Un film norvégien réalisé par Jens Lien. Durée : 1h30. Genre : drame, fantastique.
Résumé de Cinefil.com : Sans savoir comment, Andreas se retrouve dans une ville étrange où on lui remet un emploi, un appartement et même une femme. Angoissé, il tente de fuir et découvre que la ville est sans issues. Il rencontre Hugo, qui a découvert un trou dans sa cave. Est-ce l'entrée vers "l'autre monde" ? Un nouveau plan d'évasion est mis sur pieds...
Mon avis : No(r)way of Life est un de ces nombreux films à part. Un film teinté d'une certaine étrangeté, l'anormalité provenant du plus banal quotidien.
Une scène de la vie ordinaire : un quai de métro, un homme seul, observant au loin un couple qui s'mebrasse. Rien de plus ordinaire, si le regard ne se faisait pas si persistant, voyeur, sur le couple. Qui s'embrasse à pleine bouche, sans s'arrêter ni reprendre souffle. De façon presque mécanique, au point que l'on hésite à penser qu'il y a de réels sentiments derrière.
Sous influence de Bagdad Café : un endroit perdu au beau milieu de... nulle part. Un pauvre commerce / station service. Un homme emprunte un bus, pour se retrouver dans une ville anonyme, dont tous les habitants sont affables, polis, trop peut-être.
Voilà commence le film, ou plutôt l'expérience No(r)way of Life. Une sorte de cauchemar éveillé aux apparences de rêve. Car pour le personnage principal, qui va découvrir petit à petit que "quelque chose cloche", impossible de quitter la ville. On pense à ses classique, comme Le Prisonnier ou Matrix, avec lesquels le film partage une parenté très éloignée. Une version nordique, qui a ses propres caractéristiques, son propre rythme, mais la thématique commune de l'enfermemement dans l'ordinaire n'en est pas moins là...
Ce film est une fable, donc, qui nous incite à réfléchir sur la société de consommation. Qui nous est jetée en pature, caricaturale, mais puisqu'il faut bien se nourrir, à laquelle il est difficile d'échapper. A la manière aussi de Fight Club, même si No(r)way of Life ne pousse pas le propos jusqu'à la violente charge politique. Ici, on reste plutôt dans le flou de la réalité, le domaine de l'Onirique censé faire prendre conscience de la nature réelle des choses.
Pour finir, c'est un très beau film, très inspiré, aux plans souvent magnifiques. Qui a peu à voir avec ce que l'on voit d'habitude, et dont la réalisation, douce, accompagne son propos. Un film bouleversant, autant dans son propos que dans sa forme, dont on ne ressort pas indemne...