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Classe portugaise

Publié le 02 juillet 2010 par Francisbf

Chers petits camarades, je suis sûr qu'une fois de plus, vous vous demandiez, le front plissé par une inquiétude difficile à refouler « mais bon sang, que fait-il ? Pourquoi ne nous fournit-il pas notre dose quotidienne de [insérez ici ce que vous recherchez sur ce blog, personnellement j'ai du mal à comprendre ce que vous pouvez bien fiche ici] ? Est-il retenu en otage par des FARC sénégalais ? »

La réponse est simple : j'étais en vacances. Je suis parti découvrir pendant une petite semaine les charmes discrets du Portugal. Car le Portugal, contrairement à ses femmes, n'est pas dénué de charme(1). Enfin, Lisbonne ne l'est pas, du moins, avec ses rues pleines d'arbres, de pastelaria, de jogos, de torre de Belem imposante, de fort de machin avec des bouts de vaisselle dans la cave, d'Assemblée nationale, de bustes en bronze et de plaques.

Car il faut bien dire que si je suis parti à Lisbonne, ce n'était pas que pour faire du tourisme, rire de la défaite d'une autre équipe que la France devant un écran géant, manger de la bacalhau a Bras et des pachteiches de Beleignme et extorquer de l'argent à mes parents.

Non non non.

J'y étais venu pour renouveler ma garde-robe et aller chez le barbier.

Certes, me direz-vous, j'aurais pu faire tout ça à Dakar, mais je trouve beaucoup plus classe d'aller à Lichboua me faire rafraîchir la barbe et les cheveux par un vieillard bossu (en priant pour que mon interprète ne lui fasse pas une traduction fantaisiste de « plus court que maintenant, mais pas trop »), quitte à passer ensuite une demi-heure dans la salle de bain de mon hôte à me faire raboter les tifs qui dépassent par une tante compatissante. De même, je ne saurais acheter mes caleçons sur la route du front de terre, entre le pont de Hann et Capa. Je les achète au Corte Ingles.

Par contre, je me fournis en cravates au musée de la Marine portugais, après avoir admiré les doris de pêche à la morue et les galères imposantes de souverains décadents.

Car oui, j'ai mis, pour la première fois de ma vie, une cravate. Achetée au musée de la Marine. Par dessus une chemise classieuse soigneusement rentrée dedans mon pantalon et bloquée par ma ceinture en cuir. (pour la ceinture, mettons que c'était la deuxième fois que j'en mettais. J'ai un ventre qui la remplace avantageusement (2)

Ca fait bizarre, de porter une cravate. Ca pèse comme l'Anneau de Frodon. Mais c'était pour la bonne cause : il me fallait bien ça pour siroter un porto en lisant le Monde économique dans la bibliothèque de l'Assemblée de la République, après la troisième cérémonie d'hommage au grand-père de mes cousines (après le lancement de sa biographie et la pose d'une plaque sur la maison où je me suis fait couper les cheveux, mais avant l'inauguration du buste à côté du siège du Parti Socialiste).

(oui, c'était un grand monsieur, que je vous laisserai découvrir tout seuls, parce que hé, hein, c'est mon blog ici, et même si acheter une cravate est moins passionnant qu'échapper à la police fasciste décidée à vous éliminer, c'est mes aventures à moi que je raconte. Puis je ne prétendrai surtout pas être capable de le présenter comme il le mérite, d'autant que je n'ai rien compris aux cérémonies, vu que je n'entrave pas un mot de portugais. Tout ce que j'ai pigé, c'est que selon le sculpteur, c'était le dernier socialiste qu'il ait connu, ce qui n'a pas dû plaire aux pontes du PS présents).

Enfin bon, me revoilà, frais et fringant, et tout seul dans une grande maison à Dakar. Enfin, presque tout seul. Il y a les chats. Ils doivent être contents de me voir, ils ont déjà généreusement compissé mon bac à linge sale. Comme ils sont mignons.


(1) c'est bien sûr faux. Les portugaises sont roulées comme un bon kloug, ont des cuisses longues comme ça et bronzées comme ça, qu'elles n'hésitent pas à exposer à tous les vents. Pour tout dire, je suis revenu avec un torticolis.


(2) Par bonheur, le destin n'a pas voulu qu'il reste des preuves de cette abomination, et a mystérieusement effacé toutes les photos de votre serviteur encravaté, au grand désespoir de mon papa.

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