Merci à Xavier de Mazenod pour avoir bien voulu consacrer un peu de temps à cette interview sur le réseau social Zevillage et sur le télétravail !
Emilie Ogez : Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Xavier de Mazenod : Je suis consultant et formateur pour ma société, adverbe.com, spécialisée dans la e-réputation des entreprises et dans le déploiement et l’animation de réseaux sociaux.
EO : C’est quoi Zevillage ? Quand et pourquoi est né ce projet ?
XM : Zevillage était à l’origine un petit projet d’accueil de télétravailleurs en milieu rural. Il est né en 2004 à la suite de mon installation à la campagne, dans l’Orne.
Quand j’ai quitté la région parisienne, beaucoup de gens m’ont dit qu’ils aimeraient faire la même chose mais ne savait pas comment s’y prendre pour télétravailler et pour s’installer.
J’ai donc créé un site web pour expliquer ce qu’était le télétravail et comment s’installer dans mon canton rural. Une sorte de laboratoire de politique d’accueil de télétravailleurs.
Fin 2008, après avoir accueilli 6 familles, j’ai proposé au conseil général de l’Orne d’étendre cette expérience à tout le département. Depuis, nous avons bâti un projet qui repose sur la création de 10 télécentres, sur la formation des maires et sur le renforcement d’un réseau local de télétravailleurs.
Parallèlement, j’ai continué à développer l’information sur le télétravail sur le site de Zevillage.
EO : Une nouvelle version du site est sortie récemment. Quelles sont les nouveautés ?
XM : La nouvelle version du site traduit l’évolution du projet vers un site de référence sur le télétravail.
La grande nouveauté est l’ouverture d’un réseau social et un accroissement de l’information sur le télétravail.
Le réseau social est destiné à favoriser l’entraide et la formation des télétravailleurs.
A côté du réseau, le site publie de l’information sur l’actualité du télétravail (politique, législation, aménagement du territoire…), des témoignages de télétravailleurs ou d’entreprises qui ont mis en place ce mode d’organisation, des conseils pour les télétravailleurs, des recommandations d’outils ou de solutions pour travailler à distance.
Deux nouvelles rubriques insistent sur ces aspects pédagogiques : L’école du télétravail dont les leçons sont rédigées par des experts et la Télé du travail qui veut montrer en images l’évolution des modes d’organisation en entreprise.
Enfin, bientôt, une rubrique d’offres/demandes d’emploi en télétravail devrait voir le jour.
EO : As-tu l’impression que les choses ont évolué depuis le lancement de Zevillage en ce qui concerne le télétravail ? En France en particulier ?
XM : Oui, c’est certain, les mentalités ont évolué favorablement depuis 6 ans. Même si les réticences existent encore chez les managers, même si les idées reçues fausses ont la vie dure, le télétravail se développe.
Pendant 10 ans on a beaucoup causé de télétravail, dans des colloques au sénat ou à la Datar. C’est bien d’en parler mais on ne voyait pas le message suivi d’effets. Aujourd’hui on entend moins de bla-bla et on voit des résultats : le nombre de télétravailleurs augmente rapidement.
La raison ? Beaucoup de raisons mêlées me semble-t-il : la montée en débit des connexions à l’Internet en milieu rural (même s’il reste beaucoup à faire) ; l’arrivée assez récente d’outils de travail collaboratif simples à utiliser et peu chers (en gros Web 2.0 et cloud computing) ; une prise de conscience écologique qui s’étend à notre organisation du travail (est-ce bien malin de faire 2h de voiture chaque jour pour aller travailler ?) ; la crise qui nous oblige à réfléchir à nos modes de vie ; quelques faits récents qui ont mis en évidence la fragilité de nos organisations et de nos infrastructures, comme la pandémie de grippe H1N1 ou les « épisodes neigeux » à répétition ; la personnalité de NKM qui a accéléré la diffusion des usages 2.0 chez les élus.
EO : Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut télétravailler ?
XM : Que l’on soit un salarié heureux dont l’entreprise a mis en place le télétravail ou qu’on soit un indépendant, il faut d’abord bien réfléchir à ses capacités d’autonomie dans le travail, sans s’illusionner soi-même parce qu’on a très envie de changer de vie.
Ne pas se précipiter pour bien préparer son projet, en entrant dans les détails très concrets : quelle est la qualité de ma connexion à l’Internet, où vais-je travailler toute la journée, serais-je suffisamment au calme (attention à la caricature de la maman qui travaille à la maison avec ses enfants sur les genoux : cela ne fonctionne pas…) ?
Si on ne se sent pas capable de travailler seul chez soi, il existe des solutions alternatives au bureau qui commencent à voir le jour en France : télécentres ou espaces de coworking.
Il faut aussi se former aux usages des outils collaboratifs. Normalement, dans un projet de télétravail en entreprise correctement négocié, un volet formation est prévu.
Enfin, j’ajouterai : lire Zevillage et s’inscrire sur son réseau social ;-)
www.zevillage.net, le réseau social du télétravail
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- Mais où télétravaillez-vous ?
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