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Émotion à la “Deux”

Publié le 08 juillet 2010 par Jlhuss

galerie-membrefrance-monta.1278605704.jpg Etape 5 : Epernay – Montargis.

benjamin : Rosbif (bien cuit) sauce anglaise

Il m’aura fait mentir, il aura fait mentir Jaja. Cavendish le bad-boy (l’ex bad-boy?) a gagné sans discussion possible.

Apparemment, il a pigé que sa pointe de vitesse était émoussée et il s’est décidé à lancer de plus loin (un sprint de 200m, soit le double de l’année dernière, en plus sur un faux plat montant qui ne lui convient pas : le véloce jouera-t-il davantage la puissance ?). Ca lui a réussi aujourd’hui… est-ce que ça lui redonnera la pêche, le moral ?

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Il en a pleuré sur le podium … Aurait-il un cœur, malgré tout ? En tout cas, belle entreprise de communication avec les excuses apparemment sincères présentées à propos de son comportement passé. Ce succès peut le libérer et lui permettre de gagner de nouveau, parce que s’il y a une chose qu’on ne peut réussir quand on est dans le doute, c’est bien un sprint ! En revanche il semble définitivement hors jeu pour le maillot vert.

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Hushovd reprend quelques points à Petacci qui s’est laissé enfermer. En revanche, Boassen Hagen fait encore trois et le grignote. Ce coureur qui est une véritable révélation se révèle, à mon avis, le plus capable de piquer la tunique verte à Hushovd, parce qu’il grimpe bien et roule encore mieux.

Sinon, étape de transition comme “ils” disent (tu verrais leur tronche de transition, s’ils pédalaient sous cette canicule ! Cancellara était vidé, déshydraté lors de son passage sur le podium et un mini gruppetto s’est formé, de coureurs arrivés avec plus de trois minutes de retard pour ne pas avoir été en mesure de suivre le train d’enfer des derniers kilomètres)

Coup de chapeau obligatoire (et mérité) aux trois échappés, El Farès, Gutierrez et Van de Walleen ; particulièrement à Guttierez qui a roulé toute la journée et qui s’est arraché pour faire un solo fantastique… hélas voué à l’échec.

Le coup de gueule.  Marre des logorrhées !

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Messieurs les commentateurs, messieurs les reporters, quand il n’y a rien à dire, fermez-là ! (d’autant plus que sur une étape où il ne se passe pas grand-chose, vous trouvez une fois sur deux le moyen de parler d’autre chose quand d’aventure un évènement tant soi peu intéressant se produit). Une annonce des évènements de course, sobre, de temps à autre un commentaire avisé d’un vrai spécialiste comme Jalabert, la parole à Paulo la Science, évidemment, à chaque fois qu’un château, qu’une cathédrale, qu’un élément du patrimoine le méritent, et le reste du temps… si on essayait la musique ? Du jazz, voire du Vivaldi ! Les grandes étapes de montagne, les échappées décisives vous donneront toutes les opportunités pour vous exprimer et nous informer. Là, vous nous les cassez !

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Le vélo pour les nuls : les gains des coureurs.

Très longtemps, les salaires des cyclistes professionnels étaient misérables, par rapport à ce qu’on gagnait dans d’autres disciplines (c’est sous l’ère Tapie – Hinault que les salaires mensuels, avec la Vie Claire, Hinault et Lemond ont été substantiellement augmentés).

Le salaire de base de Jacques Anquetil, par exemple, était équivalent à quinze SMIGS de l’époque. Les professionnels complétaient (certains très substantiellement) leurs revenus grâce aux critériums, en particulier ceux d’après tour. Les cadors touchaient un cachet substantiel, proportionnel à leur popularité (Poulidor palpait davantage que Anquetil), juste pour participer et n’avaient donc pas trop besoin de faire “la gagne” : en général ils faisaient quand même un peu le spectacle avec quelques démarrages, une mini échappée, et s’octroyaient un bouquet de temps à autres. Les coureurs peu connus devaient se contenter des primes gagnées dans ces critériums où ils étaient invités, mais sans cachet.

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De nos jours, les salaires sont plus convenables y compris pour les porteurs d’eau, et très substantiels pour les cadors (même si le montant est ridicule à côté de ce qu’on gagne au football, au tennis ou ailleurs). De ce fait, les cyclistes ne font que très rarement toute la saison comme auparavant (des Merckx, Anquetil, Bobet, Coppi, Koblet, etc. commençaient à courir en février avec Paris Nice pour terminer en octobre avec le Tour de Lombardie, sans interruption, en courant deux des trois grands tours et quasiment toutes les classiques). Un Armstrong, un Contador, centrent leur saison sur le Tour, considérant la plupart des épreuves précédentes comme des moyens d’y arriver au pic de forme (ce qui ne les empêche pas de grappiller une belle victoire de temps à autre)

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Les critériums… c’est un peu passé de mode et il y en a beaucoup moins. Mais un coureur encore relativement modeste qui s’est fait un nom par une victoire d’étape, par un maillot jaune porté quelques jours, par un titre de champion national, en courra encore une dizaine par an, pour remplir l’escarcelle contre cinquante à soixante il y a trente ou quarante ans.

