Magazine Journal intime

A nous le grand bleu!

Par Melaniepiqpiq

Fini le barbotage de surface tel que nous l'avons pratiqué dans la Grande Barrière de Corail: nous sommes passées aux choses sérieuses!

C'est non sans fierté que je vous annonce que j'ai réussi du premier coup mon permis de plongée à l'école « BB Divers »de Bang Bao.

Ajouter « avec brio » ne serait pas honnête. Non, pour dire la vérité, j'en ai sacrément bavé.
D'abord, nous avons dû passer par la case « théorie », ce qui n'a pas été sans me rappeler le passage du code à l'auto-école, sauf qu'à la place des diapos, on vous passe une vidéo explicative avec un clown américain tellement pas drôle qu'on en rit, justement.
Si j'avais su ce qui m'attendait, je ne serais pas venue... Je m'étais inscrite à un cours de plongée, pas de physique! (in English, en plus...) Ceci dit, incroyable mais vrai, j'ai fini par faire des progrès. J'ai compris en quelques minutes ce que mes profs de physique se sont échinés à nous expliquer pendant des heures. Vive la physique appliquée.

Après avoir (re)découvert que les bars ne sont pas qu'un endroit où on peut aller se désaltérer d'une bière ou autre, j'ai compris le pourquoi de la règle neumbeur one de la plongée: quoi qu'il arrive, ne retenez jamais votre respiration. Pourquoi? A cause de la variation de la densité de l'air en fonction de la pression. Plus on est en profondeur, plus l'air se comprime et moins il prend de place, et vice-versa. Alors qu'est-ce que ça donne appliqué aux poumons? Quelque chose qu'on n'a pas vraiment envie de s'imaginer... mais dont il faut être conscient quand on compte plonger le surlendemain. Tout simplement: si vous remplissez vos poumons d'air en profondeur et que vous remontez sans expirer, eh bien... ils explosent.
Pour être sûr que nous ayons bien compris, on nous a proposé d'autres exemples par analogie: qu'est-ce qu'il se passe si on immerge à 10m de profondeur (ou plus) une bouteille en plastique fermée remplie d'air ? Elle explose, se ratatine, ou bien rien ne change?
Je vous laisse réfléchir...
Que vous me croyiez ou pas, j'ai réussi le test final du premier coup sans copier sur ma voisine... et pourtant, il y avait même de la biologie (quels sont les manifestations de la maladie de la décompression – quand on remonte trop vite à la surface) et du calcul... (déterminer à partir d'un tableau combien de temps on peut rester sous l'eau, en fonction de la profondeur et du temps de pause entre 2 séances de plongée)
Bon, après la théorie, la pratique... c'est une autre paire de manches. Nous avons fait une journée d'entrainement dans la piscine du club, au début de laquelle j'ai cru que j'allais tout simplement abandonner. J'ai réussi à faire piquer une crise à Patrick notre instructeur hollandais...
Ça m'a rappelé l'époque où je faisais le désespoir de mes profs de sport. « Au bout de la 5e séance elle n'a toujours pas assimilé les pas de base » (prof de danse rock), « Ne prends surtout pas ça au bac »(profs de badminton, gym, natation, ping-pong et j'en oublie) (du coup j'ai pris muscu, un des rares sports ne demandant presque aucune coordination, seulement une discipline de fer), «les filles, je vous ai demandé un combat, pas de la danse de salon » (prof de judo), « je n'ai jamais vu ça en 20 ans de carrière » (prof de conduite)...
La différence entre la plongée et les autres disciplines, c'est que si on ne suit pas les règles, on se met en danger de mort... (d'où la gueulante de Patrick). Du coup, ça m'a motivée à me con-cen-trer, et malgré quelques problèmes de coordination et une lenteur au-dessus de la moyenne, j'ai exécuté les différents exercices sans problème majeur. Enlever et remettre le masque sous l'eau, respirer par la bouche seulement alors que le nez trempe dans l'eau, enlever et remettre l'embout (pardon, le détenteur, viens-je de voir dans le manuel que je n'avais pas encore ouvert) dans la bouche, réguler ses mouvements en fonction de la respiration...
Nous avons simulé toutes les situations-catastrophe qui n'arriveront très probablement jamais... Je n'ai plus d'air, je remonte lentement à la surface en faisant « aaaaaaah », ou bien je partage avec mon pote (chacun a un embout de remplacement)... Tes tuyaux se sont pris dans des cordages ou des rochers? Pas de panique Monique, il suffit d'enlever la veste, de démêler le tout, et de la remettre. Plus facile à dire qu'à faire, néanmoins.
Bref, j'ai compris que la règle numbeur two, c'est garder son calme dans les situations critiques, ce qui n'est pas ma spécialité. C'est quand j'ai réussi à rester sous l'eau alors que j'avais bu la tasse par le nez que j'ai compris que j'étais prête pour le « open water diving » dans l'océan.
Sinon, saviez-vous que la plongée nécessite l'apprentissage d'une nouvelle langue pour pouvoir communiquer sous l'eau avec ses petits camarades? Je peux ajouter dans la rubrique langues de mon CV « langage des signes sous-marin »...
Ce n'est pas très élaboré, mais efficace. OK, plus beaucoup d'air, plus d'air(j'espère n'avoir jamais à l'utiliser celui-ci), on remonte, on descend, stop, j'ai un problème, triggerfish (=attention, poisson méchant qui pique) (ça fait mal mais c'est pas mortel). Je crois que c'est tout.
Le 3e jour, nous sommes enfin passés à la véritable plongée dans la vraie mer...
J'ai compris ma douleur dès l'enfilage de la palme sur un doigt de pied purulent qui a doublé de volume (freinage en scooter, remember). Ce n'était que le début. Je suis rentrée bonne pour l'abattoir. Par quoi je commence?
Mon genou droit ressemble à une amanite inversée (vous savez, ces champignons toxiques rouges à pois blancs) à la suite de l'effleurement d'une anémone bleue, certes très gracieuse, mais surtout venimeuse.
Ma cheville droite est couverte d'entailles dues à la collision avec des vilains coraux coupants.
Résultat, ma jambe droite est une faute de goût en elle-même, mélangeant pois et rayures.
Quand à mon pied gauche, il s'est fait empaler par un oursin. Bon, un pic seulement, mais aïe aïe aïe quand même.
Bref, au cas où vous n'auriez pas saisi, j'ai eu comme qui dirait quelques problèmes de motricité sous-marine. J'ai scruté en vain les jambes des autres plongeurs: quelques inévitables piqûres de moustique, mais pas l'ombre d'une égratignure. Humiliant.
Les combinaisons non-intégrales sont une aberration (à mon humble avis).
En plus, je ne suis pas près de cicatriser car l'air est tellement humide ici...

