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Publié le 28 juin 2010 par Toulouseweb
UAVL’Europe est peut-ętre en train de perdre de pied.
Les deux informations n’ont gučre retenu l’attention, spécialistes de la Défense mis ŕ part. Laurent Collet-Billon, patron de la DGA, vient de séjourner en Californie, rendant visite ŕ General Atomics, grand spécialiste des UAV, Unmanned Aerial Vehicles (alias Uninhabited Aerial Vehicles. Et, au męme moment, le groupe italien Finmeccanica a annoncé le début des essais en vol en Sardaigne de son démonstrateur technologique Sky-Y, un gros UAV (notre illustration).
Il n’est męme pas nécessaire de se perdre dans les détails techniques pour en tirer une double conclusion empreinte d’inquiétude. Tout d’abord que le ministčre français de la Défense s’appręte ŕ commander aux Etats-Unis, Ťsur étagčreť, de gros UAV de nouvelle génération. Et que l’Europe, en cette matičre, agit en ordre dispersé, ce qui est tout simplement dommageable.
Quoi qu’en disent les officiels, la France a incontestablement tardé ŕ prendre la mesure du rôle essentiel que les UAV ont commencé ŕ jouer dans les concepts de guerre du XXIe sičcle. Ou, si l’analyse a été réaliste au moment voulu, elle ne s’est pas traduite dans les budgets comme il aurait convenu. C’est un scénario qui rappelle celui du renseignement spatial, devenu totalement indispensable, mais qui avait singuličrement tardé ŕ devenir réalité en France. Un retard qui a heureusement été comblé, comme on peut l’espérer qu’il le soit pour les UAV.
Un achat de Predator B ŕ General Atomics, sans engager pour autant des sommes colossales, serait un aveu, non pas d’impuissance mais de retard coupable. Cela sachant que le savoir-faire existe de ce côté-ci de l’océan, notamment chez EADS, Dassault-Aviation et Thales, ainsi que chez Safran (la descendance des Crécerelle et Sperwer de Sagem).
On a du mal ŕ comprendre et ŕ admettre la dérive, en un premier temps imperceptible mais bien réelle, qui a permis que s’installe une solide domination américaine dans un domaine nouveau de cette importance. D’autant que General Atomics, brillant numéro 1, n’est pas précisément un poids lourd du complexe militaro-industriel U.S. C’est plutôt un intervenant de niche qui a brillamment réussi, y compris sur le créneau ŤMALEť, Medium Altitude Long Endurance, qui occupe de longue date nombre de bureaux d’études.
La France est loin d’ętre absente, en matičre d’UAV et Ťdronesť et, grâce aux industriels mais aussi ŕ travers les efforts de la DGA et de l’Onera, a brűlé les étapes, avec des budgets étonnamment modestes. Ce qui permet aujourd’hui, par exemple, un appel d’offres de l’armée de Terre pour un drone ŕ utiliser au niveau du fantassin. En revanche, sur le créneau tout autre du MALE, il reste beaucoup ŕ faire.
Outre-Atlantique, outre les modčles déjŕ opérationnels, le concept de l’UAV relčve depuis longtemps des grandes priorités en matičre de recherche et développement. La justement célčbre Defense Advanced Research Projects Agency est ŕ l’origine de programmes de développements ambitieux. Les gros Boeing X45A et Northrop Grumman X-47A témoignent éloquemment de l’importance des moyens mis en œuvre et annoncent des retombées prometteuses.
La France n’est heureusement pas absente mais pęche par modestie, semble-t-il. Des initiatives européennes s’annoncent intéressantes mais prennent corps trop lentement ou sans concertation suffisante, comme en témoigne le Sky-Y italien. D’oů la situation paradoxale qui a justifié la mission ŕ San Diego du patron de la DGA. Elle était nécessaire, certes. Mais elle n’en est pas moins regrettable.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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