Bien entendu, les cadors prêtent leur image à de nombreuses opérations de promotion publicitaire qui graissent les rouages.

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Quant aux gains du Tour… ils sont mis dans une cagnotte commune à toute l’équipe et redistribués à tous, en parts égales, proportionnelles au nombre de jours en course (quand l’abandon est sur blessure, le groupe fait une fleur au malheureux) – une part étant prévue pour l’équipe des mécaniciens. Il est de tradition que le vainqueur du Tour abandonne sa part aux équipiers, sa cote grimpant tellement que ça se ressent de façon significative sur ses contrats et ses salaires. En 1970, Merckx a choqué en exigeant sa part des gains : il estimait avoir été insuffisamment aidé et avoir gagné l’essentiel de la cagnotte. Anquetil, le mal aimé du public, avait une réputation non usurpée de générosité rare et Poupou était… économe, on va dire !

La prime attribuée de nos jours au vainqueur du Tour est de 500.000 euros. Somme effectivement très conséquente mais qui ne représente guère qu’un mois de salaire de footeux international… Le total des primes attribuées aux vainqueurs, aux placés sur le podium, aux porteurs de maillot vert ou à pois, aux vainqueurs d’étape, à chaque passage de col, aux sprints intermédiaires ou au “plus combatif du jour” ne représentent au total que moins de 5% du budget total de la société du Tour de France et beaucoup moins que ce que les équipes paient pour avoir le droit de s’aligner…

*

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Un incident totalement passé sous silence.

Tour de France : la caravane bloquée par des salariés en colère

Une vingtaine de salariés de l’imprimerie en liquidation Brodard Graphique de Coulommiers (Seine-et-Marne) ont bloqué, vers 13 heures, des véhicules participant à la caravane du Tour de France, à Courchamp, entre La Ferté-Gaucher et Provins.

Au kilomètre 74,7 de la 5e étape reliant Epernay à Montargis, près d’un bosquet, les manifestants brandissant des banderoles ont arrêté des véhicules faisant la promotion de la gendarmerie nationale, de la police nationale et du ministère de l’Intérieur.
Ils ont bloqué la progression de la caravane publicitaire pendant cinq à sept minutes, le temps d’exposer leurs revendications et de parlementer avec un responsable de l’organisation.

Des négociations se sont engagées sur le bord de la route. Les inscriptions tracées sur la route du Tour ont été effacées. Les salariés accusaient leur employeur d’être «le maillot jaune des patrons voyous» et indiquaient «Brodard Graphique : 189 licenciements».

(Le Parisien)

A aucun moment la course n’a été perturbée : les salariés désespérés ont voulu attirer l’attention sur leur situation… en gardant le sens des responsabilités.

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Le Chat : J’en ai pleuré dans ma casquette !

C’est l’après-tour en direct avec « l’inénarrable » qui a eu raison de mon émotivité exacerbée. Les sanglots de Marc Cavendish au micro de Holtz étaient à pleurer… vraiment ! Le pauvre, torturé par les médias, incompris, même par benjamin et Makhno, c’est peu dire … Cavendish avait du lire le blog et avait eu connaissance des écrits de nos compères ; il n’en pouvait plus.
Même la « rose » Bachelot , bade women, était disponible pour pleurer le pôvre. Elles aiment les cyclistes, les préfèrent aux malheureux “footeux”. Ce sont des « amours … on a bu la café » Elle va plaire à benjamin la Roseline : le cyclisme a fait ce qu’aucun autre sport n’a fait, en matière de dopage … » : Wonder women !
Cavendish ce soir, c’était un Eric Woerth enfin réhabilité. On le verra sûrement, Woerth, en train de chialer au micro tendu de LCP, la chaîne parlementaire, lorsque enfin sa réforme sera votée : « après tout ce que l’on m’a fait et dit, après toutes les avanies, je savoure ce jour ! Je remercie tous mes équipiers … Jamais je n’ai fumé le cigare d’un autre etc. etc. Je ne suis pas un « bad boy » … Et Roseline de boire un café !
C’est beau l’émotion en direct : tout le mode peut ainsi faire sa contrition.

Le Tour était en étape de “transition” ! C’est tous les jours “transition” d’ailleurs : un pléonasme ! Mais aujourd’hui il est passé à l’endroi ou la Seine (affluent) se jette dans l’Yonne, fleuve royal coulant sous les ponts de Paris. Vous pourrez consulter une note antérieure sur ce sujet primordial : Le Morvan sanglote toujours à cause de cette usurpation.

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