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Le bilan carbone de la France alourdi par ses importations

Publié le 22 juin 2010 par Sequovia

Le bilan carbone de la France alourdi  par ses importationsLe bilan carbone est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions ont été comptabilisées en France par L’INSEE dans un rapport du 17 juin. On y découvre par exemple que les émissions de CO2 françaises liées aux importations font augmenter le bilan carbone de l’économie du pays indique. L’institut s’intéresse aussi aux émissions des ménages, proportionnelles à leurs revenus.

  • Les émissions de CO2 induites par l’activité économique

En  2005, les émissions de CO2 induites par l’activité économique sur le territoire français (les autres gaz à effet de serre sont exclus du calcul) se montent à un peu plus de 400 millions de tonnes (6,7 tonnes par an et par habitant). C’est 1,3 %des émissions mondiales, pour un pays dont l’économie représente 3 % du PIB mondial et le nombre d’habitants 1 % de la population mondiale. Un tiers de ces émissions correspond à la combustion des hydrocarbures (essence, fioul, gaz) utilisés par les ménages pour se déplacer et pour chauffer leurs logements. Deux tiers sont émis par l’appareil de production national.

  • Nos importations responsables

Des émissions de CO2 sont également produites à l’étranger du fait de nos importations ; elles sont en fait supérieures de 20 % aux émissions de notre propre appareil de production. À l’inverse, la demande étrangère induit une partie du CO2 émis par notre appareil productif au travers des exportations, ainsi qu’une partie du CO2 lié à nos importations (puisque nous importons certains produits pour les transformer et satisfaire in fine une demande extérieure). Tous calculs faits, les émissions de CO2 induites par la demande finale intérieure française se montent à près de 550 millions de tonnes (9,0 tonnes par an et par habitant), dont 40%émis chez nos partenaires étrangers. Trois quarts de ces émissions sont induites par les dépenses de consommation des ménages, principalement sur les postes du logement, du transport et de l’alimentation ; 10 %sont induites par les dépenses de consommation des administrations publiques et 15 % par l’investissement

  • La consommation croissante des ménages !

La quantité de CO2 induite par la consommation des ménages est clairement croissante avec le niveau de vie : les 20 % des ménages les plus aisés induisent, via leurs achats, 29 % des émissions de CO2, alors que les 20 %des plus modestes n’en induisent que 11 %. Toutefois, du fait de différences de structure dans les paniers de consommation, le contenu en CO2 par euro dépensé est en moyenne plus faible pour un ménage aisé que pour un ménage modeste.
De même, ce contenu est plus élevé pour les ménages agricoles ou ouvriers que pour les ménages cadres. Il reste que les ménages cadres induisent beaucoup plus d’émissions de
CO2, du fait de leur niveau bien plus élevé de consommation. Par ailleurs, le contenu en CO2 par euro dépensé est croissant avec l’âge du chef de famille jusqu’à 50 ans et il plafonne au-delà.

  • L’avis Sequovia

En France, un habitant induit par sa consommation une émission de 6,4 tonnes de CO2 par an en moyenne, mais ce chiffre atteint 8,6 tonnes pour les personnes vivant seules, et il ne s’élève qu’à 4,1 tonnes pour les personnes vivant au sein d’une famille nombreuse.
Les ménages les plus aisés émettent deux fois et demie plus que les ménages les plus modestes. Un des enjeux fondamentaux autour de la notion de  » croissance durable  » est de savoir si la hausse du niveau de vie entraîne nécessairement un accroissement de la dégradation du patrimoine naturel, sous la forme d’une croissance des émissions de polluants.

La France a une intensité d’émission de CO2 par habitant plus élevée que la moyenne sur le globe. Cependant elle reste nettement inférieure à celle de nombre de pays développés comparables (États-Unis et autres pays d’Europe de l’Ouest). Ceci tient pour l’essentiel au fait que l’énergie électrique produite en France est à 90 %assise sur des technologies non émettrices de CO2 (entre 75 %et 78 % sur l’énergie nucléaire, entre 11 % et 13 % sur l’énergie hydroélectrique), alors que dans le monde seul un tiers de l’énergie électrique est produite sans recours aux hydrocarbures (charbon, gaz et pétrole). De fait, en France, la production d’électricité est d’origine nucléaire, ce qui place notre pays dans une position très singulière.

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Claire Nobilet Développement durable Bilan Carbone, consommation des ménages, croissance durable, émissions de CO2, énergie nucléaire, ménages agricoles ou ouvriers, PIB mondial, territoire français


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