Crépuscule
C’est un doux rêve que le destin achève
Dans les vastes nuits lunaires où sans bruit
Le temps oubliant de rendre l’heure brève
Semble contempler l’infini qu’il conduit.
Ne troublez point, laissez telle la nuit
Avec ce bleu liquide où couve le rêve,
C’est un peu de nous encore qui s’enfuit
Vers cette étoile lointaine qui se lève.
Une main invisible semble mouvoir
Cet éclat qui monte insaisissable opale
Et tremblote comme un oeil qui voudrait voir.
Sa lumière changeante est encore pâle
Mais n’allumez pas une lampe rivale
Où viendraient mourir les phalènes du soir.
(Birago Diop)