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Délaissant les bras langoureux de Sorgues
Pourchassés d’escadrilles hurlantes et piquantes
Tu reprends le chemin des buissons et des maquis
*
Ce qui vient au détour de nuées orageuses
Se tisse au secret sentier
Une beauté y déambule d’un pas chaloupé
Et serein
*
Nous n’avons rien esquissé
Pas même un sourire de complicité
*
Car nous savions le geste vain
Qui pousse la porte et consomme les nectars
*
Nous en étions quitte avec l’éphémère splendeur
Nos lèvres la dégustaient en silence gourmand
Le haut pays déjà nous appelait
*
Nous inscrivons sur la toile du monde
Les calligraphies somptueuses des amours échevelées
Un souffle court sur nos paupières apaisées
Tenant au grand large les sombres précipices
*
Tu sais
Amie
La saveur de ce temps
Infime
Lové dans un soupir
*
Tu sais
Toute l’étendue de nos ignorances
L’indiscutable plaisir
D’attendre
Dans un frémissement de l’ombre
*
Qu’au dehors les brumes et fumées s’amoncellent
Nous voici décidés
Les chemins de traverses sont nôtres
Où nous flânerons
Entre deux vers ébahis
.
Manosque, 24 mai 2010
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