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Autour de Baume les Dames, la Fente de Babre

Publié le 20 juin 2010 par Les Crapahuteurs

Par Eustache le dimanche 20 juin 2010, 18:03 - Jura - Lien permanent - 13 lectures

A Baume les Dames, au départ du quartier « des Pipes », au confluent du Doubs et du Cusancin, voici une petite randonnée qui permet de découvrir la Fente de Babre, curiosité géologique, ainsi quelques points de vue sur la petite cité baumoise et la vallée du Doubs. Le retour se fera sur l'ancien chemin de halage devenu véloroute.

On pourra stationner devant l 'ancienne usine de pipes Ropp (devenue éco-musée, mais lui aussi fermé, pour raisons de sécurité).

Balisage : GR59 ou PR bleu/jaune

Distance estimée : 8 km
Dénivelé cumulé montant : 250 m
Temps estimé : 2 h 45.
Numéro carte IGN Randonnée : 3423 ET - 1:25000
Randonnée effectuée le : 13 juin 2010

Itinéraire

Autour de Baume les Dames, la Fente de Babre

Plan de coupe

Détail de la randonnée


la Fente de Babre

La Fente de Babre

La Fente de Babre

A partir du pont sur le Cusancin, quelques centaines de mètres en amont du parking, c'est le GR 59 qui nous accompagnera sur les hauteurs dominant le méandre du Doubs de Lonot.

En quittant la petite départementale, le chemin, caillouteux sur quelques dizaines de mètres, se poursuit agréablement en sous-bois, tantôt route agricole ou forestière, tantôt sentier. On s'élève tranquillement jusqu'au rebord de la falaise qui domine le bassin de Gondé.

En cette saison, on est accompagné par différentes fragrances des fleurs blanches des arbustes qui bordent la piste. Et sur la crête, c'est une explosion de troènes odoriférants et géraniums sanguins en fleurs !

En continuant notre cheminement, on se rend bientôt compte que la vue sur la vallée est occultée par un rideau végétal inhabituel quand on chemin en corniche. Offrant un havre favorable, des arbres de différentes essences ont largement colonisé le fond de la belle diaclase que nous longeons depuis un bout de temps. Puis la barrière rocheuse engazonnée se matérialise à l'occasion d'une absence de végétation dans la crevasse et nous permet de mieux l'apprécier. On suit la Fente de Babre sur au moins deux cents mètres avant que le sentier ne quitte le front de la falaise.

En trois cents mètres, on rejoint un petit belvédère qui offre une vue sur la vallée du Doubs et le hameau de la Grange Ravey. Puis l'on reprend le fil du sentier, sur le rebord boisé de la falaise nord du Bois de Babre. A peu de là, en septembre 1944, les combats du Maquis ont laissé deux hommes sur le terrain : une stèle leur est dédiée, à cinquante mètres du sentier que nous suivons.

Nous amorçons la descente vers le Doubs, et bientôt quitterons le balisage du GR 59 pour suivre celui des sentiers « jaune et bleu » locaux.

Attention, après une belle descente sur un sentier rectiligne et une épingle à droite, c'est un ancien chemin de débardage forestier qui prend le relais... mais à 250 mètres de là, le balisage faisant défaut, il ne faut pas manquer sur la gauche, le cairn (à cette époque dissimulé dans les herbes hautes !) qui amorce la sente que nous suivrons jusqu'aux rives du Doubs.


ecluse de Lonot

A l'écluse de Lonot

Sur les rives du Doubs

Il y a quelques années encore, le chemin de halage n'était qu'un chemin en stabilisé suivant la voie navigable... il est aujourd'hui devenu " autoroute » ! Impeccablement bitumé, théoriquement interdit à tout véhicule à moteur et aux cavaliers, c'est l'Euro-Véloroute Nantes/Budapest qui nous ramènera à notre point de départ. C'est long et monotone... Heureusement, à mi-parcours, l'écluse de Lonot offre un moment « récréatif ». Comme toutes ses semblables, l'écluse n° 39 a été automatisée... plus d'éclusier...

L'abandon du « Projet Dément » de canal à Grand Gabarit des années 80 à 90 a permis de sauvegarder la vallée du Doubs. Sur la voie fluviale Rhin Rhône, les péniches ont disparu au profit de la navigation de plaisance.

Il reste néanmoins l'essentiel des ouvrages construits sur le cours du Doubs depuis le début du XIXe siècle. A Lonot, c'est l'écluse du bief parallèle (bras de décharge) qui vaut le coup d'œil. Le canal de fuite a été muré il y a longtemps déjà, et en aval un petit bassin parsemé de nénuphars jaunes offre un port d'attache au « Jouffroy », bateau touristique des bassins baumois.

