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“Tu n’es que poussière” !

Publié le 06 juillet 2010 par Jlhuss

003.1278432190.jpg Troisième étape
Wanze - Arenberg-Porte du Hainaut (213.0 km)

benjamin : Enfer pavé de bons coureurs…

Ca s’est passé “à la régulière”, y compris les chutes qui n’ont pas été provoquées par des facteurs totalement étrangers à une course “normale” : les pavés étaient là, mais pas couverts de graillon.

Cancellara s’est expliqué sur la “décision” d’hier, en signalant la différence entre l’étape d’aujourd’hui pour laquelle aucun danger n’avait été signalé, y compris sur le livre de course, et celle d’aujourd’hui où chacun pouvait et devait s’y préparer.

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Le train terrible des Saxo Bank emmené par Cancellara impérial a condamné l’échappée du matin – vraiment dommage pour le canadien Hesjedal, un sacré guerrier, repris à 5 km et qui aurait vraiment mérité de gagner (il a même trouvé la force de tenter le sprint ?).

Et derrière, des dégâts significatifs. Abandon sur blessure d’un des favoris, Franck Schleck (clavicule cassée), énorme rapproché de son frère Andy Schleck qui reprend du temps sur Contador qui a terminé complètement cuit, à l’arrache, grâce à un splendide travail de Vinokourov. Armstrong aussi, sacré guerrier, a craqué, a été perturbé, de plus, par une crevaison et a limité la casse par un effort extraordinaire. Cadel Evans, qui était dans le groupe Cancellara fait également une belle opération, peut être la plus belle.

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Très belle victoire d’Hushovd, bien placé, très en forme, qui a fait un sprint impérial qui lui permet de prendre un maillot vert, distançant de manière significative Farrar et Cavendish.

Gros pincement au cœur pour Chavanel qui a lutté jusqu’au bout, mais avec les jambes lourdes héritées de son échappée d’hier, retardé par une chute (celle qui a sorti Franck Schleck), une panne de dérailleur et une crevaison aux plus mauvais moments (à supposer qu’il y en ait de bons, comme dirait le Ch’ti) et qui de ce fait perd son maillot jaune pour une minute…

Les grands gagnants du jour : Cadel Evans et Andy Schleck (hélas privé de son frère). Celui qui a limité les dégâts, compte tenu de son inaptitude supposée à rouler sur des pavés : Contador. Armstrong a perdu davantage… les deux se sont vraiment sortis les tripes pour limiter les dégâts.

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Le vélo pour les nuls - L’alimentation des coureurs.

Sans rentrer dans le détail de la diététique sportive de haut niveau, nous donnerons quelques fondamentaux. Une des premières choses que font les coureurs du Tour, dès le retour à l’hôtel, c’est de se charger en “sucres lents” qui assurent les réserves. Sont privilégiées les pâtes et, depuis quelques années les pommes de terre en salade ou rôties dans un peu d’huile d’olive. La digestion s’opèrera pendant la nuit, ne prenant pas ainsi d’énergie pendant le temps de course.

Puis viennent les douches, les massages, les soins, les techniques de récupération de plus en plus sophistiquées : il n’y a plus guère d’équipe sans ostéopathe, par exemple et on commence à employer des “colonnes réfrigérantes” dans lesquelles on place les jambes, colonnes qui auraient pour effet, en provoquant la constriction des vaisseaux sanguins, de contribuer à éliminer les “déchets” produits par l’effort musculaire.

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Le dîner est un moment convivial. C’est aussi celui où on se charge en protéines en quantité raisonnable en plus d’un nouvel apport de glucides, où on veille à ce que des aliments sains amènent les vitamines et oligo-éléments nécessaires.

Le petit déjeuner est des plus costauds et le repas est avancé pour que la première phase de digestion soit terminée au moment du départ. Pas question de rouler avec un estomac en pleine action ! Un coureur cycliste peut “brûler” (et donc doit absorber) jusqu’à 8.000 Kcal par jour : deux fois la ration d’un mineur de fond de la grande époque.

En course, les coureurs bénéficient d’apports en sucres rapides (glucose essentiellement), par bidons, gels nutritifs et barres énergétiques - il vaut mieux avoir un petit “fond” dans l’estomac pour éviter que celui-ci se rebelle -, apports qu’ils doivent gérer au plus fin. Trop de sucre amené trop vite, et la fonction glycogène se met en route pour stocker le surplus, prenant de l’énergie au détriment de celle requise pour le pédalage. Pas suffisamment, et c’est bien évidemment les performances qui s’en ressentent. Carence, et c’est la terrible fringale évoquée ci-dessous. C’est pourquoi les coureurs s’alimentent constamment, en modulant les apports en fonction des efforts consentis, de la distance qu’il reste à parcourir tout comme du temps qu’il fait (lutter contre le froid tout comme la chaleur excessive “brûle” de l’énergie)

On veille également à éviter les déperditions de sodium et de potassium (apports par pastilles ou dans les bidons) – surtout les jours de canicule - et à boire à peu près autant qu’on transpire (encore qu’un coureur peut perdre jusqu’à 5% ou 10% de son poids, par déshydratation, pendant une étape). La diététique moderne a mis également au point des substances (parfaitement légales, on les rangera dans la catégorie des “alicaments”) qui favorisent l’élimination des toxines provoquées par l’effort musculaire… dont l’urée et les lactates.

