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Afrique du Sud - France : Et les Vuvuzelas se turent*

Publié le 20 juin 2010 par Supra

Mardi 22 juin. Il est 17h50 quand retentit le coup de sifflet final. L'équipe de France vient de réussir l'un des plus grands exploits de l'histoire de la Coupe du Monde : faire cesser des milliers de vuvuzelas.

http://contre-pied.blog.lemonde.fr/files/2010/01/raymond-domenech-euro-2008-france.1263288933.jpgIntervention divine

"Ça tient du miracle". Et miracle il y eut. Ces propos tenus par Raymond Domenech au soir du fiasco contre le Mexique ont été entendus par le Dieu horoscopus. Celui-ci s'était déjà manifesté à deux reprises. Une fois en 2004 lors de la nomination du "boucher" à la tête de l'équipe de France, une autre fois en 2008 lors de son maintien, contre vents et marées, après un Euro où les astres ne se sont pas exprimés.
Ce Dieu, à tort méconnu, n'a pu s'empêcher d'intervenir devant la détresse d'un homme qui, en plus d'avoir des sourcils épais comme la moustache de Guy Lacombe, doit vivre dans un hôtel cinq étoiles avec plus de vingt enfants turbulents friands de bataille de Gel Vivelle Dop fixation extrême (Vous ne croyiez tout de même pas que Mathieu Valbuena était apprécié pour ses qualités footballistiques ?). Un enfer quotidien qui s'est transformé en supplice depuis la défaite contre des Fajitas pourtant assez gras à l'image de l'emblématique Blanco, 37 ans, 20 kilos en trop mais plus affûté que des Français apathiques.

Jour de match. Les chances françaises de qualification sont infimes. Il faut battre l'Afrique du Sud, qui se trouve dans la même situation que la France, et espérer que le Mexique et l'Uruguay ne jouent pas un remake d'Autriche-Allemagne 82 ou encore de Suède-Danemark 2004. Sous l'impulsion divine d'horoscopus et entre deux insultes proférées par le petit Nicolas, Raymond Domenech a une révélation. Exit Govou, Anelka et Abidal, rentrée de Squillaci, repositionnement de Ribéry à droite, retour de Gourcuff dans l'axe malgré les criailleries du Caïd et du petit Nicolas, et rentrée de Cissé, seul attaquant du groupe des 23 à avoir marqué plus de 20 buts cette saison.

Un match dans l'histoire

C'est sous le bourdonnement des 45000 vuvuzelas que les joueurs pénètrent sur le terrain. Premier choc, la Marseillaise est entonnée par tous les joueurs, même par ceux qui ne connaissent pas les paroles.
1ère minute
: Sur le coup d'envoi, Cissé déclenche une frappe de 45 mètres qui finit sa course dans la lucarne de Josephs. 0-1.
2ème minute
: Mphela veut imiter Djib. Il ne trouve finalement que la touche.
12ème minute
: Sagna franchit la ligne médiane. Il est applaudi par tout le stade.
19ème minute
: Sur une ouverture distillée à la perfection par Toulalan, Cissé, pour son deuxième ballon, inscrit un doublé d'une frappe subtile. 0-2. Les vuvuzelas se font déjà moins entendre.
23ème minute
: Christian Jean-Pierre s'émerveille devant Lloris qui vient de réussir un beau dégagement.
29ème minute
: Alors qu'il s'apprête à toucher son troisième ballon, Cissé se fracture la rotule du genou droit. Encore. Il est remplacé par Gignac.
35ème minute
: Sagna accélère côté droit. Il dribble deux joueurs puis centre sur la tête de Gignac qui marque. 0-3.
37ème minute
: Subjugués par le jeu flamboyant déployé par l'équipe de France, les supporters sud-africains regarderont l'intégralité de la partie, dans le silence, comme pour mieux profiter de la beauté du spectacle.
41ème minute
: Les Français jouent à la passe à dix jusqu'à la mi-temps.
A la pause, William Gallas s'arrête de bonne grâce pour répondre aux questions d'un journaliste de TF1. Il lui offre même un sourire.

46ème minute
: Pendant ce temps, l'Uruguay et le Mexique en sont toujours à 0-0. La France est à ce moment-là éliminée.
51ème minute
: Valbuena fait son retour sur le banc de touche avec une couche supplémentaire de gel dans les cheveux.
54ème minute
: Ribéry fait une passe. Domenech l'applaudit.
58ème minute
: Gourcuff inscrit un magnifique coup-franc. Anelka boude. 0-4.
65ème minute
: Ribéry fait une deuxième passe. Il aime quand Domenech le félicite.
70ème minute
: Première incursion sud-africaine dans la surface de réparation française. Jean-Michel Larqué nous offre alors son désormais célèbre : " Olalala attention y'a danger là attention, y'a danger, y'a danger ! "
73ème minute
: Pour la première fois depuis le début de la compétition, nous pouvons entendre des chants de supporters. Plus rare encore, nous pouvons entendre des chants de supporters français.
76ème minute
: Henry remplace Malouda. Le joueur de Chelsea est congratulé par Domenech. Les deux hommes se prennent dans les bras.
82ème minute
: Henry y va de son but. L'un des arbitres assistants lève son drapeau pour signaler une main, mais l'arbitre principal accorde le but. Son assesseur est Irlandais. 0-5.
87ème minute
: Domenech procède à son dernier changement. C'est Clichy qui rentre en lieu et place d'Evra. Ribéry se précipite sur le Mancunien pour récupérer le brassard de capitaine. C'est trop la classe de porter le brassard !
89ème minute
: Sur une accélération, Clichy ressent une douleur derrière la cuisse, mais Domenech ne veut pas que la France termine le match à 10 contre 11 et le Gunner reste sur le terrain. Arsène Wenger oublie qu'il est au micro et lâche un "putain quelle enf.... "

http://i.telegraph.co.uk/telegraph/multimedia/archive/01537/raymond-domenech_g_1537557c.jpg

Fin du match. Alors qu'Anelka prend sa douche et que Ribéry planque les affaires de Gourcuff, tous les autres joueurs suivent les dernières minutes du match entre le Mexique et l'Uruguay. Tout juste entré en jeu, Blanco dribble quatre joueurs avant de tromper le portier uruguayen d'une frappe géniale. La France est qualifiée pour les huitièmes de finale où elle affrontera finalement la Grèce qui a battu l'Argentine 3-0.
Pendant que Jean-Pierre Escalettes se pavane devant Rama Yade et Roselyne Bachelot, Domenech s'entretient pour la première fois depuis de nombreuses années avec RMC. Il discute même avec Daniel Riolo sans la moindre animosité et parle de sa vision du jeu et de la tactique avec Rolland Courbis.
*Article écrit pour le concours Scoop du Monde

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