Après deux jours d’un scandale retentissant, Christine Boutin a fini par renoncer à ses 9500 euros mensuels payés pour une mission sur les « conséquences sociales de la mondialisation ». La présidente du Parti Chrétien-Démocrate indique qu’elle poursuivra gracieusement son travail.
Mais le problème c’est qu’il aura fallu plusieurs jours avant qu’elle ne se décide à prendre conscience de l’indécence de la situation à une époque où l’on prétend assainir le train de vie de l’Etat. En effet, Christine Boutin n’a pas cessé d’affirmer que son salaire cumulé à sa retraite et à ses indemnités était parfaitement justifié, étant donné les « responsabilités » qui étaient les siennes.
Christine Boutin avait d’ailleurs reçu le soutien des membres du gouvernement en la personne de Luc Chatel : « C’est une mission, c’est un travail et à tout travail correspond une rémunération. La rémunération, elle correspond je crois à l’équivalent d’une rémunération d’un haut fonctionnaire. Donc je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux ». La secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano, avait elle aussi pris sa défense sur RTL. « Moi, ça ne me choque pas », a-t-elle dit. « Je ne participerai pas à cette course au populisme dans laquelle on souhaite nous entraîner », a-t-elle ajouté. Sur LCI, le ministre de l’Immigration, Eric Besson, avait déclaré « cette polémique bien excessive et bien injuste ». « Je ne crois pas que nous vivions les uns et les autres dans une période de gabegie ou de grande facilité budgétaire ».
Interrogée sur France Info sur le problème moral que cette rémunération posée en temps de rigueur, Chrstine Boutin avait répondu, « ce montant de rémunération est justifié par la difficulté du travail. »
A l’évidence, même en temps de crise pour de nombreux foyers français, la question de la morale civique n’était donc pas l’une des préoccupations de Madame Boutin qui n’aura cédé finalement que sous les coups des membres de son propre camp en leur adressant une petite pique avant de rendre les armes : «Je suis en train de créer une jurisprudence avec cette décision. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui sont dans cette situation et qui vont aujourd’hui ou demain être confrontés au même problème».
Ils sont en effet très nombreux à être dans une situation financière similaire à celle de Christine Boutin à l’image de Roselyne Bachelot(1), Xavier Darcos mais aussi Michel Rocard, nommé ambassadeur des Pôles.
- Illustration Placide
- Le Parisien : « Le cas Boutin, menace sur les retraites des Parlementaires »
- A lire sur La Petite République : Le silence des politiques s’achète-t-il ?