53. A nous le grand bleu!

« Divers have more fun than other people », promettait la vidéo...
A part ces petits malheurs, la plongée, c'est royal! Un autre monde qui, contrairement à ce qu'on peut penser, n'est pas celui du silence. Le bruit principal est celui de sa propre respiration, ce qui est plutôt relaxant. Au moins, on ne risque pas de briser la règle numéro un. On se déplace tout doucement, tout doucement, dans l'espoir de voir LE poisson de l'année. Patrick nous a montré un « sandfish », ce fameux poisson-caméléon qui se confond avec le sable (très laid au demeurant). Il est très venimeux mais n'attaque pas si on ne le touche pas. En parlant de méchants poissons... je me suis fait poursuivre par un triggerfish sans m'en apercevoir. Absorbée par mes petits poissons, je n'ai pas vu le signe de Patrick... C'est tout moi. C'était mieux comme ça car j'aurais probablement paniqué. Par contre, j'ai bel et bien vu ma première étoile de mer vivante.

53. A nous le grand bleu!

le pire, c'est la remontée sur le bateau.

53. A nous le grand bleu!

il n'a pas fallu moins de 3 hommes pour me hisser sur la plateforme.
Désolée, je n'ai pas acheté l'appareil photo étanche comme prévu... déjà que j'avais du mal à me concentrer sur plusieurs choses à la fois (en témoignent mes blessures de guerre), vous imaginez le massacre si en même temps j'avais essayé de prendre des photos? Chaque chose en son temps. De toute façon, quand on a commencé par la grande barrière de corail, les bas-fonds thaïlandais sont assez décevants. La visibilité est souvent mauvaise, les poissons rares, les coraux blafards car décolorés par l'eau trop chaude (plus de 30)...
Nous sommes des sales plongeuses pourri-gâtées.


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