Dans cette ville en liesse, où à chaque instant il se passe quelque
chose, le moment fort demeure l'encierro. Il faut l'avoir couru pour
mesurer l'émotion que procure le "souffle du toro" comme l'a si bien dit
Emmanuel de Marichalar. Ce sont des secondes de folie où on se mesure à
l'animal sauvage et où on se sent vraiment un homme, ou une femme car
elles sont nombreuses à le courir désormais.
Dans le monde du risque zéro et du principe de sécurité, cela fait
désordre ,j'en conviens mais comme nous l'avait dit tout de go dans un
interview Erik Orsenna, le grand académicien Français :"le principe de
sécurité c'est de la connerie!". Nous avons tous envie de vivre mais
nous aimons le risque, nous voulons tutoyer la mort pour la tromper et
la cape de San Fermin, le bon évêque, est là pour nous protéger.
Irrationnel, oui, mais la raison n'explique pas tout.
Cette année, après de longues négociations, TVE retransmet les encierros
mais ceux-ci ne sont plus visibles sur le canal international. "Cachez
ce sein que je ne saurais voir". La télévision publique espagnole
aurait-elle honte de ce qui fait le sel de cette fête: cette course
éperdue, universelle qui passionne le public dans le monde entier? Comme
elle a honte de nous montrer les corridas. C'est un drôle de complexe
que font ses responsables. Pour les guérir de cette névrose un séjour
sur le Divan s'impose.
Il reste internet sur lequel on trouve la diffusion en direct des
encierros sur le site justement de TVE. Le progrès a du bon.
P.V. www.corridasi.com
http://www.rtve.es/mediateca/videos/20100710/multitudinario-cuarto-encierro-sanfermines-2010-protagonizado-toros-ganaderia-sevillana-dolores-aguirre/825304.shtml
Encierro des Dolores Aguirre: 2':53". Dangereux mais sans blessés.
Il y avait près de 3500 coureurs.