Les nombreuses "affaires" qui touchent le gouvernement, dont celle, du Ministre/trésorier Woerth et le départ de deux Secrétaires d'Etat confirment, s'il en était besoin, le profond échec de la fameuse gouvernance irréprochable que nous promettait Nicolas Sarkozy.
Et pourtant il y a peu, François Fillon expliquait aux français que : " La crise de confiance politique que notre pays a traversée est liée au non-respect des engagements. La règle, dans le passé, c'était le renoncement et leur dénaturation. Il faut changer de méthode ... / ... " Et de lancer, l'une des mesures emblématique de son gouvernement : La notation des ministres !
Tiens, c'est vrai qu'on en parle plus de ce système de notation qui devait mettre la "culture du résultat" comme premier paramètre de l'action gouvernementale !
Comment celà devait-il fonctionner ?
" .... / ... Cette procédure correspond au souhait émis par le président Sarkozy qui, dès la formation du premier gouvernement Fillon, a précisé que les ministres auraient « des objectifs qui permettront d'évaluer leur résultat ». Cette politique du résultat, Nicolas Sarkozy en a fait l'une de ces recettes préférées ... / ..." Ecrivait Rue89 en 2008
Ce qui nous valait cette envolée de François Fillon le 15 janvier 2009 : " La crise de confiance politique que notre pays a traversée est liée au non-respect des engagements. La règle, dans le passé, c'était le renoncement et leur dénaturation. Il faut changer de méthode. Les Français ont montré qu'ils y étaient massivement favorables parce que, eux, sont évalués en permanence ... / ... " - Source Le Figaro
Qui était en charge de cette évaluation ?
C'était le Secrétaire d'État à l'Évaluation des politiques publiques : Éric Besson, qui se voyait chargé, avec les services de Matignon, de le mettre en musique. Pour cette mission, il était accompagné par : Un cabinet privé, Mars and Co, sélectionné pour mettre au point une méthode.
François Fillon pour justifier les près de 90 000 Euros, que représentaient la mise au point de la méthode expliquait : " Nous avions besoin d'une expertise extérieure ... / ..." Sans s'étendre sur le fait que : "aucune inscription, pourtant obligatoire, des comptes annuels de Mars and Co n'ait été faite au greffe du tribunal de commerce ... / ... "
Ce qui faisait dire à Jean-Baptiste Hugot, auteur depuis quinze ans du "Guide des cabinets de conseil en management" que : "s'il devait évaluer la transparence de Mars & Co, il lui donnerait la note de 0,5 sur 10 ... / ... " - Source Challenge
Sur quels critères devaient s'appuyer les évaluations ?
Selon 20Minutes : " ... / ... 30 "critères chiffrés de performance" ont été mis en place, reprenant les grandes orientations des lettres de mission envoyées à chaque ministre par Nicolas Sarkozy. Ainsi, Xavier Darcos devra-t-il répondre du nombre d’heures supplémentaires réalisées par les enseignants, Valérie Pécresse du nombre d’universités ayant opté pour la nouvelle gouvernance, Brice Hortefeux du nombre d’étrangers en situation irrégulière expulsés. Christine Albanel, elle, sera jugée sur l’évolution de la fréquentation des musées lorsqu’ils sont gratuits ou bien la part de marché des films français en France... / ... "
Depuis, de nombreux ministres ont quitté le gouvernement, changé de fonction et de nombreux "débats gadgets" comme l'identité nationale ont pris le relais, et ... on a plus parlé de ces évaluations.
Ce qui amenait le journal Les Echos à écrire le 1er juillet 2010
" ... / ... L'évaluation des ministres annoncée durant la campagne de 2007 a été impossible à instaurer, mais le président leur a envoyé des lettres de mission, assorties d'objectifs chiffrés. Il leur a de façon récurrente enjoint d'exister dans les médias et de défendre les réformes sur le terrain ... / .... " - Source Les Echos
En bref, oublié le : "Il faut changer de méthode". Tout comme : la France de propriétaires, le pouvoir d'achat, la démocratie irréprochable, ...
"C'est à cause de la crise", hurleront en coeur les 26% qui font encore confiance à celui qui déclarait le 6 mai 2007 : "Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas"
La crise ? En tous cas, pas celle de la communication politique !
Et oui, la communication politique reste un art qui consiste à mettre en valeur des choses plus ou moins insignifiantes qu'on annonce au public et qui seront oubliés une fois que les media auront d'autres chats à fouetter !
C'est sans nul doute, ce sur quoi, on travaille, au SIG ou dans les agences de communication mandatées par l'Elysée et l'UMP, afin de vous présenter la nouvelle "gadgeterie" du candidat Sarkozy pour 2012 ...
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Philippe Tastet