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Á Georges Rodenbach

Publié le 21 juin 2010 par Frontere

Blanc, blanc, tout blanc, ô Cygne ouvrant tes ailes pâles,
Tu prends l’essor devers l’Éden te réclamant,
Du sein des brouillards gris de ton pays flamand
Et des mortes cités, dont tu pleuras les râles.

Bruges, où vont là-bas ces veuves aux noirs châles?
Par tes cloches soit dit ton deuil au firmament!
Le long de tes canaux mélancoliquement
Les glas volent, corbeaux d’airain dans l’air sans hâles.

Et cependant l’Azur rayonne vers le Nord
Et c’est comme on dirait une lumière d’or,
Ô Flandre! éblouissant tes funèbres prunelles.

Béguines qui priez aux offices du soir,
Contemplez par les yeux levés de l’Ostensoir
Le Mystique, l’Élu des aubes éternelles!

J’ai voulu avec la publication en ligne de ce poème de Nelligan rendre hommage aux internautes belges et canadiens, pour l’essentiel québécois, nombreux à visiter ce blog. Mais connaissez-vous Georges Rodenbach (1855-1898)? Non? Ça ne fait rien. Et Émile Nelligan (1879-1941), auteur de ce poème, non plus? Tant pis.

Passez un bel été. À bientôt.

M.F.


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