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La honte ! Par Corinne Lepage

Publié le 23 juin 2010 par Dominique Lemoine @lemoinedo

L'image, on ne peut plus déplorable, des Bleus en Afrique du Sud reflète malheureusement ce que notre pays est devenu. Lorsque la seule valeur est celle du fric, lorsque que tout est permis, qu'il s'agisse des mots : « casse toi, pauvre c… »,  -formule qui a fait florès et qui anticipe les propos de Anelka à son coach, ou des actes qui s'affranchissent régulièrement des règles de droit,- alors il ne faut pas s'étonner de ce qui s'est passé en Afrique du Sud, comme de ce qui se passe en métropole où les « affaires » succèdent aux « affaires », malgré la mise en coupe réglée de la justice et de la presse.
 A cet égard, on ne peut que se féliciter de la présence d'une presse libre sur Internet qui, comme par hasard, a sorti les passages concernant M.Woerth et le financement des candidats UMP de l'enregistrement clandestin - au demeurant tout à fait écœurant - des propos tenus au domicile de Mme Bettencourt, alors que d'autres passages sortis dans la presse écrite se focalisaient comme par hasard sur les rapports purement privés entre  Mme Bettencourt et M. Banier.
 Cet incident, pour employer un mot particulièrement neutre, traduit  a minima un mélange des genres, de tous les genres. La femme du ministre du budget, chargée de gérer les investissements d'une personne privée, puisqu'il ne s'agit en rien de la société « L'Oréal », aurait été embauchée à la demande de son mari, le risque de confusion est évident. Mais en plus, quand le ministre du budget se trouve être aussi le trésorier de l'UMP, ancien trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, et peut-être futur trésorier de la campagne à venir, la situation devient intenable. Même si aucun versement n'aurait été fait, même si Mme Woerth était totalement étrangère aux investissements dissimulés au fisc effectués par son employeur, le seul fait que la question puisse être posée est en soi une anomalie.
 Celle-ci vient après  la révélation par le juge d'instruction de la réalité des rétros commissions dans l'affaire de Karachi, lesquelles renvoient au scandale « Clearstream » et à l'obligation dans laquelle se trouve le contribuable de payer l'équivalent des rétros commissions, dont le secret défense a opportunément permis que leurs destinataires restent inconnus.
 Dès lors que la France ne paraît plus être un État de droit, que des comportements qui auraient pu paraître inimaginables voici à peine quelques années deviennent la norme et soient banalisés, que les circuits financiers apparaissent comme étant le critère explicatif d'un certain nombre de choix hors de la sphère qu'ils devraient concerner, rien de surprenant alors à ce que progressivement toute la société soit contaminée…
 Notre équipe de foot, que ce soit dans ses résultats, dans son comportement ou dans son indécence sur le plan financier, est la conséquence du tout-fric et du tout est permis qui a envahi la société française.
 Il est plus que temps de changer d’équipe !
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