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Etat chronique de poésie 931

Publié le 30 juin 2010 par Xavierlaine081

931

La plus belle arme, mon fils est celle que tu portes à l'intérieur, celle qui ne sait pas blesser ni tuer, celle qui te fait libre en tous lieux, en tous temps, sans aucune limite ni entrave. 

Nombreux ils sont, mon fils ceux qui se battent sans conscience de la force qu'ils possèdent. 

Même au plus profond de la plus sombre geôle, mon fils, on peut garder sa liberté, même sous les coups, sous la plus ignoble torture, on peut demeurer un être digne et libre. 

Et si certains prirent d'autres armes, c'est qu'ils y furent contraints par l'aveuglement et la soumission de leurs contemporains. 

Car pour être libre, mon fils, il faut être insoumis, et laisser jaillir de l'intérieur cette flamme…. 

*

Douces paroles lancées au crépitement des flammes

Fermes pressentiments instillés au cœur des aubes pâles

Rien n’est jamais acquis de ce qu’on croyait humain

Vivre est un pari qu’il est désormais si difficile de gagner

*

L'émotion: cette flamme qui vacille dans un battement de paupière, dans un pincement de cœur… 

L'émotion, qui traverse le corps avant d'être au verbe, est cette main qui nous guide où nos pas doivent aller… 

Tout est contenu dans une respiration haletante, la palpitation qui précède la rencontre, tout, avant même que de notre pensée nous en fassions un monde. 

Nous existons par cette vibration secrète, elle est notre boussole, notre carte du tendre, nous prévient des coups du sort et des tempêtes à venir, elle se dissimule sous les traits subtils du doute, nos pâles hésitations devant nos engagements… 

*

C’est dans cette agitation minime de l’air

Se frôlement discret de mains qui se cherchent

Que tout de la vie est déjà contenu

Non dans les conventions de bas étage

*

Puiser à la source du sourire intérieur la force d'exister en soi. 

Être dans l'instant, comme un enfant, ne connaître ni hier, ni demain, aller au grès d'une mémoire qui n'a rien de cérébrale, celle qui se loge au cœur même de nos émotions, celle qui nous guide, de déplaisirs en plaisirs, et nous fait préférer les seconds pour notre propre aisance. 

“La diligente abeille n'a pas de temps pour la tristesse”, dit William Blake, inspirons-nous donc de l'abeille, à défaut de renouer avec l'enfant qui demeure au tréfonds de nous-mêmes. 

*

Alors, je bois à ta source de miel

Je butine aux bouquets d’abondance

J’accueille en sourdine

Le doux babillement des herbes

Sous la caresse des vents du nord

*

La nuit qui, comme une aile, passe sur la peau tendre du plus doux des amants. 

La nuit, terre d'envol des songes assoupis, seul instant sans projection, sans passé, sans avenir. 

La nuit, conseillère du jour, nous emporte en silence en son vol amoureux… 

*

Mes yeux dans le noir lisent à même les ombres

L’ardeur d’un soupir qu’amoureuses lèvres distillent

Frai parfum jeté en pâture aux étoiles

*

Dans le vertige et la tempête ne reste que douce poésie pour maintenir nos rêves! 

*

Et le rêve envahit tout l’espace dès lors que nous apprenons à l’accueillir.

Il nous laisse hagard aux portes de l’aurore, nous ensorcelle dans le jeu des feuillages agités.

A l’ombre de nos pas, ils nous accompagnent sans cesse.

L’ombre a la silhouette ardente de la beauté

*

Et si, si tout à coup, elle s'efface, le voici courant “échevelé au milieu des tempêtes”. 

Le voici, debout sur le seuil de la vie, en quête de cette douceur perdue, cherchant sous la tendresse d'une main, la chaleur d'un baiser, ce monde enfoui, ce monde enfui… 

*

Il erre en exil de lui-même, ne sait à quel sein se vouer.

Sa soif insatiable de beauté le pousse par delà les frontières dans la transgression constante.

Ce qu’il voit est invisible aux yeux du commun.

Ce qu’il sent est bien au-delà, va bien au-delà…

*

Elle parsème l'espace intemporel de tendres beautés invisibles. 

Elle hante la mémoire des hommes en temples, mémoire dressée au sommet des collines. 

Elle soutient la main des poètes depuis toujours. 

Aphrodite en secret vient hanter les nuits d'insomnies des cœurs en émois. 

Elle est… 

Elle est la tendre révélation de nos divinités intérieures. 

Le soupir que l'on pousse dans des secrets d'alcôve. 

Elle nous guide en secret aux plus intimes voluptés…. 

*

Ce qu’il sent le poursuit à chaque heure du jour.

Je le croise parfois, hagard, les pupilles tournées vers l’intérieur.

Il n’est déjà plus de ce temps.

*

Ce temps qui nous entraîne et nous disperse. 

Cette invention des hommes pour nous distraire de l'instant. 

Est-ce déraison que de séjourner maintenant, dans l'immédiat plaisir d'exister ici, sans autre artifice? 

C'est toujours le moment, avant qu'il ne s'enfuie. 

C'est toujours le moment, pour le plaisir du cœur. 

*

Plaisir qui vogue un moment dans les eaux boueuses d’une défaite.

Ce qui se heurte au vantail, prend un mauvais coup dans l’errance solitaire.

Ce qui n’est jamais présent dès lors qu’il est déçu.

*

L'absence est un si long silence, qu'elle en devient absolue présence. 

L'absence laisse un vide, un trou qui réactive la mémoire, rend l'absent(e) si proche qu'il (elle) quitte le silence. 

L'absence est l'aliment nécessaire du retour, le moteur du désir, du plaisir de se retrouver. 

*

C’est dans ton absence que la plume capte les plus belles ondes.

Les mots, alors, sont ondée fraîche au front brûlant de l’éternel voyageur.

Il se penche sur la source et murmure :

.

« Le plus dur, en amour, c'est d'aimer de l'autre les défauts… » 

.

Manosque, 19 mai 2010

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