Les lactates, c’est un peu comme le noir de fumée dégagé derrière une voiture mal réglée, si je peux me permettre la métaphore. Il y a suffisamment d’énergie, mais il manque de l’oxygène et la “combustion” musculaire produit alors plus de déchets que la circulation sanguine ne peut en évacuer. Lors des démarrages, des passages en côte, le coureur en surrégime, à la limite de “se mettre dans le rouge” est en situation “anaérobie” ; il manque partiellement d’oxygène et ses muscles accumulent les lactates – lesquels génèrent douleurs et crampes (c’est le “signal d’alarme” produit par dame nature qui pousse le pékin de bon sens à modérer son activité). Une des caractéristiques des grands champions, c’est la faculté encore mal expliquée d’élimination relativement aisée des lactates.

La fringale.

Il faut avoir connu la fringale en vélo pour avoir une idée de ce que c’est ! Il s’agit tout simplement de la “panne sèche”, le coureur ayant pioché dans l’extrême limite de ses ressources en glucose, sans possibilité d’en fabriquer d’autres par la fonction glycogène (transformation des réserves stockées dans le foie). La fringale surprend le débutant, surtout qu’elle survient brutalement et que très souvent elle est précédée d’une période d’euphorie où “tout va bien”, où les jambes tournent vite, où on baigne dans l’euphorie. Quand on atteint ce stade, il est souvent trop tard pour s’alimenter à temps.

Et soudain, c’est le trou. Impossible de grimper même un pont de chemin de fer, jambes qui flageolent (même rester sur la bécane, c’est dur), tête vide, migraine (le cerveau, gros consommateur de glucose, signale lui aussi sa détresse). Cela arrive aux meilleurs ! Il y a deux ans, Andy Schleck, grimpeur confirmé, a rendu 10 mn en quatre kilomètres d’ascension malgré trois équipiers à ses côtés ; l’an dernier, Contador a perdu Paris Nice en quatre kilomètres de faux plat en fin d’étape : esseulé et attaqué de partout, il n’avait pu descendre au ravitaillement et a vu le peloton le passer comme une flèche. Une fois la ligne franchie, il n’a pu que s’agripper à une barrière et boire deux canettes de soda pour se recharger en sucre… trop tard.

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On attend Makhno … Peut-être ?

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Le Chat : Un congrès de la DDE …

Les jours se suivent et nous réservent invariablement le “must” renouvelé Gérard Holtz. Aujourd’hui c’était la moto du tour à l’hospice ! Accroché à son micro comme à une canne le pauvre Holtz délivre à ceux dont l’ouïe est encore fonctionnelle, une voix d’une atonie qu’on pourrait croire “travaillée” : quel acteur ! “Regardez bien les petites rainures du milieu … Très Très Très dangereux !” … Il existe pourtant des moyens d’abréger les souffrances des “pauvres bêtes”. Mais Gérard Holtz tient à sa souffrance; plus il est aphone plus il veut parler; il adore l’étaler pour ne rien dire : quelle “purge”! Il est vrai qu’il doit être difficilement reclassable dans “les bureaux” …

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Nous fumes très heureux d’admirer le château dans lequel le général de Gaulle (Lillois) allait au collège, jouant arrière au football !
Pour le reste on nous avait dit “pavés” … Vous allez voir ce que vous allez voir ! Un enfer, une tourmente, une usine à fractures. Tout au long de la retransmission : “On est à x kilomètres des pavés … On est à … minutes des pavés … bientôt les pavés … Vous allez voir sur les pavés … Comment passer les pavés …” L’inénarable Holtz nous explique la différence entre le pavé belge et le pavé français, beaucoup plus gros. Et l’autre qui en rajoute en déclarant “On est en France … on le voit à la qualité du revêtement …” Ce n’est plus le Tour de France mais un congrès de la DDE !
Alors ! Pavés … On a vu des pavés, mais surtout de la poussière, quelques chutes aussi, mais nettement moins impressionnantes que celles des jours précédents. M’enfin que fait la police ? Il aurait fallu de la pluie sur ces pavés ! Il y aurait eu plus de chutes et moins de poussière. Les organisateurs ne peuvent-ils donc pas arroser avant le passage ? En fait, je m’interroge : les gens du Nord sont un peu comme les Marseillais pour lesquels une sardine bouche le vieux port (Bouches du Rhône … bien sûr!) … avec leurs pavés.
Les commentateurs de France 2 ne cessent de répéter, au fil des kilomètres ” OH ! Il va s’en passer des choses …”  Et … hop en route pour la pub suivante

Hey … Au fait  … Les chutes elles n’ont pas été commandées pour les caméras ? Pour assurer la qualité de spectacle ? NON …. Mais vous êtes dingue le Chat !

Ah ! Bon !

Avec les images hélico, le verbiage du commentateur est un must de l’été.

Ce soir : football !

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A demain … Peut-être !

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