La Une racoleuse de l'Equipe.
Va te faire enculer, sale fils de pute. Non, pas de guillemets. Pourtant, j’aurais dû, puisque cette expression n’est qu’une citation du footballeur (décidément, ils sont intelligents ceux-là) Nicolas Anelka à son mal aimé d’entraîneur Raymond Domenech qu’il lui a assené à la mi-temps du match France-Mexique. Pas besoin de récapituler toute l’affaire, il est peu probable que vous fassiez partie du dernier million de la population française qui n’a pas entendu parler de ce que l’on appelle désormais l’Anelklash, l’AnelkaGate ou encore l’EDFGate (EDF statuant pour Equipe de France). Pas de guillemets, disais-je, puisque l’expression est en passe de devenir partie intégrante de la culture populaire, comme les « Casse toi pov’ con » ou « Taisez vous Elkabbach » (faussement attribuée à Georges Marchais, d’ailleurs) l’ont fait en leur temps. Il est ainsi assez naturel en France d’avoir à faire à des petites phrases bien crues provenant d’hommes politiques, de footballers et plus généralement de personnes ayant un pouvoir médiatique. Ces petites phrases font souvent le tour des 20h pour atterrir dans l’escarcelle de la rue et du langage familier.
Et c’est justement là que se pose une question : cette expression est-elle assez reconnaissable pour être citée sans préciser son auteur ou les circonstances ? Peut-on, de la même façon qu’on peut dire « Les arabes, quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup que ça fait des problèmes » sans passer pour un raciste; dire à quelqu’un « Va te faire enculer sale fils de pute ! » sans passer pour le dernier des enfoirés ? A priori, non, puisque l’insulte est passablement commune et que la référence serait complètement invisible. Pourtant, la phrase, en Une de L’Equipe, a fait le tour du net et le nom de domaine www.vatefaireenculersalefilsdepute.com a été déposé (et y trône déjà la désormais célèbre -mais néanmoins ratée- Une du quotidien sportif).
Quoi qu’il en soit, que ces propos soient véridiques ou non, ils ont été diffusés et communiqués dans le monde entier par les médias. En attendant que nous puissions insulter nos prochains sous couvert de citer Anelka, ce dernier va rentrer en France et va pouvoir retrouver Zahia avant ses camarades. P’tit con.
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