
Le film d’ouverture commence dans une heure et la file d’attente augmente minute après minute. J’en profite pour lire le programme détaillé. Nous pouvons voir 5 films en 24 heures. Le challenge est d’en voir plus de 45 en 9 jours grâce à la nuit blanche qui, grande première, ne clôturera pas le festival mais aura lieu dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11. Cette nuit sera une spéciale Georges Delerue , mais nous en reparlerons le moment venu. Ca y’est la queue frétille, les portes s’ouvrent, vite une bonne place…

La présentation par Prune Engler, responsable du Festival, des principaux acteurs et réalisateurs présents a été faite sur scène. Chacun est arrivé dans un ordre bien établi. D’abord l’équipe du Festival, puis leréalisateur indien, Umesh Vinayak Kulkarni ainsi que son acteur Girish Kulkami. Lucian Pintilie est arrivé sous les acclamations puis Andrew Koening fait marrer la salle avec un petit mot de présentation à l’humour très anglais. Puis ce fut le tour des cinq actrices, dont Marie Rivière, qui rendront hommage à Eric Rohmer, et Pierre Etaix accompagné de Jean-Claude Carrière fit son apparition visiblement ému, souriant et avec quelques nouveaux projets en tête. Enfin la réalisatrice Julie Bertucelli est venu nous présenter L'Arbre, son nouveau film après Depuis qu’Otar est parti. Il faisait la fermeture du Festival de Cannes aujourd’hui il fera l’ouverture de celui de La Rochelle. Et les lumières s’éteignent.
1 h 40 plus tard, on reste séduit par ce film. Il raconte l’histoire d’un père qui meurt soudainement. Il laisse seuls sa femme et ses 4 enfants. L’une des petites va croire alors que l’arbre immense qui est près de la maison a gardé l’âme de son père et que celui-ci s’y est réincarné. Alors que la mère tente de refaire sa vie, les racines sans fin de l’arbre commencent à faire des ravages à leur maison ainsi qu’à celle de la voisine… Ce film, réalisé de façon tendre, simple et attachante sans jamais sombrer dans un mélo noir ou désabusé, nous montre une Charlotte Gainsbourg plus rayonnante que jamais en mère de famille faisant face. Avec une photographie magnifique et un traitement doux et parfois même poétique, cette œuvre sincère et charmante ouvre agréablement ce Festival.Je rejoins ma voiture en passant sur le vieux port. Les bars et les restaurants ouverts proposent tous le match de foot du moment. Les hommes plus que les femmes regardent avec jubilation les écrans comme si le monde en dépendait, ne s’interessent ni à leur verre, ni à leur assiette encore moins aux regards de leurs compagnes…Décidément je ne comprendrai jamais cette folie qui émerveille les masses.Et si j’allais manger, il est quand même minuit douze...
