Du côté de Média Junkie, l'éditeur Léo Scheer (ancien conseiller de Balladur pour le numérique) revient sur son expérience Manuscrits, les wannabies démocrates, le livre équivalent du spectacle-vivant, le sens biblique du livre. Grands dieux. Curieux débat qui semble dater déjà de quelques années. Toujours cette idée saugrenue de raisonner en terme binaire, papier contre numérique. Il y a encore des journalistes pour proposer des débats sur la fin de Gutenberg... On comprend mieux que Léo Scheer ne diffuse pas de versions électroniques de ses livres. Le numérique, c'est finalement assez vilain, indigne du message biblique. Je pense au contraire qu'une collection comme Manuscrits devrait proposer, en plus de versions papier, des versions numériques de qualité. Franchement, les PDF "manuscrits" en ligne, ce n'est quand même pas la panacée. Surtout quand on déniche quelques perles comme La Chambre de Jean-Clet Martin par exemple. Conclusion en forme de "plantons des arbres" et continuons le papier... Léo Scheer me donne quand même l'impression de ne pas vouloir quitter les Enfants de la Télé et les années Balladur. Il aurait certainement dû participer au périple organisé par le SNE chez les éditeurs américains avec sa confrère Marion Mazauric. Tout à fait d'accord avec Laurent Margantin d'Oeuvres Ouvertes: "Normal qu’un éditeur papier défende le livre papier, son gagne-pain,
même si cet éditeur fait quelques expérimentations du côté d’internet,
tout en maintenant bien la frontière: le format numérique, c'est gratuit, seul le texte sur papier mérite d’être vendu.
Ce que Léo Scheer et les éditeurs traditionnels en général ne
mesurent pas, mais alors pas du tout, c’est qu’en dix ans le champ
littéraire -conçu comme un réseau d’expérimentations formelles et de
réflexions sur ce qu’est la littérature- s’est déplacé sur le net, et
qu’ils en sont exclus -sauf à "rétropublier" de manière sporadique et
inoffensive des oeuvres transmises par leur propre site- simple
changement de procédure, mais en rien d’écriture".