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Portraits de femmes

Publié le 09 juillet 2010 par Do22

Le moment est venu de vous dépeindre les portraits de quelques clientes qui ont accepté d'être les sujets principaux de mon livre ; sans leur accord, il vous manquerait des images importantes afin de vous aider à vous retrouver.

Ces femmes, dont l'âge varie de 20 ans à plus de 50 ans, m'ont accordé leur confiance pour que je puisse les écouter, leur refléter leur réalité mainte fois aveuglée, les guider dans leur démarche intime d'un retour sur Soi. L'éventail des symptômes constitue l'expression d'une forme originale de survie chez chacune. Elles ont activé des choix souvent inconscients et les symptômes de leur cycle les ont forcées à chercher une solution afin de rétablir un état de vie plus sain. Ce sont des passages d'énergies extrêmes, tel un pendule, de la maladie à la guérison, du mal-être au bien-être, de la guerre à la paix intérieure.
Josette

Je vous présente Josette, une jeune femme de 28 ans qui ressemble un peu à une jolie poupée qui aurait fait le bonheur de toutes les petites filles de mon époque.

Malgré ses 28 ans, elle en paraît 14. Elle me consulte pour une absence totale de menstruations depuis plus d'un an et de fréquentes, voire constantes, douleurs au ventre. Puisque aucun médecin n'a trouvé la cause, elle croit que ses symptômes sont psychosomatiques. Son médecin lui a d'ailleurs laissé entendre qu'il s'agit serait bon qu’elle aille consulter en thérapie.

Ayant déjà connu Josette alors qu'elle avait entamé une consultation thérapeutique dans un collège où je travaillais, je me rappelais très bien de quelques faits importants de son passé. Elle est issue d'une famille dont la mère est alcoolique, ayant adopté une position de victime dans la vie ; cette mère n'a jamais cherché d'aide pour s'en sortir. Le père a quitté son épouse lorsque les trois enfants étaient en bas âge et les contacts avec lui sont pour ainsi dire inexistants.

Elle n'a revu son père que quelques heures depuis sa tendre enfance et on peut dire que les liens entre eux sont plus que manquants.

Je dénote une possible colère qui sera à travailler lorsque le moment sera opportun mais, pour l'instant, je mets l'accent sur ses douleurs à l'abdomen et je la questionne tout en douceur sur tout ce qui se passe dans sa vie depuis que je l'ai perdue de vue pendant plus de deux années.

Je découvre, chemin faisant, qu'il y a plus d'un an que ses menstruations ont cessé. Encore là, les médecins ne découvrent rien d'anormal biologiquement. Je lui propose de faire une liste exhaustive de ce que ses menstruations représentent pour elle. Elle accepte l'investigation.

Par le passé, j'ai emprunté d'Anthony Robbins un merveilleux outil pour aider à mettre à jour notre catalogue intérieur. Ces croyances limitatives existent dans la psyché d'une personne au sujet de n'importe quelle situation troublante que l'on désire comprendre et ainsi en exorciser le handicap. Consciente du succès de cet exercice pour maintes autres situations en dehors du SPM, j'entreprends mon investigation.

Papier et crayon en main, j'inscris en haut les mots pertinents, dans le cas de Josette, ABSENCE DE MENSTRUATIONS  et MENSTRUATIONS.

Je sépare la feuille en deux colonnes où j'inscris d'un côté le mot SOUFFRANCES et de l'autre, le mot PLAISIRS.

Je regarde avec elle toutes les souffrances qu'elle vit en ce moment en rapport avec la présence ou non de ses menstruations.
Souffrances :
• Un mal de ventre qui la tenaille à tout moment.
• Lorsque son cycle était présent, elle réalise qu'elle avait toujours peur de faire du ski.
• Elle a peur de se retrouver sans tampons.
• Elle se sent très tenaillée physiquement, elle éprouve divers maux et douleurs lors des menstruations.
•  Elle ne se permet pas de relation sexuelle lors de cette phase parce que ça fait mal et qu'elle a peur que ça fasse mal.
•  Elle a peur de salir les draps.
•  Elle a peur de faire face au possible dédain des hommes qui la verraient dans ses saignements.
•  Elle a peur de porter des vêtements blancs l'été ; elle s'abstient de porter des jupes lorsqu'elle est menstruée.
•  Se tacher serait honteux, presque la fin du monde !
Elle se rappelle avoir éprouvé du dégoût lorsque sa mère lui montra ses propres menstruations. Elle considère que ce n'était pas nécessaire à son éducation.

La liste est suffisante pour se diriger vers les plaisirs. Dans cette phase, toutes les personnes avec qui je fais cet exercice ont la réaction de dire qu'elles n'y trouvent aucun plaisir ! Je les assure qu'en fouillant, nous allons en trouver un, si subtil soit-il.

