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Art contemporain, Help !

Publié le 28 juin 2010 par Doudonleblog

Pourquoi faut-il que j’apprécie toujours l’avant et l’autour d’une œuvre d’art contemporaine plutôt que le contenu lui-même? ça me fait presque toujours ce même effet. Le concept de départ me réjouit. L’idée de base me paraît toujours très intéressante et j’admire l’artiste qui a pu la dégoter au fond de son esprit créatif….Ensuite, j’aime le discours qui accompagne généralement l’œuvre finale, résultat de cette idée première. Les commentaires (ou visites guidées, ou plaquettes etc) qui la garnissent (comme les légumes, la viande…) sont souvent passionnants et bien écrits. Je me régale. Mais, frustration, le travail de l’artiste lui-même me semble la plupart du temps (il y a des exceptions tout de même!) creux, inconsistant, impersonnel, froid, maigre, lointain…Déception. Je ne rencontre « personne » dans ce genre d’oeuvre d’art (et l’art est une rencontre avec un être humain pour moi). Juste un concept à peine concrétisé. Vidé de sa substance. Distant. Intouchable. Cérébral.

(Je vais ressentir davantage d’émotion si, en effet, j’apprends que tel objet d’art contemporain a été réalisé avec je ne sais quel matériau extraordinaire, du fond de la banquise ou de la jungle de là-bas loin- loin, à la manière de la tradition des ancêtres des trucs-choses …D’accord? Encore faut-il que le regardant l’apprisse… En fait, l’émotion est celle de l’artiste mais pas celle de celui qui regarde. Égoïste, va ! Transmission, partage, passage, échange…Loupés pour moi. Dites- moi que je suis trop vieille et que j’ose encore attendre une certaine dimension esthétique dans l’art, un émoi, une réaction à fleur de peau, immédiate…

Assez typique de cette réflexion que je viens de vous déverser: le travail de Christian Sebille au Palais des Etats de Dijon (escalier Gabriel, salle Apollon etc), avec une composition musicale pour le « Dijon vu par » de cette année, « Miniature#10″.

L’idée de départ? Géniale. Conserver les sons de la ville et les compacter, les concentrer, les réduire (comme nos photos sur disque dur). Puis les restituer en une composition. Extra! La ville est faite de bruits. C’est évident. Quelle belle idée d’en faire une symphonie moderne! Et un vrai apport de la part de l’artiste, un vrai travail. Respectable.

Quelle belle idée aussi de mettre en boîte les pas feutrés des gens qui sont passés et repassés sur le parquet de la salle des Etats! Sons fantômes dans le casque (qu’il faut quand même se mettre sur les oreilles…) Et vous avez une personne qui vous accueille (eh oui, art contemporain, =toujours besoin de béquille, de prise par la main) en vous disant « je vais vous expliquer pour que vous ne tombiez pas dans le panneau! » Et puis la Ville a édité une jolie plaquette intitulée (ça ne s’invente pas), « mode d’emploi »…Quand je vous disais…

Tout cela suffit-il à combler notre désir de sensations, d’émotion ? De plus, le côté intimiste et minimaliste convient-il à ce lieu de grand passage, de centre-ville, de visites de touristes ? (Une seule personne à la fois devant le pupitre pour choisir son lieu dans la ville et écouter les sons qui lui correspondent) Pas convaincue.


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