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Etat chronique de poésie 940

Publié le 09 juillet 2010 par Xavierlaine081

940

C’est toujours dans la précipitation que s’écoulent les heures

Forces implacables qui nous happent dès le réveil

Nous conduisent en terrain ras de toute ombre

Vierge de tout repos

*

Qu’on s’étonne alors de la volonté de fuir est impensable

Et de cet impensable vient le malaise

*

Car que faire sinon se protéger contre l’agression perpétuelle

Que faire sinon chercher chemins buissonniers

Dès lors qu’aucun havre ne se présente aux échines épuisées

*

Le fouet de la finance claque sur les dos courbés

Les peaux ruissellent d’un sang gras de piteuses nourritures

On sait conduire ainsi hommes et femmes à leur perte

Rien ne retient l’appétit du dominateur

*

Lors ne reste que l’espérance

Que certains voudraient vaine

En des lendemains de sieste méritée

*

Qu’un seul soupir vienne aux lèvres des soumis

Entendez donc le chœur des possédants

Clamer le devoir en méprisant le droit

*

C’est désormais sombre temps

Qui fait lèvres muettes de ne pas savoir dire

*

C’est temps de misère indécente

Sous les fenêtres de bourses replètes

Sans doute est-ce là l’angoisse des possédants

Qu’ils ne soient un jour rangés à la cohorte des gueux

Il leur en faut donc toujours plus

Et ne rien partager de ce qui est leur éphémère richesse

*

De l’autre côté de la rue

Un regard pétille

Assis sur des cartons

La fortune se cache dans une main qui se tend

.

Manosque, 28 mai 2010

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