C'était il y a fort longtemps, au temps des nombreux bistrots, des sentiers bordés de haies avec de petites maisons basses où logeaient des familles modestes.
A l'époque, la vie des hommes était faite de travail, souvent pénible, et de rencontres entre travailleurs dans les Cafés , où la bière se consommait en canettes, chopes ou grandes chopes et avec le genièvre avant de rentrer à la maison pour souper.
Le samedi, le séjour au café était souvent plus long et certains rentraient péniblement chez eux, chaussés de bottes à bascules.
L'un de ces grands buveurs, sur la route de son domicile, passait obligatoirement devant le Calvaire et, retirant sa casquette disait "Bonjour Bon Dieu".
Cela arriva aux oreilles de son épouse qui, un samedi soir, se cacha derrière le socle de la croix.
Au passage de son époux, lorsqu'il eut prononcé " bonjour Bon Dieu ", elle répondit d'une voix forte: "bonjour Saoulot" et partit aussitôt en courant pour rentrer chez elle.
Quand son pieux mari arriva, il était tout pâle et embrassa son épouse en jurant de ne plus jamais boire, car le Bon Dieu, à qui il avait dit "Bonjour Bon Dieu", lui avait répondu " Bonjour Saoulot"
Source Lucien Beun