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M. Sarkozy Aimerait “Tellement que …”

Publié le 06 juillet 2010 par Sagephilippe @philippesage

Guignol.jpgOh non, très peu pour moi, vraiment non, je n’ai nulle envie de me joindre au tohu-bohu, participer de la curée, hurler avec les loups ; non !
Après tout, quand on a promis une “République irréprochable” soit on s’y tient, on le démontre avec force, soit pas. Or, comme plus que visiblement c’est le “soit pas” qui (pour le moment) l’emporte, pourquoi voulez-vous que je me joigne à la meute ?
Ce château de cartes pipeautées depuis le départ (Fouquet’s, Yacht Bolloré, vacances gracieusement offertes, etc.) était de toute évidence condamné à s’écrouler. Et il va s’écrouler. Mais pas que. Les conséquences seront terribles.
Je ne sais pas si tous les acteurs de ce “feuilleton” déplorable se rendent compte de ce qui, demain, à vrai dire, en 2012, va leur tomber sur le paletot ...
Oh je sais, je sais bien, quand l’inéluctable se produira, ils continueront leur cinéma, se rejetteront la faute, s’accusant les uns les autres, toujours aussi grotesques, mais surtout, inconséquents.
A vrai dire : incompétents !
Notre classe politique (et médiatique) est (devenue) médiocre (et vulgaire) c’est un fait. Et l’issue sera et médiocre, et vulgaire. Vous verrez ..
Tant, c’est clair, les dés sont jetés, désormais. Tant, ce n’est pas, ce n’est plus rattrapable.
Nonobstant, et en attendant que cesse cette comédie déplorable, que nous reste-t-il ?
Des mots qui font des phrases, et elles sont, ces phrases, tout aussi désolantes que le spectacle qu’on nous donne à becqueter.
Celle-ci, par exemple, prononcée par Nicolas Sarkozy, le mardi 6 juillet, lors d'une table ronde en banlieue parisienne :
"J'aimerais tellement que le pays se passionne pour les grands problèmes que sont la santé, les retraites, comment on va créer de la croissance, plutôt que de s'emballer à la première horreur, calomnie, qui n'a qu'un seul but, salir sans aucune espèce de réalité"
Le matin, le site Mediapart (encore et toujours lui) publiait les confessions de l’ex-comptable de Liliane et André Bettencourt (accablant d’autant plus M. Woerth, mais en y ajoutant un autre nom, celui de M. Sarkozy) et ce sont donc ces “confessions” que le Président de la République, par cette saillie s’ouvrant sur un souhait (“J’aimerais tellement …”) estimait “calomnieuses”.
Nouvelles “horreurs” dont le seul but serait de “salir”.
Il est tout de même incroyable, non, ce Nicolas Sarkozy ?
Alors comme ça, m'sieur, vous "aimeriez tellement" que nous nous passionnions "pour les grands problèmes".
Et vous les listez : santé, retraites, croissance ..
Quel culot, vous avez !
C'est extraordinaire !
Vous qui annulâtes, le jeudi 24 juin 2010, un entretien crucial avec 40 ONG jugeant qu’un “grand problème” était autrement plus passionnant. Et quel était-il ?
Il était le football et son équipe de France.
Certes, elle battit piteusement en "retraite" cette pauvre équipe de Raymond, sa "santé" (y compris mentale) laissait à désirer et elle abordait plutôt une phase de décroissance avancée que de "croissance", mais tout de même ! Recevoir Thierry Henry en lieu et place de 40 organisations luttant contre la pauvreté et les injustices dans le monde, voilà une bien curieuse façon de concevoir “la réalité”, monsieur !
Il est vrai que vous ne fûtes pas le dernier à vous "emballer" à la "première horreur", celle qui fit la Une (dégueulasse) d’un quotidien dit "du sport et de l’automobile". En l’occurrence, des propos, qu’à ce jour, celui qui les aurait tenus, n’a pas confirmé. Au contraire.
Des propos dont on pourrait, également dire, que de les rapporter n’avait qu’un but : celui de "salir" !
Eh bien, voyez-vous, vous vous y êtes vautré dedans avec tout votre orchestre, Bachelot en première ligne, désastreuse ministre, ridicule, pathétique, à pleurer ! Et que dire de ce point-presse du sieur Lefebvre sur l’arbitrage-vidéo dans le football en pleine panade Bettencourt/Woerth !
Mais comme c’est lamentable ! Mais comme c’est honteux ! Et ce seriez vous, en plus, qui viendriez nous prier de nous "passionner" pour "les grands problèmes" de notre pays ? Mais combien de temps, encore, allez-vous vous moquer de nous, de votre pays, quand ce n’est pas nous insulter ? Combien de temps, encore, allons-nous subir et souffrir votre outrecuidance et vos fanfaronnades de marmot ?
Vous "aimeriez tellement" ?
Eh bien, donnez l’exemple, bon sang ! Habitez la fonction ! Sortez du populisme, de vos sondages que vous commandez à tirelarigot, sondages censés donner le “La” de votre piteuse gouvernance !
Honorez vos promesses ! Respectez-les ! A commencer par celle d’une “République irréprochable” ! Si elle existait, au passage, Eric Woerth se mettrait en retrait de cette République afin de pouvoir s’expliquer, voire se défendre, prouver, si c’est le cas, son "exemplarité”.
La vérité, c’est que "nous aimerions tellement" que vous vous comportiez comme un Président, celui promis lors de la campagne présidentielle 2007, qui devait être celui de la rupture d’avec des pratiques ou des comportements d’un autre âge.
Or, depuis votre accession au pouvoir, point de rupture. La continuité. Peut-être même en pire. Avec un point d’orgue calamiteux : Jean Sarkozy et l’Epad.
A ce propos (l'Epad), comme il est intéressant (mais désolant, encore une fois) de noter que les arguments (pauvres) restent les mêmes.
Ainsi, Xavier Bertrand, déclarant, peu ou prou, ce mardi 6 juillet, dans les couloirs fumasses de l’Assemblée Nationale qu’à travers la personne d’Eric Woerth, c’est le président de la République qui est visé.
Tiens donc !
Je constate que le petit et très fade Bertrand a retenu la leçon.
La votre.
Vous qui, dans le Figaro en date du 15 octobre 2009, concernant cette triste affaire de l’Epad, déclariez :
"Ce n’est pas mon fils qui est visé, c’est moi !” ..
Ah, comme il est beau, le niveau, tiens !
En même temps, avec des Lefebvre et des Morano pullulant, qu’on ne s’étonne point d’en être rendu aussi bas !
Pourtant, "nous aimerions tellement", monsieur, que vous le rehaussiez, le niveau. Et vite !
Sinon, la "réalité" (bien sale, mais vous en serez le premier des responsables) risque fort de vous (et nous) déplaire.
Cette sale réalité qui nous attend, de pied ferme et goguenarde, en mai 2012.


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