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Allemagne - Espagne : L'élève dépassera-t-il le maître ?

Publié le 05 juillet 2010 par Supra

Mercredi soir, l'Allemagne affrontera l'Espagne pour une place en finale de la Coupe du Monde 2010. Plus qu'un choc, cette confrontation opposera deux équipes qui partagent la même vision du football et dont le jeu est assez similaire. L'élève dépassera-t-il le maître ?

Allemagne - Espagne : L'élève dépassera-t-il le maître ?
Le TGV allemand

Un faux pas contre la Serbie, la faute à une expulsion rapide et à la rare maladresse de Podolski, et un match assez tardivement maîtrisé contre le Ghana. Pour le reste, l'Allemagne a impressionné. Tout d'abord, par son niveau de jeu d'ensemble. Très complète, cette équipe, qui n'a encaissé que deux buts depuis le début de la compétition, n'offre à ses adversaires que de très rares failles. Mais surtout, elle fascine par sa capacité d'accélération. La meilleure attaque du mondial se projette en effet très rapidement vers l'avant. Sur les treize buts qu'elle a inscrits, une proportion importante a pour origine une contre-attaque. Contre l'Australie, l'Angleterre et l'Argentine, elle a marqué très tôt. Dès lors, elle n'a pas hésité à laisser le ballon à son adversaire pour mieux le surprendre en contre. Résultat, ces trois équipes ont fini avec quatre buts dans les valises. Car quand elle est dominée, elle fait preuve d'une grande aisance et d'une grande maturité qui lui permet de ne jamais rompre, ou presque. Néanmoins, il ne faut pas limiter la Mannschaft à ses contres fulgurants. Car quand elle a le ballon en sa possession, elle l'utilise mieux que personne. Les enchaînements sont rapides, le mouvement permanent, le jeu à une touche de balle et les solutions toujours présentes. L'Argentine est la dernière équipe en date à en avoir fait les frais.

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L'Espagne en modèle

Certaines de ces caractéristiques sont typiques du jeu espagnol. Rien d'étonnant si l'on sait que l'Allemagne s'est fortement inspirée de l'Espagne, ainsi que de la France, pour redevenir, sur le long terme, une place forte du football international, notamment après l'élimination contre la Croatie en quart de finale de la Coupe du Monde 1998. Ainsi, la fédération allemande a décidé de copier le modèle de formation française et le style de jeu espagnol, très porté vers l'avant. Les résultats ne se sont pas fait attendre : toutes les sélections de jeunes (moins de 17 ans, moins de 19 ans, Espoirs) ont depuis réalisé d'excellentes performances, ce qui explique la jeunesse du groupe sélectionné pour le mondial en Afrique du Sud (moins de 25 ans de moyenne d'âge). L'homme du renouveau de la Nationalmannschaft, c'est évidemment Joachim Löw. En 2004, après un Euro raté, c'est déjà lui le véritable penseur, Klinsmann étant plutôt sa caution morale. A la tête de la sélection depuis quatre ans, il l'a progressivement façonnée de telle sorte qu'elle devienne une véritable machine à gagner. A l'image de l'Espagne, l'Allemagne joue avec deux milieux dits défensifs très techniques qui impressionnent par leur maîtrise et leur vision du jeu. Le quatuor offensif allemand est semblable à celui espagnol avec des joueurs dont la qualité n'est plus à prouver. L'apport des latéraux est également très comparable, surtout celui du latéral droit, qu'il s'agisse de Lahm ou de Ramos.

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La revanche de 2008

La dernière fois que ces deux équipes se sont affrontées, c'était le 29 juin 2008 à Vienne (Autriche) lors de la finale de l'Euro. L'Espagne s'était imposée grâce à un but de Torres et régnait alors sur le football européen. Aujourd'hui, elle fait toujours partie des formations les plus craintes, mais sa supériorité est remise en cause. En effet, alors que l'équipe a très peu changé, un léger déclin est visible depuis le début de la compétition. Moins forte que deux ans auparavant, en est-elle pour autant moins forte que l'Allemagne ? Défensivement, Capdevilla  n'offre pas les mêmes garanties que son homologue de droite Ramos, et Pique a montré quelques signes de nervosité contre le Paraguay. La paire de l'entrejeu allemand Schweinsteiger - Khedira n'a rien à envier à la paire espagnole Busquet - Xabi Alonso. Si Xavi et Iniesta, qui ont eu de nombreux problèmes musculaires, sont de nouveau en pleine forme, ce n'est pas le cas de Torres. Le buteur providentiel de l'Euro 2008 n'a pas encore trouvé le chemin des filets, au contraire de Villa qui a inscrit cinq des six buts de la Roja. En face, Klose, auteur d'une saison blanche à Munich mais qui se transcende avec sa sélection, tient largement la comparaison. En l'absence de Müller, suspendu, mais avec Özil et Podolski, la Nationalmannschaft semble même posséder plus de joueurs capables de faire la différence. La preuve, six joueurs ont déjà marqué côté allemand contre seulement deux côté espagnol. L'Allemagne a donc toutes les cartes en main pour prendre sa revanche de 2008.

*Article écrit pour le concours Scoop du Monde


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