Magazine

la force obscure de l’emballage

Publié le 19 juin 2010 par Fred Desbordes

9H30 samedi matin. Le champagne qui coulait dans mes veines a fini de se dissoudre et deux vérités cinglent mes neurones au réveil. Mes oreilles pourraient bourdonner de bulles pétillantes mais ce qui me parvient des cloisons environnantes de la maison est d'un tout autre ordre… Je regarde mes boule quies, vaguement dépitée, fuck off les boules quies impuissantes.

Les deux vérités rebondissent entre mes paupières finissant de me gonfler prodigieusement :

1° il faut vraiment que je déménage

2° Il semblerait qu'il y ait deux catégories de population : ceux qui savent passer à l'action au moment opportun et ceux qui laisse filer ce moment là. Et cette semaine n'a pas dérogé à la règle, j'ai un gros problème de timing. Je suis vraissemblablement du côté de la force obscure de l'emballage, celui où vous sentez que tout est possible mais en fait il ne se passe jamais rien.

Vous voyez ce genre d'instant où l'on s'éternise un peu trop pour se dire au revoir, où les baisers de joues sont hésitant, où les yeux se posent et se désirent, où les peaux se frôlent un peu trop longtemps, oui, je suis sûre que vous voyez bien ce moment, cette seconde T où toutes les conditions sont réunies pour passer à l'étape plus intime de votre rencontre. C'est ce moment qui m'échappe totalement. A croire que rien ne sert d'être romantique, allons gaiement droit au but.

Et me voilà, seule, écoutant à fond les ting tings pour évacuer les bruits parasites, des bulles de champagne encore plein les mirettes. Quand je pense que j'ai lâché une soirée d'enfer pour seulement espérer apercevoir ma dulcinée improbable et me retrouver à tenir la chandelle au réveil, oui certains jours, je me dit qu'il est grand temps que je me secoue un peu.
D'après l'hibiscus, inutile de se poser de questions. Pif paf : favoriser les terrains de rapprochement, utiliser la proximité de contact du scooter, boire un peu, imposer en douceur “mais non, tu vas pas rentrer maintenant”, reboire un peu, envoyer les bons signaux,  et Pif paf, c'est dans la boîte. Emballage réussi, marquage à la culotte, dégraffage des dessous ou échange de salive intense.

9h30, j'écoute les ting tings pour échapper aux chuintements intempestifs qui m'empêchent de faire la grasse mâtinée. 9h30, samedi matin. 72 heures sans sms, à me demander si j'ai rêvé.

9h30 samedi matin ou comment mes boule quies auront provoqué mon déménagement.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fred Desbordes 190 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog