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50 millions de vols

Publié le 23 juin 2010 par Toulouseweb
50 millions de volsLa famille A320 multiplie les records. Un décollage toutes les 6 secondes.
Les premiers responsables de l’A320 aujourd’hui témoins du succčs hors du commun de la lignée A320 n’en croient probablement pas leurs yeux. Ils espéraient vendre 600 avions, au mieux, ŕ condition d’imposer la technologie novatrice des commandes de vol électriques et la protection électronique de l’enveloppe de vol. Et cela pour autant que le dollar ne soit pas exagérément faible par rapport ŕ un panier de monnaies européennes. Autre condition ŕ remplir, la plus délicate,consolider la crédibilité du groupement d’intéręt économique Airbus Industrie, un consortium marqué par une structure originale, inexplicable aux étrangers, qui plus est dépourvue de capital propre.
Bien sűr, les A300B et A310 avaient déjŕ connu ŕ cette époque un petit succčs. Mais, cette fois-ci, en 1984, les Européens entraient de plain-pied dans la cour des grands. Ils suscitaient étonnement, curiosité et perplexité, les ténors américains, Boeing en tęte, choisissant pour leur part l’indifférence, voire le mépris. A Seattle, on disait ne pas comprendre cette initiative du Vieux Continent, sachant que le meilleur court/moyen-courrier ŕ 150 places du monde existait déjŕ, le 737.
Les ventes atteignent aujourd’hui plus de dix fois l’objectif initial et de 4.000e exemplaire a été livré l’année derničre. La cadence de production est récemment remontée ŕ 36 exemplaires par mois et il est męme question de passer ŕ 38. Avant la crise qui vient d’ébranler le transport aérien, la cadence 40 était prévue.
Pourquoi en reparler maintenant ? Tout simplement pour cause de statistiques sympathiques qui relčvent, disons-le franchement, du non-événement. La lignée des A320 (quatre versions) a en effet assuré ŕ ce jour l’acheminement de 5 milliards de passagers en 50 millions de vols. En moyenne, un A320 décolle toutes les 6 secondes, sous la livrée de l’une des 250 compagnies aériennes qui en ont fait leur fer de lance. Quarante-trois d’entre elles relčvent de la catégorie low-cost et exploitent plus de 900 appareils. Cela sans compter les A320 mis en service en location-bail.
On sait qu’il est beaucoup question de dérivés remotorisés et, ŕ plus longue échéance, d’un avion entičrement nouveau, envisagé pour entrer en service au-delŕ de 2020. Dans l’immédiat, Airbus continuer de travailler ŕ de nouvelles améliorations, moyennant un investissement annuel de 100 millions d’euros. Andrew Shankland, directeur du marketing, estime que les travaux en cours vont permettre de réduire la consommation de carburant de plus de 3,5%. Cette stratégie est d’autant plus intéressante qu’elle contribue ŕ illustrer la durée de vie exceptionnelle des avions de ligne de la génération actuelle.
Le calcul est simple : l’A320 est entré en service en 1988, il y a donc 22 ans. Il sera probablement produit au minimum jusqu’en 2020. Les appareils livrés cette année-lŕ seront utilisés pendant 20 ans au moins et retirés du service vers 2040, voire au-delŕ. En d’autres termes, la carričre du biréacteur européen aura couvert plus de 60 ans. On conçoit facilement la satisfaction des décideurs de 1984, par exemple Roger Béteille, Bernard Ziegler ou encore John MacAdam, premier directeur du programme. Ce dernier a débuté sa carričre chez de Havilland, a participé au développement du Comet et a donc vécu plus de la moitié de l’histoire de l’aéronautique. Roger Béteille, pour sa part, a été en premičre ligne dčs le programme de l’Armagnac. Les voici en concurrence, en termes de longévité, avec l’un de leurs enfants.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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