"Les Européens font de la surenchère sur les droits de l'homme et nous interrogent sur le respect des droits de l'Homme dans nos pays. Les étrangers sont maltraités en Europe, et eux nous demandent de respecter les droits de l'Homme". À la tribune de l’Unesco, le colonel Kadhafi a remercié à sa façon Nicolas Sarkozy de son accueil chaleureux : en lui crachant à la gueule… et en éclaboussant au passage toute l’Europe…
Mieux, le "guide de la révolution" s’est même permis sur
France 2 de démentir son hôte qui assurait la veille : "j'ai dit au président Kadhafi combien il fallait continuer à progresser sur le chemin des droits de l'Homme, dans tous ses aspects, tout ce qu'il restait à faire". En effet, le dictateur libyen a précisé sur la chaîne publique :"nous sommes des amis assez proches. Nous coopérons. Nous avons évoqué les questions de coopération entre les deux pays. Nous avons évoqué tous ces contrats dans tous les domaines et dans l'intérêt des deux pays, la coopération euro-africaine, l'union méditerranéenne, idée proposée par le président Sarkozy, la coopération des deux côtés de la Méditerranée", mais "nous n'avons pas évoqué, moi et le président Sarkozy, le sujet des droits de l'Homme". Qui des deux ment ??? Dans le fond cette question n’a que très peu d’importance comparé au ridicule de la situation : pour vendre quelques Rafale, Nicolas Sarkozy est prêt à toutes les bassesses et à tous les reniements et ça, ça fait mal au pays, autoproclamé, des droits de l’Homme, puisque comme l’avoue sans honte David Martinon, la Libye est aujourd'hui pour la France "un client comme les autres".
Le colonel Kadhafi n’en demandait sans doute pas tant, lui qui a le culot de déclarer que "la Libye est arrivée à bon port en instaurant la démocratie populaire directe, il n'y a pas d'élections en Libye parce que les Libyens n'élisent pas leurs dirigeants, ce sont les Libyens qui se dirigent eux-mêmes" et surtout "qu'il n'y a pas un seul prisonnier politique en Libye et qu'aujourd'hui, la question des droits de l'homme ne se pose pas".
Face à un aussi beau brevet de démocratie autodécerné par un dictateur qui vient en visite officielle tout en assurant "je ne dirige rien, je n'ai pas de pouvoir, pas de compétences politiques ou administratives. C'est le peuple qui gère ses affaires, c'est lui qui détermine les lois et qui prend les décisions", on se demande bien pourquoi Nicolas Sarkozy s’est senti obligé d’essayer de nous faire croire qu’il l’a incité "à progresser sur le chemin des droits de l'Homme"…