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Les magazines au pays d'Apple

Publié le 19 juin 2010 par Mac Québec
Alexandre Grégoire (@agregoire) est cofondateur de la compagnie para9, une petite équipe de consultants spécialisée dans le développement iPhone/iPad/iPod touch et web. para9 a récemment lancé muBlip sur l’App Store, un jeu alliant rythme, formes et mémoire.

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NDLR : Une erreur technique a retardé la parution de ce billet, prévue le 27 mai.
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Le iPad arrive aujourd’hui dans le monde ! Nos voisins du sud ne seront plus les seuls à former le peuple élu. Nous aussi, Québécois, pourrons brandir la tablette d’Apple avec fierté.
On a parlé plus d’une fois en termes bibliques de la venue de l’appareil d’Apple. Quelques jours après sa sortie, on estimait les ventes de liPad à 600 000 unités et certains prédisent maintenant que 8 millions d’unités pourraient être vendues avant la fin de cette année. Sur une base hebdomadaire, Apple vendrait donc deux fois plus d’iPad que de Mac.
Beaucoup espèrent que ce torrent de nouveaux iPad sur le marché aidera à sauver les producteurs de contenus — notamment ceux qui oeuvrent dans le secteur de la presse écrite. Je vous propose ici de faire un rapide survol de quatre applications provenant de ce milieu. Voyons ensemble quels efforts les éditeurs de magazines déploient pour gagner de nouveaux lecteurs.
Popular Science
Lien App Store
Coût : 4,99$

Note : cette critique a été écrite à partir du premier numéro de Popular Science disponible sur l’App Store.
L’application Popular Science est l’oeuvre de la maison d’édition Bonnier. Elle constitue la première incarnation de la plateforme Mag+ (Bonnier nous en promet beaucoup d’autres) et est le fruit d’une année de recherche. Popular Science était disponible sur l’App Store dès le premier jour.
Apple semble d’ailleurs mettre beaucoup d’espoir en cette plateforme. La grande pomme a récemment publié un « making of » du magazine électronique parmi les pages publicitaires décrivant le iPad sur son site. On y illustre les concepts principaux et on y voit de belles photographies des principaux architectes en plein « acte de cognition ». Il ne manque à ce tableau que le « director’s cut ».
En feuilletant électroniquement Popular Science pour la première fois, on comprend bien pourquoi. Bonnier nous fait vivre une expérience d’une grande beauté. L’accent est mis sur les illustrations qui occupent tout l’écran et dont les couleurs sont éclatantes. Le texte se fait discret et est confiné à une étroite bande qui occupe un tiers de l’écran à droite. C’est un format qui conviendrait mal à un magazine aux articles plus exhaustifs, mais comme on regarde plus Popular Science qu’on le lit, l’expérience est appréciable.
Tous les articles du magazine comportent deux couches superposées : celle du haut présente le texte, celle du bas présente les images. La couche de texte occupe la portion droite et peut glisser de haut en bas de façon continue. La couche du bas, elle, est formée d’une série de pages placées les unes en haut des autres. Lorsqu’on glisse le texte de haut en bas, les images suivent comme si elles y étaient attachées. Ce n’est pas tout : on peut faire disparaître la couche texte pour ne voir que les images. Pour ce faire, on doit toucher la portion de gauche de l’écran. Pour les faire réapparaître, on doit toucher la portion de droite de l’écran. Malheureusement, la mécanique est aussi difficile à décrire qu’elle l’est à utiliser. Ce n’est pas le point fort de l’application. Par contre, le dispositif est très plaisant à l’oeil. La transparence et les zones géométriques donnent un air très design à Popular Science.
Une fois les premières pages passées, on comprend que les architectes du magazine ne veulent pas gêner l’expérience de lecture avec des icônes ou des menus inutiles. Lorsque d’un doigt, on fait glisser la page de haut en bas, une discrète barre de défilement apparaît pour illustrer la longueur de l’article. Lorsqu’on navigue entre les textes, deux séries de lignes représentant les articles avant et après celui que nous consultons apparaissent. On peut consulter la table des matières et les numéros disponibles en glissant la page actuelle vers le haut avec deux doigts.
Le passage de l’orientation portrait à paysage ne change rien à la mise en page des articles. Les concepteurs ont fait en sorte que tout le contenu important soit au centre de l’écran.
Dans son incarnation actuelle, Popular Science tire bien avantage du iPad. On déplore le manque de contenu multimédia, mais on imagine que ça suivra.

