Code 0501-02
Localisation : Latitude 4.080° Sud et Longitude 145.037° Est,
Stratovolcan, altitude 1.807 mètres, Papouasie-Nouvelle Guinée.
Alerte aviation : Non référencée.
Alerte volcan : Non référencée.
L'île-volcan Manam, connue localement sous le nom de Motu Manam, dans la province de Madang, Papouasie-Nouvelle Guinée, est une île basaltico-andésitique circulaire de 10 kilomètres de diamètre culminant à 1.807 mètres d'altitude. Elle se situe dans la Mer de Bismarck dans le détroit de Stephan, à 12 kilomètres au large de la côte Nord-Est de l'île mélanésienne de Nouvelle Guinée, à 14 kilomètres au et à 16 kilomètres au Nord-Nord-est de Bogia, est l'un des volcans les plus actifs du pays.
Elle a été habitée jusqu'en 2004 mais, suite à une conséquente série d'éruptions pyroclastiques meurtrières qui se sont produites entre le 24 Octobre et le 21 Décembre de la dite année, le gouvernement avait ordonné l'évacuation forcée, les installant à Potsdam, Asurumba et Mangem, - trois anciennes plantations de cocotiers du district de Bogia -, des 10.000 personnes environ, réparties dans 16 villages, peuplant l'île. Mais la présence du gouvernement et des organisations non gouvernementales, dans la région, étant quasi-inexistante, les îliens déplacés ont, depuis, été livrés à eux-mêmes. Quelques réfugiés, déblayant les toitures et les terrasses des habitations encore debout, et cultivant les riches terres, sont, depuis, revenus vivre sur Manam.
L'édifice volcanique se compose d'une alternance de couches de cendres, de lave et de roches résultant d'éruptions antérieures. Le volcan a deux cratères sommitaux implantés dans les et en restes d'une ancienne caldeira visibles à une altitude de 900 mètres et, bien que les deux soient actifs, des éruptions de type péléen et strombolien s'étant succédées depuis l'Holocène, la plupart des jaillissements historiques sont l'œuvre du cratère Sud. Les produits éruptifs que ce cratère a émis au cours du XX° siècle se sont majoritairement concentrés dans la vallée d'avalanche située au Sud-Est de l'île-volcan. Cinq petits dômes satellites sont situés proche des côtes nordiques, méridionales et occidentales de l'île.
Ses versants, à l'exception de son dôme sommital et des vallées Brown qui en sont totalement dépourvus, sont recouverts par une végétation tropicale luxuriante. Ils sont profondément entaillés par quatre vallées radiales. Ces vallées d’avalanche, espacées de 90° les unes des autres, concentrent les coulées pyroclastiques et/ou de lave, des coulées atteignant parfois la mer, générées par les cratères sommitaux. Elles représentent les zones les plus à risque lors des éruptions, et elles sont, généralement, les premières à être évacuées.
La première éruption de Manam, référencée et attestée par des documents archives et des écrits, s'est produite en Juillet 1616. Elle fut centrale et explosive, d'indice explosivité volcanique VEI 2.
Avec à son actif une trentaine d’éruptions majeures depuis 1616 dont 23 pour le XX° Siècle, il est l’un des volcans les plus actifs de Papouasie-Nouvelle Guinée. En 1919, indice explosivité volcanique VEI 4, tout comme ce le fut aussi en 1956, index explosivité volcanique VEI 3, et en 1958, indice explosivité volcanique VEI 4, des éruptions centrales et explosives génèrent des coulées pyroclastiques, des épanchements de lave, causant des dommages aux terres, aux propriétés et aux habitations, qui atteignent la mer, et des lahars, - coulées de boue -. En 1994, une éruption, indice explosivité volcanique VEI 4, engendre un panache de vapeur d'eau, de gaz et de cendres s'élevant à une hauteur de 10 kilomètres, des projections incandescentes jusqu'à 2 kilomètres d'altitude, et des nuées ardentes, et, en décembre 2004, une éruption centrale et explosive, indice explosivité volcanique VEI 3, provoque la formation d'un panache de cendres qui s'élève à plus de 10 kilomètres d'altitude et une coulée pyroclastique qui fait 5 victimes. Une coulée pyroclastique, le 03 Décembre 1996, indice explosivité volcanique VEI 3, fait 13 victimes dans le village de Budua. Une nouvelle explosion centrale se produite le 28 Janvier 2005, générant un panache de cendres atteignant une altitude voisine de 6.000 mètres, des nuées ardentes et une coulée de lave qui entraîné la mort d’au moins une personne et la destruction de l’observatoire. En Mars 2007, une coulée de boue tue 4 personnes.
Depuis courant Décembre 2009, après une longue période commencée le 24 Octobre 2007, ponctuée d'éruptions centrales et explosives, cratère Sud et cratère principal, d'écoulements pyroclastiques et de lave provoquant morts d'homme, dommages, destructions et évacuation de toute la population de l'île, le Manam est d'un calme tout relatif et l’observatoire de Rabaul estime, même, que l’activité de faible niveau observée se poursuivra durant de longs mois.
Mais, le 16 Juin 2010, un panache s'échappe du cratère sommital du Manam et reste groupé, sous forme de nuage composé principalement de vapeur d'eau et de gaz, probablement du gaz carbonique, du méthane et de l'anhydride sulfureux, au sommet du dôme avant de s'étendre, tel un voile bleu-gris, vers le Nord-Ouest et, légèrement plus foncé, vers l'Ouest-Nord-Ouest, sur la Mer de Bismarck.
Depuis, au fil des heures, le panache semble s'intensifier et de légères explosions se font entendre.