Sur l’affaire Claire T.
Bien entendu, c’est « totalement faux ». Certains ont du mal à y croire, tant l’’information est à prendre avec des pincettes, déontologie journalistique – commandant de vérifier ses sources – ou (pseudo) morale publique oblige. Et pourtant, je vois mal quel intérêt (sinon de s’attirer davantage d’ennuis qu’elle n’en a déjà) aurait cette comptable à faire de telles révélations…
Oui, elle a (entre autres…) retiré 50 000 euros à la demande de Mr de Maistre pour financer la campagne de Mr Sarkozy, qui a selon le témoignage de la comptable touché lui-même himself en personne aux enveloppes kraft dont il est question plus bas…
Quelques morceaux choisis empruntés au site Médiapart, qui me réconcilie avec l’idée que je me fais du journalisme, c’est-à-dire plus d’investigation que de compromission et de répétition à l’infini des dépêches AFP, et qui me donne envie de m’y abonner… :
Claire T. :
« Je disposais de ce qu’on appelle un “accréditif” à la BNP. D’abord à l’agence Saint-James de Neuilly-sur-Seine, puis à celle de l’avenue de la Grande-Armée , dans le XVIe. Cette autorisation me permettait de retirer en liquide 50.000 euros par semaine. Pendant longtemps, je remettais ces sommes directement à André Bettencourt. Puis à partir de début 2007, du fait de la dégradation de l’état de santé de “Dédé” – c’est comme ça que nous le surnommions dans la maison –, je les confiais à Patrice de Maistre. »
C’était à la fin du mois de mars 2007. Patrice de Maistre, qui était devenu celui qui “s’occupait” des politiques du fait de la maladie de Dédé, m’a convoqué pour me demander d’aller retirer à la banque une somme trois fois supérieure à l’habitude, à savoir 150.000 euros. J’ai refusé, en expliquant que mon accréditif ne me le permettait pas. Il s’est énervé, en me disant que la banque ne nous refuserait pas ce service. Je lui ai demandé la raison pour laquelle il lui fallait absolument récupérer un tel montant, et là, il m’a répondu : “Mais enfin, c’est pour financer la campagne présidentielle de Sarkozy ! Je dois donner de l’argent à celui qui s’occupe du financement de la campagne, Eric Woerth. Et 50.000 euros, ce n’est pas suffisant.”»
« Nicolas Sarkozy recevait aussi son enveloppe, ça se passait dans l’un des petits salons situés au rez-de-chaussée, près de la salle à manger. Ça se passait généralement après le repas, tout le monde le savait dans la maison. Comme M. et Mme Bettencourt souffraient tous les deux de surdité, ils parlaient très forts et de l’autre côté de la porte, on entendait souvent des choses que l’on n’aurait pas dû entendre. Encore une fois, tout le monde savait dans la maison que Sarkozy aussi allait voir les Bettencourt pour récupérer de l’argent. C’était un habitué. Le jour où il venait, lui comme les autres d’ailleurs, on me demandait juste avant le repas d’apporter une enveloppe kraft demi-format[…]
Décidément, à la lumière (si l’on peut s’exprimer ainsi) de tout ce merdier, on se dit que ce n’est pas seulement Woerth, simple porteur d’enveloppes, qui devrait démissionner… Comme ce sera probablement le cas dans les semaines qui viennent, puisque déjà « l’Elysée est beaucoup plus circonspect quand il s’agit de défendre son ministre du Travail, Eric Woerth, fragilisé depuis plusieurs semaines par ses liens supposés avec les Bettencourt. » (Source ici).
Pour ma part, j’aimerais tellement que tout le gang soit démantelé, et que son chef ne s’en tire pas si facilement… S’il avait le sens de l’honneur, il tirerait sa révérence, et mangerait son chapeau. Mais il ne faut pas rêver…
Et pourquoi pas ? Si nous en étions tous convaincus ? Plutôt que de livrer notre pays à une telle débâcle politique et à un discrédit international sans précédent ?!!!
Tirons en les conséquences : Sarkozy, démission !
Pour des élections présidentielles anticipées !