Mag+ live with Popular Science+ from Bonnier on Vimeo.
Wired
Lien App Store

Coût : 4,99$
Le populaire périodique de « lifestyle » technologique américain est tout dernièrement arrivé sur l’App Store. Disponible depuis le 27 mai, l’application a été développée en partenariat avec Adobe. Les éditeurs de Wired racontent que le nouveau némésis d’Apple les a aidé à développer un processus qui leur permettra de produire simultanément la revue papier, web et iPad.
L’application se présente de la même façon que les autres : on navigue entre les articles à l’horizontale et on les lit à la verticale. Une barre de défilement indiquant la longueur de l’article apparaît aussi à droite lorsqu’on le glisse de haut en bas. Lorsqu’on change de page, une barre de défilement horizontale apparaît en bas de l’écran pour indiquer notre position dans le magazine. Il n’y a pas de défilement continu dans l’application Wired : tout le contenu est découpé en pages. Il n’y a pas non plus de confusion entre les couches de textes et d’images, comme chez Popular Science.
Wired a prévu une mise en page différente l’application en orientation paysage ou en orientation portrait. Oui ! vous avez bien lu. Ils s’engagent à mettre en page l’équivalent de deux magazines chaque mois. L’effet est très réussi. La disposition est toujours pensée pour tirer avantage de l’espace disponible.
Lorsqu’on touche le centre de l’écran, on fait apparaître les outils de navigation. Ils sont disposés sur deux barres horizontales, une en haut et l’autre en bas de l’écran. À partir de la barre supérieure, on peut retourner à la page couverture, consulter une table des matières ou une vue d’ensemble du numéro. La vue d’ensemble présente une miniature de chaque article côte à côte. Ça permet au lecteur de voir en un coup d’oeil la longueur relative des articles et un résumé. On apprécie beaucoup l’ergonomie de cette interface. La zone du bas, elle, est occupée par une barre de défilement qui nous permet de passer rapidement du début à la fin du magazine.
Wired présente aussi une autre nouveauté : on trouve parfois du contenu multimédia dans les articles. Le texte sur le musicien Trent Reznor nous permet d’écouter une pièce musicale à plusieurs stades de développement. On peut faire changer l’image grand format de l’article à propos des vêtements lumineux en touchant les images miniatures. De la même façon, dans un article sur des lunettes pour geeks, on touche chaque paire pour lire sa description. C’est excitant de pouvoir tirer avantage de ces nouveaux types de contenu dans un magazine. La présentation laisse par contre un peu à désirer : les producteurs ne signalement pas toujours de la même façon les zones interactives. On se retrouve alors à taper un peu partout, en espérant découvrir une zone qui nous présentera un vidéo ou un carrousel.
Le texte occupe ici une place plus prépondérante que dans Popular Science. On lit avec plaisir et facilité les articles plus longs. On remarque que les éditeurs ont parsemé les textes d’hyperliens vers d’autres articles du même numéro lorsque le contexte l’exige. Malheureusement, on ne semble pas pouvoir revenir en arrière aussi facilement que dans un fureteur.
L’application Wired est plus sobre que Popular Science : on y voit moins de transparences, moins de plans différents qui bougent de façon indépendante. C’est peut-être cette sobriété qui, à mon avis, la rend plus agréable à utiliser que sa contrepartie.
Notons que le poids du téléchargement de Wired s’élève à 500 Mo (contre 20 Mo pour Popular Science). Les lecteurs assidus auront avantage à commander un iPad à grand stockage et à prévoir un gros disque dur sur leur ordinateur.

Brièvement

Time

Lien App Store
Coût : 4,99$
Aussi disponible dès le jour 1, la célèbre revue américaine a placé beaucoup d’espoir sur le iPad. Son application mise sur des images colorées et des zones de texte claires. On déplore le fait que l’orientation en portrait ou en paysage change parfois la présentation de l’article qu’on lit. Par exemple, dans la série de brèves « 10 questions », le format paysage présente un vidéo et le format portrait présente sa transcription. Ces types de contenus changent selon les articles et on finit par faire pivoter le iPad à chaque nouvelle page, histoire de ne rien manquer. Pas très plaisant. Sinon, le texte est clair et bien disposé. L’application offre une expérience plutôt plaisante.
Paris Match
Lien App Store
Coût : gratuit
Je vous entends me demander s’il y en a en français, des applications de magazines sur iPad ? Il y a Paris Match. L’application n’est pas si mal. Contrairement aux autres qui présentent un article par page, on a reproduit ici le magazine tel quel. Chaque page dans l’application iPad correspond à une page du magazine. Le texte est maladroitement confiné à des zones très petites. S’il est trop long, on peut le faire défiler à l’intérieur des zones, ce qui rend la lecture très désagréable. Fort heureusement, on ne consulte pas Paris Match pour l’acuité de ses analyses, mais plutôt pour ses belles photos. Deux points positifs : primo, Paris Match a décidé de n’inclure aucune publicité dans la version iPad de son magazine ; secundo, l’application est offerte gratuitement.

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