Affaire d’état

 L’Ump, fidèle a la même ligne de conduite que lors de l’affaire Hortefeux (pourtant condamné en 1ère instance pour le racisme de ses propos) n’a plus de mots assez durs pour condamner la presse libre et, bien entendu, Internet, les blogs, et tout ce qui ose insinuer que l’affaire Woerth pue, et sacrément.

Le Monde relève l’ensemble de ces propos: Médiapart utilise des “méthodes fascistes” (X. Bertrand), “digne des années 30″ (C. Estrosi, qui, au passage, n’a toujours pas remboursé les 700 000 F du Golf de Nice et qui loge sa fille au frais du contribuable), “site de ragots”, “espèce de collusion médiatico-politico-trotskiste”, (N. Morano), “cyber-cabale” (F. Barouin). Et je n’ai pris que les meilleurs.

L’imbécile regarde le doigt qui montre la lune. Les pourris dénoncent ceux qui dénoncent leurs turpitudes et les mélanges des genres. Et on les comprend car cette affaire, sur fond de crise et d’enrichissement continuel des plus riches, met en cause l’ensemble de la Sarkozie, de la base au sommet, un véritable système financiaro-médiatico-clientéliste mettant le pays en coupe réglée pour leurs mandants.

On apprend, au même moment qu’Eric Woerth vient de porter plainte, mais curieusement, auprès du Procureur de Nanterre, le même que N. Sarkozy a nommé dès son élection (on comprend pourquoi), chargé des grosses lessives et lui-même mis en cause dans l’affaire Bettancourt.

On apprend aussi que la police vient de mettre la main sur les carnets de la comptable de Mme Bettancourt, pourtant accusée par cette dernière de les avoir gardés.

Un rapport de l’Inspection Générale des Finances est attendu vendredi. Hélas, vu le Ministre qui l’a demandé, il ne faut pas en attendre grand chose.

Et c’est tout le problème. Dans cette affaire, ce sont les mis en cause qui font les enquêtes et se plaignent auprès d’un Parquet aux ordres. Un peu de la même manière que si les mis en cause de Villiers-le-Bel avaient été jugés par leur propres familles et avaient porté plainte contre la police auprès des dealers locaux… Il faut, sur cette affaire, une vraie commission d’enquête parlementaire, dotée des pleins pouvoirs.

Décidément, cette Présidence pue de plus en plus et y ajoute, certaine de sa puissance et de ses réseaux, l’arrogance et le mépris.

Pauvre démocratie française…

- Le texte d’Eric Aphen, “‘L’esprit de corruption” paru le 6 juillet sur le site AgoraVox et celui d’Anticor . Il résume parfaitement ma pensée, surtout si l’on y rajoute “Les hypocrites et les rustines” publié, hier sur MédiaPart .