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Emballement.

Publié le 09 juillet 2010 par Christophe Le Vaillant @mceogroup

Longtemps, je me suis couché tard en espérant entendre à mon réveil les propos d’un dirigeant en me pinçant de ne pas rêver.
Ce soir, je me coucherai plus tôt.
Je vais vous parler d’un homme que je ne connais pas personnellement. Stéphane Richard, il se nomme ; du groupe France Télécom il est Directeur Général, Opérations France.
Du rouge à l’orange, le management passe au vert.
Qu’a-t-il dit cet homme, pour que je sois à ce point emballé ! Oui car c’est bien d’emballement qu’il s’agit.
« En toute priorité, nous devons remettre l'humain au cœur de notre action». Oui, vous avez bien lu.
Je répète : « En toute priorité, nous devons remettre l'humain au cœur de notre action ».
Les bras m’en tombent. Décortiquons.
« En toute priorité ». Stéphane Richard n’a pas dit « En priorité », mais en « toute » priorité. C’est-à-dire qu’il va évoquer un sujet prioritaire sur les priorités.
« Nous devons remettre ». Stéphane Richard évoque le devoir. Stéphane Richard n’a pas dit « mettre », mais « remettre », ce qui veut dire en creux que ce n’était plus le cas.
« L’humain au cœur de notre action ». Stéphane Richard évoque en creux, qu’on ne peut pas faire comme si les Hommes n’existaient pas.
Il n’est pas question ici de porter un jugement sur ce qui c’est passé, dans le passé, dans ce Groupe. Chacun sait qu’il y a eu des drames.
En revanche, à travers ces propos, je voudrais que l’on parle un peu plus de la responsabilité du dirigeant.
Cette phrase de Stéphane Richard a beaucoup plus d’importance que l’écume médiatique.
Il grave dans le marbre que la rentabilité pour la rentabilité dans une entreprise, n’est pas l’alpha et l’oméga de la réussite de cette même entreprise.
La réussite d’une entreprise, c’est d’abord la marque managériale du dirigeant.
Il existe d’autres Stéphane Richard, je le sais, ayant eu souvent la chance de bosser avec des dirigeants « normaux ». Je les salue. Ils se reconnaîtront.
La crise financière qui se transforme en crise économique mute en crise morale, en crise identitaire.
Et c’est très bien comme cela. Faut que ça bouge ! Faut que ça swingue dans les boîtes ! Faut que les dirigeants se lâchent un peu !
Oui, je m’emballe…
Mais bon, ça fait tellement longtemps que j’ai le « management militant » !
Quand votre serviteur parle de la place de l’homme dans l’entreprise, de reconnaissance, de fierté d’appartenance, d’optimisation des résultats par la motivation des équipes… il arrive qu’on lui réponde que ce n’est pas très politiquement correct dans les entreprises et qu’il devrait recentrer son discours sur les coûts !
Mais si Stéphane Richard dit : « En toute priorité, nous devons remettre l'humain au cœur de notre action ».
Vous les croyez j’espère ?
Je ne me suis pas emballé pour rien, non ?

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