Lorsque nous avons présenté sur ce blog le dernier film de la Sécurité routière, « Insoutenable », qui vise à sensibiliser les jeunes aux dangers de l’alcool au volant, un commentateur a porté le débat sur les moyens permettant de se « dégriser », c’est-à-dire de faire chuter son alcoolémie.
Il a parlé de la possibilité d’ingérer de la vitamine B6 afin de permettre au foie d’évacuer plus rapidement l’alcool ingéré. C’est cette méthode qui permet aux entreprises commercialisant des boissons dégrisantes, comme Outox, de promettre aux automobilistes qu’ils pourront reprendre le volant après une soirée arrosée, simplement parce qu’une boisson aura fait chuter leur taux d’alcool dans le sang.
Solution-miracle ? Certainement pas ! D’abord, comme nous l’avions répondu au commentateur de l’article précédent, le niveau d’alcool baisse, mais les dégâts pour le foie restent.
Mais la déresponsabilisation induite par ces boissons dégrisantes va plus loin que les dégâts pour le foie. Elles incitent aussi à consommer davantage d’alcool avant de prendre le volant, ce qui, du fait de leurs effets très relatifs selon les spécialistes, ne pourra qu’être responsable de davantage d’accidents et donc de victimes sur les routes, alors qu’il s’agit déjà de la première cause de mortalité chez les jeunes.
Et, quand bien même les boissons dégrisantes dégriseraient vraiment, elles n’en inciteraient pas moins à une consommation excessive d’alccol.
Les amateurs de bande dessinée pourront d’ailleurs faire le rapprochement entre ces boissons et la potion anti-gueule de bois (cf. illustration) concoctée par Astérix et Obélix dans Les Lauriers de César afin de guérir le fils d’un patricien romain de sa cuite de la veille… ce qui, évidemment, ne l’incite guère à modérer sa passion pour la boisson !