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La Web 2 économie s'emballe

Publié le 15 décembre 2007 par Frédéric Denel
Bonsoir,
je reprends ce soir un article écrit par Miléna Nemec-Poncik de Lmi pour lequel j'ai été interviewé
Même si je suis un peu plus sceptique qu'elle sur la pérennité d'un certain nombre d'entreprises et de projets Web 2.0, j'accepte l'analysyse que Web 2.0 ne rime pas avec Bulle 2.0....
A l'heure de la survalorisation de certains sites Internet Web 2.0 (notamment de réseaux communautaires comme FaceBook), il est légitime de se poser la question : le Web 2.0 a-t-il un avenir, ou allons nous assister à l'explosion d'une deuxième bulle boursière ?

Editeurs, analystes, consultants et e-marchands sont formels : non, il n'y a pas de bulle Web 2.0. Même si pour le moment il est trop tôt pour juger de leur pérennité à long terme, les sites Web 2.0 reposeraient sur un modèle économique beaucoup plus rationnel et plus stable.
pour Stéphanie Wailliez, des habitudes de surf ont été prises par les internautes, et garantissent la pérennité du web 2.0. « Il y a très peu de chances que cette situation retourne en arrière », commente-t-elle.


La population d'internautes est large, accessible et la diffusion est « virale ». Elle ne nécessite même plus le lancement de campagnes marketing coûteuses, une source de dépenses qui avaient pesé très lourd dans l'effondrement boursier de la première bulle. Des investisseurs beaucoup plus avertisAudience et technologie sont donc là, mais le Web 2.0 pose tout de même un souci économique.

Seule sa problématique a muté : il ne s'agit plus de spéculation boursière, mais de monétisation de l'audience de masse. Les investisseurs parient en réalité sur le taux de consultation des sites concernés. Un pari parfois risqué, d'autant que la concurrence est rude. Mais cela, les banques l'ont compris.

Que ce soit les fonds d'investissement, les sociétés de capital-risque ou les business angels, tout le monde a tiré les enseignements des erreurs du passé. Beaucoup plus prudents et aguerris, ils demandent de la part des sociétés Web 2.0 de montrer patte blanche avant d'investir le moindre sou dans leur projet.

Les critères se sont multipliés et affinés : le projet doit être innovant, ciblé, générateur de trafic et surtout peu coûteux au départ. « Entre la fin des années 90 et ce qu'on observe aujourd'hui, les sommes investies lors du premier tour de table ont été divisées par trois ou quatre », selon Louis Naugès, consultant chez Revevol.

Et comme les start-up ont besoin de moins de capitaux pour démarrer, elles ne se tournent plus massivement vers le Nasdaq ou le Nouveau marché pour s'introduire en bourse, comme c'était le cas juste avant l'éclatement de la bulle. « La stratégie d'investissement a changé, note Philippe Collombel, associé chez Partech International, gestionnaire de fonds de capital risque.

Les sociétés Web 2.0 ne s'appuient plus sur un pôle d'actionnaires novices et "naïfs", mais sur des fonds d'investissement capables d'évaluer les risques. Au final, la stratégie, c'est la revente à un acteur établi. » Même constat pour Jérémie Berrebi, ex-jeune entrepreneur du Net, aujourd'hui PDG de Zlio (un site de création de boutiques personnalisées en ligne) : « contrairement à ce qui a pu se passer pendant la bulle, les financiers sont prudents, et n'investissent que sous certaines garanties. »

Beacon en fer de lance de la monétisation de l'audienceIl ne faut toutefois pas se leurrer. Comme toute évolution, le Web 2.0 comporte évidemment son lot de risques, qu'ils soient techniques, ergonomiques, législatifs (notamment dans le domaine de la protection de la vie privée pour les réseaux sociaux) et financiers.

« La raison d'être économique du Web 2.0 passe par sa capacité à générer du marketing direct ou du ciblage comportemental, c'est-à-dire de l'information monétisable hors du seul circuit d'un site communautaire », souligne Frédéric Denel, chez Compario.

C'est d'ailleurs la démarche de Yahoo et plus dernièrement de Facebook, avec son fameux Beacon. Les sites se dotent d'outils permettant de cibler la publicité en fonction du comportement de l'internaute.

Problème : nul ne sait encore si cette montagne n'accouchera pas d'une souris, coûtant beaucoup plus que ce qu'elle ne rapporte.

Dans ces conditions il est tentant de parler de « bulle », puisque les revenus ne sont qu'anticipés. Maurice Lévy, PDG de Publicis (premier groupe français de publicité), se montre même extrêmement prudent. « Tous ceux qui se lancent dans le Web 2.0 croient que leurs site fonctionnera grâce à la publicité.

Certains seront déçus, car il n'y aura pas de l'argent pour tout le monde. » Des propos que modère Fred Destin, associé chez Atlas Venture, un fonds d'investissement : « comme dans tout marché, on assistera à l'émergence de leaders, à des consolidations, mais aussi à l'avortement de projets qui n'auront pas tenu la route. Mais ce phénomène est loin d'un éclatement pur et simple de la bulle Web 2.0. »

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