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Tout commence avec le bug de la SNCF. Quelques jours avant le...

Publié le 27 juin 2010 par Fabrice @poirpom
Tout commence avec le bug de la SNCF. Quelques jours avant le...

Tout commence avec le bug de la SNCF. Quelques jours avant le départ pour Planète Mars. Serveur informatique HS pendant de longues journées.

Renouvelez votre appel ultérieurement.

Impossible de fixer la bécane à un train. Et impossible de descendre avec.

Départ pour Mars, semaines de frappa-dingue, accumulation de frustration. Nervosité accrue. Un 650 ronfle à Paname.

Des choses tristes arrivent, personne n’a idée.

Recherche de solution. Quelques bides. Une piste. Location de deux roues. Livraison à domicile. Les temps changent.

Vendredi soir? Vers vingt heures?

Une estafette se gare devant la maison étrange. Une camionnette de dame qui donne du plaisir à bien des hommes moyennant finances. Au volant, ladite dame est un beau brun, sculpté dans le bois lasuré, en short et tatanes. À l’intérieur, pas de petit nid douillet. Mais un scooter.

Une gueule de Transformer (du côté Decepticon), une surcharge pondérale d’américain fast-foodé, une couleur de piscine privée en fin de soirée débauche.

Un Piaggio MP3 250ie. Un engin de papa ramolli par la petite famille et les tracas qui vont avec. Moche comme un pou, l’animal.

Un scooter, c’est un peu comme la Méthadone ou le Subutex. Rien ne remplace l’original. Vraiment, les mecs. Bien essayé. 

Mais ça dépanne. Vrai aussi.

Réveil douloureux. Départ samedi matin à 10h00. Trois croque-monsieur maison et une bouteille de flotte dans le sac. Direction Cassis par la Gineste, un manège de bitume pour camés motorisés en mal de serpentins. Premier virage à droite, la béquille frotte gentiment. Premier virage à gauche, la béquille arrache une ligne blanche.

Rien à voir avec un roadster. Ça prend de l’angle, mais pas autant quand même. Faut faire gaffe.

Tatane Man avait pourtant balisé le terrain en faisant les papiers. Test merdé en beauté.

À Cassis, direction La Ciotat via la route des Crêtes.

La route des Crêtes… Déjà goûtée l’année dernière avec un passager sur le dos. La session en solo, malgré Subutex, vire à la montée d’acide. Vue sur le Monde, velours sous les roues. N’importe quel motard s’arrête, à un moment, pour remercier Jésus, Marie, Mahomet, Shiva, Buddha et les services de voirie. 

Beau boulot, M’sieurs dames.

Après avoir toussoté, Subutex respire enfin. Pas de quoi défriser les guirlandes d’un rabbin,  certes. Des reprises d’escargot à un mètre d’une feuille de salade. Mais quand même. Le soleil caresse, la force centrifuge enivre légèrement. La banane jusqu’aux oreilles.

La Ciotat… C’est beau de loin. De près, c’est un chiropracteur non diplômé. Y circuler, c’est se condamner à se ratatiner les lombaires sur le bitume en cours de réhabilitation et les terrains vagues en cours de construction. Sans parler du port: un aveugle a joué aux Lego. Y rester le temps de se perdre. Puis dégager. Direction Bandol. Garage de traîne-couillons. C’est le nom qu’un marin a, un jour, donné aux yachts. Vulgarité flottante. Premier croque grignoté, étalé sur un banc, en reluquant les vieilles fripées qui prennent le frais. Sortie de Bandol, guidon indécis. Deux tours de rond-point. Au troisième, un BM 1200 RT et un vieux Harley pétaradant se faufilent direction le Castellet. Aucune chance mais tant pis.

Les deux papas motorisés haut de gamme la jouent tranquille sur le champagne bitumé qui mène au circuit. Des grandes courbes, des boîtes à roues mollassonnes, une ascension sympathique. Après le circuit, une grande ligne droite. Le RT s’enflamme, met un coup de gaz, et laisse la Harley et Subutex là. Loin derrière. À quelques kilomètres, il a tombé deux rapports et coupé les gaz pour attendre son poto. Énième rond-point. Les deux zigotos prennent la direction de l’autoroute. Continuer leurs cabrioles plus loin.

Le temps d’un arrêt pour égayer le déplacement. Subutex est une tondeuse. 

Il y a quelques semaines, à Paris, Ro déboule avec une clé USB.

Du Rock’n’Roll.

Sea of Cowards, le premier album de Dead Weather. Le mec des White Stripes qui bricole, 35 minutes durant, avec des potes. Pour voir autre chose que la brunette qui tambourine. Le son rythme la frénétique remontée vers Brignoles. Pause-déjeuner sur un banc de la place du bled. Saut de puce jusqu’à Le Luc avant de redescendre dans le Massif des Maures. Route bosselée et détraquée par la nature, falaises boisées. Alternance de cagnard et de fraîcheur verdoyante. À Collobrières, direction Grimaud. Et la voirie du département s’est, pour une raison inconnue, retirée les doigts de la rondelle. Le champ de mine devient un billard. Une route paumée qui fait pleurer. Une nature qui t’calme ta oije. À Grimaud, une carte postale attire l’oeil.

Titiller le cochonnet avec Eddie Barclay.

L’entrée sur Saint-Trop’ ressemble à un collecteur d’autoroute. Avec gazon synthétique et paysagiste à l’oeuvre.

C’est un Sanctuaire de traîne-couillons. Par dizaines agglutinés. Le long du port, des sculptures de Ferdinand Botéro. Des femmes. Fortes, voluptueuses, sereines. Et un cheval. Burné.

Grands axes et bord de mer bondés jusqu’à Bandol pour la pause clope syndicale. Le chiropracteur de La Ciotat, encore. Contrôle de routine. Puis Cassis, via la route des Crêtes. Celle qui, le matin, rendait fou.

Elle apaise ce soir. Une ligne courbe, à main levée. Malgré les frayeurs avec un 4x4, un camping et un dépassement audacieux, entre deux voitures, au sortir d’une épingle.

Se sentir vivant et fragile.

Soleil de fin de journée dans les yeux. Clope syndicale sur un caillou.

Cette pute de planète est à pleurer. Elle était là avant. Elle sera après, quand tout le monde sera enfin mort. Quand le renouvellement des générations ne voudra plus rien dire, parce que l’humanité sera enfin un souvenir pour la Belle Bleue.

Une flopée de quadragénaires déboule dans trois bagnoles. Avant de disparaître progressivement.

J’prends l’pinard dans le coffre. Commencez à grimper.

De retour à la maison étrange. La bande décompresse du jour écoulé.

On a peint des logos sur une camionnette pour toxicos aujourd’hui. J’ai de la clycéro plein les cheveux. J’ai essayé avec l’eau de la piscine. Ça part pas. Vais me doucher.

K-Pu pétille, pimpante et radieuse, dans l’escalier.

J’ai doré trois plombes au soleil pendant que tout le monde taffait. J’suis cuit.

L’équipe d’Axl a nettoyé les criques de l’île du Frioul aujourd’hui. Il a regardé faire. De loin. 

Pizzas dévorées sur les dalles encore chaudes de la terrasse. Avant de s’effondrer. 

La Méthadone fait son effet.


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