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Max | Le rayon vert

Publié le 24 juin 2010 par Aragon

plag20.JPGJ'ai vu des choses cette après midi, mais pas de photos pour les montrer. Ce n'était pas possible : trop loin pour mon téléphone.

J'ai vu sept cigognes qui tournoyaient au-dessus de Candresse, qui tournoyaient au-dessus d'un  haut poteau solitaire fiché dans un champ couvert de jachère fleurie. Au sommet de ce poteau il y avait un nid et dans le nid, une cigogne bien droite sur ses pattes et son cigogneau entre lesdites pattes.

Tous deux regardaient leurs congénères qui disaient "...il est beau ton petit commère cigogne..." à grands claquements de becs. J'ai oublié de vous dire que les cigognes sont de la même famille que les morses, même famille dans la différence cependant. L'énorme volume adipeux d'un morse moustachu, la légèreté et la grâce pour la dame aussi blanche et noire que le symbole du yin et du yang. Je m'explique.

Allez au pied d'un nid de cigogne et vous comprendrez. Ce ne sont que claquements de becs incessants. Comme du morse : clac...clacclac...clac...clacclac...etc. Bon j'arrête de divaguer.

Quand je suis arrivé au bord de l'océan qui étalait sa toute suffisance jusque sous la dune de Messanges j'ai vu une petite chienne maligne. Elle était avec un môme qui lui lançait une balle, ça a duré au-delà de la patience raisonnable d'un chien qui pourtant est pratiquement illimitée. Puis, je vous jure que c'est vrai, à la xxxxième fois, au lieu de revenir vers son petit maître elle s'est approchée du bord de la grève et a lâché la balle dans l'eau qu'une vague s'est empressée d'emmener au diable vauvert.

Le gamin était sidéré, il est partit en courant suivi de la chienne qui jappait du bon tour qu'elle venait de jouer, vers ses parents en chouignant : "Gnan, gnan, la balle est tombée (!) dans l'eau, elle est perdue..."

Je me suis bien marré, le clebs plus que moi je vous dirai. Le soleil était soleil et l'eau délicieusement sucrée dans mes pensées. Bonheur simple, lustral et minéral.

J'ai attendu le rayon vert et je ne vais quand même pas vous dire que je l'ai vu. En redescendant la dune, je marchais à côté d'un anglais qui avait rabattu sa combi de surf sur les fesses et qui chaloupait, mentalement encore dans l'eau, parfaitement beau et bronzé avec sa planche sous le bras. Il était entièrement tatoué du haut. J'ai failli lui demander de baisser son bas, par curiosité. Pour voir ! J'ai su qu'il était anglais car le mot "England" barrait tout son dos, d'une omoplate à l'autre. Il souriait, sa copine était curieusement et divinement belle, vêtue d'une robe  en mousseline totalement blanche qui descendait jusqu'à ses chevilles.

Je suis arrivé à la maison pour me faire griller une large tranche de jambon de Bayonne engloutie en deux secondes par la grâce d'un rosé Clairet du Médoc. Bien frais, al dente.

La vie est riche et pleine en permanence. Pleine de réalités et de promesses. Ouvrir ses yeux, toutes ses écoutilles subtiles en toutes circonstances. Voir, aimer la vie.



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