Magazine Humeur
En 2007 Nicolas Sarkozy redonna vie à ces fameuses « chasses présidentielles » que Chirac avaient voulu abandonner. Il décide maintenant de les interrompre. Soit.
Mais je ne sais pourquoi, ces chasses me rappellent un ancien film d’épouvante « Les chasses du Comte Zaroff » , ce russe qui, ayant fui la Révolution, vivait dans un château sur son île. A la fois raffiné et cruel, il attirait chez lui des être humains pour se livrer à la chasse à l’homme.
Non, rien à voir avec Sarkozy de Nagy- Bosca et son château hongrois qui disparut avec les bottes de l’armée rouge...
Mais ces mots de " chasse à l’homme" qui reviennent obsessionnellement quand on évoque le nom de Woertz.
Or, à court d’arguments, il faudrait plutôt s’indigner de la « chasse à la femme » à laquelle se livre la piétaille sarkoziste depuis que Ségolène Royal a osé dire que le « système sarkoziste » était un « pouvoir corrompu » selon la définition de Montesquieu puisqu’il pratiquait « le mélange de la chose publique et de la chose privée. «
Pas d’attaque ad hominem, aucune vulgarité. Seulement la critique d'un système.
Or ce fut la curée! Ça canardait de partout comme le montre ce florilège :
- Copé : « Ce sont des propos de haine qui rappellent ceux de Marine Le Pen. »
- Chatel : »L’outrance de Mme Royal la disqualifie » et « Mme Royal pratique la République de la calomnie. »
- Lefebvre parle "d’un comportement ignoble. "
Mais le meilleur vient d’un certain Droubresse, obscur Ministre de la Jeunesse qui déclare : « Mme Royal a pété un cable ». Mieux « Elle nous a servi à l’heure du repas de la bouillie pour chien » Et surtout : « Quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres »
Langage fleuri à défaut d’argumentaire; mais il est vrai qu’on assiste là à ces ripailles qui suivent traditionnellement les chasses à courre. Et ça vole bas, très bas. Et les femmes n'ont d'autre place dans ces beuveries que de finir la nuit dans un discret pavillon de chasse.
Alors, pour rester dans ce même registre, je dirai donc que lorsque les chasseurs ont cessé de tirer, il nous appartient de tirer la chasse.