Alors, comme toutes, elle croit qu'il n'y en a aucun. Elle réalise après quelques instants de silence qu'elle est contente de ne pas être menstruée ; un fait très important, vous en conviendrez. Un plaisir... qui sabote tout son corps.

Plaisirs :

• Elle est contente d'être sans menstruations.
• Elle peut ainsi exercer un contrôle sur le pouvoir d'enfanter qu'elle ne veut pas activer.
• Elle éprouve une paix qui lui permet de ne pas s'en faire à propos de sa possible procréation.
• Pour elle, être menstruée correspond à la capacité d'avoir des enfants. Toutefois, elle n'en veut pas parce qu'en ce moment, elle réalise qu'elle est aux prises avec une souffrance non réglée en rapport avec sa mère et elle ne peut concevoir l'idée d'enfanter.
• Elle se dit une enfant qui n'est pas prête à prendre soin d'un autre petit être innocent qu'elle pourrait mettre au monde.

Si vous regardez ces deux listes, qu'est-ce qui frappe ?

Nul doute que de ne pas avoir de menstruations correspond à son plaisir actuel. Cesser d'avoir des menstruations correspond donc à une «fausse guérison». Elle tente de produire ou de reproduire un résultat meilleur ; elle essaie de changer ainsi le passé en manipulant le présent, et croit pouvoir le faire.

Pour moi, il devient très clair que Josette a un symptôme qui révèle beaucoup plus que le simple fait de ne pas avoir de menstruations.

Si nous permettons à de tels symptômes de nous montrer le chemin névrotique en laissant les réalités émotives refaire surface, nous obtiendrons enfin un calme intérieur progressif au lieu du cancer qui nous ronge à petit feu. C'est le bonheur, la paix et la cessation d'une course inutile qui remplaceront notre souffrance intérieure.

Après cette séance, il devint très clair pour Josette que le fond émotif qui se cachait derrière ce refus d'être menstruée, comportait une peur en rapport avec sa féminité puisqu'une femme menstruée est plus accomplie, du moins selon nos croyances profondes. Il était clair pour elle que de devenir femme éveillait la peur de devenir comme sa mère. Notre mère est notre premier modèle féminin jusqu'à ce que nous nous permettions d'en découvrir un différent ou d'en adopter un meilleur selon le cas.

Comme sa mère est une alcoolique qui ne s'est jamais prise en main, Josette tentait, à sa façon, de ne pas ressembler à sa mère et est devenue la victime de cette peur.

Nous avons travaillé ensemble à reconnecter cette peur pour ce qu'elle était, c'est-à-dire simplement une tentative de guérir, mais dans la mauvaise voie. C'était le cerveau primitif (nous le verrons plus loin) qui s'activait et ignorait les conséquences de cette réaction corporelle. Puisque nos cerveaux s'occupent alternativement de la gérance de nos réactions corporel¬les, dans le cas de Josette, le vieux cerveau l'emportait.

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Cette séance l'a aidée à revivre des émotions non vécues, non permises, du passé pour accéder à sa «femme intérieure en devenir». Après un an et demi sans cycle menstruel, tout est redevenu normal dès la semaine suivante.

Croyance limitative : Si je ne suis pas menstruée, je suis donc différente de ma mère, et je ne mettrai pas au monde des êtres pour les faire souffrir.

Cette croyance limitative traduit de plus une pensée magique selon laquelle nous faisons mieux et différemment que ce qui nous a été enseigné ou qu'on nous a fait subir. Donc, nous croyons cesser la reproduction de comportements négatifs et destructeurs. Nous croyons ainsi activer une action positive mais, au prix de notre personnalité et de notre santé à tous égards.

Cette session en particulier lui a aidé à revivre des émotions refoulées qu’elle ne s’était pas permises de reconnecter. Ces déconnexions étaient devenues des empêcheurs d’être et de devenir sa femme intérieure. Après une année et demie sans menstruations, tout redevint normal la semaine qui a suivi cette session. Tellement étonnant et formidable!

Nous avons continué  à travailler d’autres aspects de sa féminité et avons planté des semences pour une vie plus en santé à tous égards. Nous avons travaillé à redéfinir qui elle est, qui elle désire devenir et ainsi adopter un nouveau modèle de femme qui lui convient d’être pour sa mission intime. 

MOMENT D'INTROSPECTION

- Quelle émotion entoure mon cycle menstruel ?
- L'émotion principale que je vis a-t-elle un cycle en dehors de mes menstruations ?
- Comment ai-je transféré tout mon catalogue passé dans ma vie adulte maintenant que je suis autonome ?   
- Quels plaisirs peuvent se cacher derrière mes symptômes ?
- Quelles sont les conséquences néfastes que mes symptômes peuvent avoir sur ma santé, ma relation de couple et mes autres relations interpersonnelles, si je ne m'en occupe pas ?

Chaleureusement,

Pauline Houle
Thérapeute &  Auteure
Site web - Courriel

Téléphone (Montréal) : 514-277-6097


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