Reprenant notre chemin, on pourra scruter la falaise d'escalade sur l'autre berge, et l'entrée verticale d'une petite grotte à laquelle on pourra aller jeter un coup d'œil après la balade.


bassin de Gondé

Le bassin de Gondé

A Gondé, un pan d'Histoire Baumoise

En arrivant au confluant du Cusancin, la randonnée est quasiment bouclée...

A gauche, au bout d'un pré de fauche, la grande cheminée de l'usine nous interpelle pour un petit tour du propriétaire, mais avant cela, on ne manquera pas d'aller jusqu'au « Pont des Pipes » d'où le point de vue sur le bassin de Gondé nous ramènera plus de 230 ans en arrière :

Le Palmipède 
Le tout premier bateau à vapeur imaginé et élaboré par le jeune Marquis Claude Dorothée de Jouffroy d'Abbans, était surnommé « le Palmipède »
C'est en juin et juillet 1776, que l'engin qu'il mit au point fit ses premiers essais sur le Doubs, dans le bassin de Gondé. Un chaudron de cuivre, un piston, une transmission par chaîne, une poulie et l'énergie dégagée par la machine à vapeur mettait ingénieusement en action une paire de rames... C'est ce mouvement évoquant le battement de palme d'un oiseau aquatique qui donna son surnom au premier pyroscaphe, ancêtre des steamers...

D'autres infos >

L'usine des pipes
C'est vers 1890 que l'industriel Eugène-Léon Ropp (1830-1907), originaire de Bussang (Vosges), implante son usine de tabletterie dans l'ancien moulin Sicard, alors situé sur la commune de Cour (rattachée à Baume-les-Dames en 1895). Deux critères ont guidé son choix : l'abondance des merisiers, matière première indispensable pour la fabrication des pipes qui constituent sa spécialité, et la présence d'un cours d'eau au débit suffisant pour actionner ses machines.

Implantée en terre baumoise à l'extrême fin du XIXe siècle, l'usine de pipes Ropp occupe, malgré sa fermeture récente, une place singulière dans l'histoire de l'économie locale, et constitue un site à haute valeur patrimoniale.

Son intérêt premier réside dans la conservation d'un ensemble de bâtiments complet et cohérent : outre le moulin dans lequel Eugène-Léon Ropp établit son premier atelier vers 1890, le site comprend l'usine - dotée de toutes ses infrastructures -, les logements ouvriers, la demeure patronale et un bâtiment ayant servi d'école.
Si l'architecture de l'usine est intéressante en soi, la présence dans ses murs de différents parcs de machines en bon état, de matière première, de produits semi-finis et finis, ainsi que des archives de la société, en fait un lieu exceptionnel. A elle seule, la préservation de l'ensemble des outils de production - avec des machines datant du début du XXe siècle pour les plus anciennes et des années 1960 pour les plus récentes - le hisse au rang de témoignage exemplaire du patrimoine industriel franc-comtois.

C'est pourquoi il a retenu l'attention du service régional de l'Inventaire général (DRAC de Franche-Comté) qui, durant l'été 2002, lui a consacré une étude portant sur les machines et les bâtiments industriels et annexes. Ce recensement, mené d'après la méthodologie de l'Inventaire général, a permis la constitution d'une centaine de dossiers, consultables au Centre d'Information et de Documentation de la DRAC.
Chaque dossier associe une notice type consacrée à l'oeuvre (localisation, historique, description, etc.), un état de la documentation consultée (archives, iconographie, etc.) et une couverture photographique. Versées dans les bases de données du Ministère de la Culture et de la Communication (Mérimée, Palissy et Mémoire), les notices sont de ce fait accessibles via internet.

Phot. Inv. Yves Sancey © Inventaire général,  ADAGP, 2002
 
Phot. Inv. Yves Sancey © Inventaire général,  ADAGP, 2002

Le travail d'inventaire mené sur l'usine de pipes Ropp prétend à un double intérêt.
Le volet documentaire, dont le présent CDRom est un témoignage, vise à faire connaître, auprès d'un public toujours plus large, ce patrimoine souvent oublié et délaissé que constituent usines et machines. Il révèle la complexité des moyens architecturaux et techniques (mais aussi humains) mis en oeuvre pour la fabrication d'un objet d'utilisation quotidienne, dont la grande qualité a assuré un succès durable.
Enfin, à l'heure où se joue l'avenir de l'usine, cette contribution apportée par un service de l'Etat cherche à attirer l'attention des élus et institutions sur un site remarquable, dont la pérennisation apparaît éminemment souhaitable.

Participants

Gene


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