Choc des ibères ce soir à 20h30. L’Espagne, favorite avant le mondial affronte un Portugal solide et en progrès. La forme du moment est plutôt du coté lusitanien mais la maîtrise et les individualités sont espagnoles. Attention, il devrait y avoir du spectacle.
Les voisins se retrouvent. Et ils se connaissent bien. Cristiano Ronaldo, Tiago, Miguel, Pepe, Simao et Duda fréquentent tous la Liga en ce moment. Entre une Roja moins impressionnante qu’attendue et un Portugal très correct malgré un Ronaldo en dessous de ses capacités, le match s’annonce serré.
La belle machine espagnole va t-elle encore dérailler au plus mauvais moment en coupe du monde ? Cette question aurait été idiote il y a 15 jours encore mais les espagnols n’offrent pas les mêmes garanties qu’il y a peu. Les joueurs semblent émoussés et ce jeu de domination du rythme et du ballon semble sans surprise et sans grand danger pour les adversaires. Bien sûr, l’Espagne a gagné son groupe, bien sûr il y a beaucoup d’équipes qui aimeraient être dans le même doute que les espagnols mais l’ensemble pose questions.
Iniesta un peu blessé, Xavi en souffrance après une tonne de match cette saison, Xavi Alonso pas assez incisif, le milieu de terrain a connu meilleurs moments. Ces trois joueurs donnent le ton de cette équipe qui a l’habitude de dominer, de presser et de récupérer rapidement le ballon. Si le Portugal parvient à tenir la possession pendant de longues séquences de passes et de conservation, les hommes de Del Bosque vont sortir du schéma qui fait leurs succès et s’éparpiller. Le bloc défensif a également eu tendance à connaître des failles pendant un 1er tour qui, malgré 6 points, a été plutôt mauvais pour l’Espagne.
Des duels énormes partout
A cette méforme physique symbolisée par Torres, il convient d’ajouter le complexe espagnol à l’heure des grands rendez-vous. Certes, l’Euro 2008 a montré que le talent pouvait compenser cette peur mais en coupe de monde les flops ont été légion et les joueurs actuels portent ce passif. Le Portugal lui est tout de même demi-finaliste de la dernière coupe du monde (0-1, contre la France). Et cela peut compter.
Cristiano Ronaldo dirige une équipe solide, qui n’encaisse que peu de buts (Eduardo n’a pas été cherché le ballon dans ses filets depuis le début du tournoi) et qui peut compter sur un milieu discipliné et assez technique. Carlos Queiroz choisira certainement la prudence à l’heure de débuter le match en laissant le ballon aux espagnols. C’est aussi une manière de les perturber que de défendre bas et de fermer les espaces des appels de Villa et Torres sur 10-15 mètres. La Suisse a fait cela pendant une heure sans quasiment offrir d’occasion aux espagnols.
Après quelques matchs plus attrayants qu’au début de la compétition pour le début des 8èmes de finale, ce dernier quart de finale pourrait être un tournant en terme de spectacle. Deux équipes très techniques, un duel Torres-Ronaldo, des zones où les talents sont nombreux, il y a plein de choses à voir ce soir.
Lech Makaay