"S'il ne veut pas nous voir, nous non plus on ne veut pas le voir", a déclaré le ministre libyen des Affaires étrangères, après les critiques de Bernard Kouchner à l'égard de Mouammar Kadhafi.
Le chef de la diplomatie libyenne, Abderrahman Chalgham, s'en est vivement pris vendredi 14 décembre à Paris à son homologue Bernard Kouchner et a assuré que les Libyens ne voulaient "pas le voir".
"S'il ne veut pas nous voir, nous non plus on ne veut pas le voir", a déclaré Abderrahman Chalgham lors d'une conférence de presse, au cinquième jour de la visite en France du leader libyen Mouammar Kadhafi."J'ai rencontré Bernard Kouchner, j'ai signé avec lui des accords, nous avons discuté de plusieurs sujets. Nous nous étonnons aujourd'hui de ses dernières déclarations", a poursuivi le ministre libyen.Bernard Kouchner, qui n'avait pas participé au dîner de bienvenue lundi soir au palais de l'Elysée, avait dénoncé mercredi les propos "assez pitoyables" de Mouammar Kadhafi sur les droits de l'Homme en France.
Pas de "leçon à donner à la Libye"
"Comment un homme qui nous rend visite, qui mange avec nous, peut-il changer d'avis en arrivant à Paris?", s'est aussi interrogé Abderrahman Chalgham en rappelant la visite de Bernard Kouchner en juillet à Tripoli, où il avait accompagné le président français Nicolas Sarkozy après la libération des soignants bulgares"C'est un homme gentil, mais je l'ai entendu à plusieurs reprises faire des déclarations le matin et se rétracter l'après-midi", a encore dit le ministre libyen.
Il a en revanche remercié à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy, au nom du colonel Kadhafi, pour l'"accueil chaleureux qu'il lui a réservé"."Cette visite est une réussite, c'est le début d'une nouvelle relation qui aura un impact positif sur l'espace méditerranéen", a-t-il ajouté.Interrogé sur la situation des droits de l'Homme en France, au cœur de la polémique entourant la venue en France du leader libyen, Abderrahman Chalgham a répondu: "personne n'a de leçon à donner à la Libye dans ce domaine".