amour passionné et jaloux de votre chère France, que vous laissez en héritage, sera précieusement transmis", a-t-il lancé dans un communiqué.
Le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d'état-major des armées, a, lui, salué "le symbole même du parachutiste, de l'action, du désintéressement". "C'était un exemple et un modèle pour nous tous", a-t-il dit sur RTL.
Né le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle), Marcel Bigeard avait débuté sa carrière professionnelle comme employé de banque à la Société générale dans sa ville natale, avant de s'engager dans l'armée comme simple soldat en 1939, et de franchir tous les grades, jusqu'à devenir général de corps d'armée (quatre étoiles).
Blessé puis fait prisonnier par l'armée allemande en juin 1940, il s'évadera en novembre 1941 pour rejoindre les troupes coloniales françaises en Afrique. Parachuté dans le maquis d'Ariège en juillet 1944, il accédera au grade de capitaine l'année suivante à la Libération.
Mais le nom de Marcel Bigeard restera associé aux guerres d'Indochine et d'Algérie. Alors lieutenant-colonel, il avait sauté en parachute en 1954 sur l'enclave française de Dien-Bien-Phu encerclée par les troupes du Viet Minh. Il sera retenu prisonnier six mois après la chute du camp.
Marcel Bigeard avait ensuite servi pendant la guerre d'Algérie, où il avait commandé le 3e régiment de parachutistes coloniaux, notamment pendant la bataille d'Alger en 1957. Accusé d'avoir employé la torture pour obtenir des renseignements, il niera toujours et défendra avec sa verve caractéristique son action et ses hommes, en Algérie comme en Indochine, lors de nombreux passages à la télévision et plusieurs ouvrages - "Crier ma vérité" (2002), "De la Brousse à la jungle" (2002), ou encore "Mon dernier round" (2009).
Après ses années militaires, le général Bigeard était entré en politique. Dans les années 1970, il avait été secrétaire d'Etat à la Défense, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il avait également servi comme député de Meurthe-et-Moselle (1978-88) apparenté UDF. AP
jp/div/sb


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LES COMMENTAIRES (1)

Par LAYDI
posté le 19 juin à 16:15
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tous mes sinceres condoleances a la famille du general , que j ai connu a sidiferuch en algerie . qu el chef de corp aimant tous ses parachutistes , gentillesse et simplicite ETC ETC

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