Coupe du Monde: l’affaire des mini-jupes hollandaises

Les infos tournantes de Yahoo, vous connaissez n’est-ce pas… ? Souvent médiocres, presque toujours racoleuses, on y déniche pourtant parfois des choses intéressantes, comme cette info d’il y a quelques jours sur des supportrices néerlandaises arrêtées et emmenées au poste pour avoir fait un strip-tease dans le stade de football de Johannesburg et terminer vêtues de mini-jupes oranges « offertes » par un sponsor (Bavaria) qui n’était pas celui tamponné « officiel FIFA World Cup® », Budweiser.

Notons d’abord le professionnalisme de Yahoo news : supportrices néerlandaises (traduises grandes blondes) + mini-jupes (traduisez on se rince l’œil), ajoutez la marque de bière (Bavaria), vous avez le cocktail qui attire automatiquement le lecteur-supporteur de foot. Et si en plus l’AFP fournit les photos !

Cette information montre aussi, même sur un ton amusé, le monde sans pitié qui gravite autour de la Coupe du Monde, celui de la publicité, des droits commerciaux et autres exclusivités, en un mot de l’argent et du sponsoring. Contrairement aux deux autres évènements sportifs planétaires (les Jeux Olympiques, obligés de montrer beaucoup de sports économiquement dépendants de l’épreuve, et le Tour de France, seul spectacle sportif totalement gratuit pour le spectateur), la Coupe du Monde regroupe des professionnels d’un sport ultra-riche, avec des acteurs, joueurs et entraîneurs millionnaires, appartenant à de tous puissants clubs, eux-mêmes détenus très souvent par des milliardaires.

La FIFA World Cup® brasse des milliards de dollars, les publicités sont présentes partout, on se croirait à Logorama. Rappelons pour l’occasion qu’elle va engranger un petit bénéfice estimé à 110 M€, soit la coupe du monde de football la plus rentable jamais organisée. Les sponsors d’équipes remplissent le moindre centimètre carré d’écran télé ou de vêtement du footeux (qui n’a pas vu Carrefour ou SFR sur nos champions français). A ce jour seul le maillot pendant les 90’ de match résiste encore, mais pour combien de temps ?.

Mais revenons à nos jolies supportrices néerlandaises. La FIFA était, parait-il, furieuse de l’affaire car l’opération mini-jupes était de « l’ambush marketing » pratique commerciale surveillée et sévèrement sanctionnée, business oblige. La FIFA a même édité un petit guide pratique pour expliquer et réglementer le busines autour de la Coupe du Monde en Afrique du Sud ! Et puis, entre nous, il en allait de sa crédibilité commerciale  ! C’est bien connu, une fédération internationale de sport, c’est fait pour s’occuper de business.

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Si on creuse un peu cette affaire de hollandaises en mini jupes, on découvre que les 36 blondes ont obtenu leurs billets via une agence de marketing qui elle-même les achetés à un ancien footballeur anglais, le brave Robbie Earle, consultant pour la chaine de sport ITV, qui depuis s’est fait virer car se faire du fric sur des billets acquis par son employeur ce n’est pas passé à la direction de la chaîne (et il pourrait être interrogé par les flics !)

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La compagnie Bavaria a décliné toute responsabilité dans l’affaire et par l’intermédiaire d’un de ses représentants, Peer Swinkel, a indiqué que « la FIFA n’a pas le monopole du orange », ce qui est tordu mais pas faux. Quant à Maxime Verhagen, ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, il a qualifié l’affaire « d’outrageante » car les filles ont été expulsées du stade, leurs passeports ont été confisqués et elles ont été retenues plusieurs heures dans un bureau de la FIFA (les robes étant des pièces à conviction, on ne sait pas si elles étaient nues ou habillées), avec le concours de la police locale. Pourtant, l’affaire était-elle si grave, voyez un peu…
D’après Barbara Kastein, une des blondes bataves, la police leur aurait indiqué que leur acte était passible de 6 mois de prison ! Finalement, aucun arrestation n’a été faite mais l’affaire n’est pas close : le colonel Vish Naidoo, porte-parole de la police, a indiqué que l’affaire serait traitée le 22 juin c’est-à-dire aujourd’hui ! Il n’empêche, le coup commercial était fait, au grand plaisir des journalistes (qui semblaient pas mal se faire chier avant le psychodrame de l’équipe de France) et du supporteur de football qui a pu se rincer l’œil tout en rappelant à son gosier le bon souvenir de la bière Bavaria.

Au final donc, tout le monde était (presque) content.