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Espagne – Pays-Bas

Publié le 10 juillet 2010 par Vinz

Shakira

La finale de la dix neuvième Coupe du Monde FIFA qui se déroule en Afrique du Sud oppose l’Espagne aux Pays-Bas, deux nations qui n’ont pas encore remporté le trophée et ce malgré leur histoire très riche au niveau du jeu et des joueurs célèbres ayant portés les couleurs de ces deux pays. Les hollandais ont déjà participé à deux finales, perdues en 1974 et en 1978, deux fois face au pays organisateur, l’Allemagne et l’Argentine. L’Espagne accède pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition.

Parcours des finalistes.

Espagne :

L’Espagne débute de la plus mauvaise manière son mondial avec une défaite surprise un à zéro face au verrou Suisse d’Ottmar Hitzfeld. Un match comme souvent maîtrisé mais avec un manque d’efficacité flagrant. Le deuxième match face au modeste Honduras permet de relancer la machine et de reprendre confiance, traduit par une victoire sur le score de deux à zéro. Ce troisième match face au Chili prend des allures de 1/16 de finale pour les ibériques, après vingt cinq minutes difficiles face au pressing tout terrain chilien, une sortie hasardeuse du gardien Bravo permet à David Villa de mettre son équipe sur orbite. Une expulsion chilienne et un but d’Iniesta permettent à la Roja de prendre la mesure de son adversaire. Le Chili réduit tout de même le score même à dix.

En 1/8 de finale, l’Espagne affronte dans un duel ibérique explosif le Portugal. Le match sera très fermé et indécis, Villa –légèrement hors-jeu- inscrit le but de la victoire.

En ¼ de finale, la Selecion affronte à nouveau une formation sud-américaine, le Paraguay. Première mi-temps insipide, possession de balle espagnole contre le béton paraguayen. La deuxième période nous offre un scénario fou. Sur un corner paraguayen, Piqué commet une faute stupide sur Cardozo et provoque un penalty. L’attaquant se fait justice lui-même mais sont tir pas assez appuyé est stoppé par Casillas. Dans la minute suivante, c’est Villa légèrement accroché par Alcaraz qui obtient un penalty. Xabi Alonso s’élance et marque mais l’arbitre redonne à retirer. Deuxième tentative du joueur madrilène et arrêt du gardien Villar. Festival d’Iniesta qui décale Pedro dans la surface, son tir est repoussé par le poteau et revient dans les pieds de Villa. L’attaquant espagnol frappe, sa balle touche les deux poteaux avant de rentrer, c’est le cinquième but du néo barcelonais dans cette compétition.

En ½ finale, l’Espagne affronte l’ogre allemand. A noter que Torres est remplaçant, Villa repositionné dans l’axe. Une première mi-temps bien terne, l’enjeu tétanisant un peu les deux équipes. A noter tout de même une décision arbitrale de nouveau favorable aux espagnols, Ramos en position de dernier défenseur commet une faute sur Özil, l’arbitre ne bronche pas. La Roja est plus entreprenante en ce début de seconde période, son pressing est plus haut et plus efficace. Les situations dangereuses se succèdent sur le but de Neuer, qui ne peut rien sur une tête puissante de Puyol. L’Espagne atteint pour la première fois la finale d’une Coupe du Monde.

Espagne

Pays-Bas :

Entrée en matière très poussive face au Danemark, un but contre son camp en seconde période du danois Agger suivi d’un but de Kuyt en fin de match assurent une première victoire pour les bataves. Face au Japon, c’est de nouveau un coup de pouce, enfin plutôt un coup de main du gardien nippon Kawashima qui se troue sur une frappe puissante de Sneijder. Les bataves sont les premiers qualifiés pour les 1/8 de finale. Leur troisième match est remporté face au Cameroun, là encore cette victoire fût longue à se dessiner, un but en toute fin de match d’Huntelaar permet aux Oranje de faire un sans faute dans leur groupe. Une bonne nouvelle tout de même avec les premières minutes pour Robben dans ce mondial.

En 1/8 de finale, les bataves rencontrent l’équipe surprise, la Slovaquie. Sneijder d’une sublime ouverture de plus de cinquante mètres trouve Robben qui nous fait sa spéciale pour l’ouverture du score, je rentre pied gauche et fusille le gardien premier poteau. Vittek à la balle d’égalisation, il se retrouve seul face à Stekelenburg mais son tir est repoussé par le gardien hollandais. Le but de la délivrance arrive tardivement avec une offrande de Kuyt pour Sneijder qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. La Slovaquie réduira le score dans les arrêts de jeu par l’étonnant Vittek, qui inscrit son quatrième but de la compétition en quatre matchs.

En ¼ de finale, les bataves retrouvent les brésiliens pour un match qui s’annonce explosif. La première mi-temps est complètement dominée par les auriverdes qui inscrivent rapidement un but par Robinho sur une belle ouverture de Melo. Kakà à la balle du deux à zéro mais son tir enroulé est détourné par une superbe parade de Stekelenburg. Alors qu’on se demande comment les bataves vont pouvoir réagir, sur un centre anodin de Sneijder, J.César part à la pêche et Melo détourne le cuir dans ses propres filets. Quelques minutes plus tard, sur un corner dévié premier poteau par Kuyt, Sneijder d’une très belle tête donne l’avantage à son équipe. Les brésiliens n’y sont plus mentalement, Melo se fait même exclure pour s’essuyer ses crampons sur Robben.

En ½ finale, la Hollande rencontre l’Uruguay. Premier but batave avec une frappe venu d’ailleurs de leur capitaine Van Bronckhorst. Juste avant la mi-temps, une belle frappe de Forlan permet à la Celeste de revenir au score. En deuxième mi-temps, Sneijder devenu le buteur de cette équipe inscrit son cinquième but de l’épreuve. Sur un centre de Kuyt, Robben d’une belle tête croisée donne deux buts d’avances aux Oranje. Maxi Pereira redonne l’espoir aux uruguayens sur une belle frappe enroulé. Malgré quelques frayeurs, le score ne bougera plus, les Pays-Bas sont en finale.

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Deux entraîneurs discrets.

Bert Van Marwijk, l’entraîneur hollandais est nommé après l’échec de l’Euro 2008 en remplacement de Marco Van Basten. Il s’entoure de deux adjoints de poids, Franck De Boer et Philippe Cocu. Sa carrière de joueur s’effectue dans des clubs de secondes zones aux Pays-Bas, il obtient tout de même une sélection. En tant qu’entraîneur, son fait d’armes reste la victoire en Coupe de l’UEFA avec le Feyenoord Rotterdam face au Borussia de Dortmund lors de la saison 2001/02, club qu’il entraîne par la suite.

D’un naturel discret, il est avant tout connu pour son amour du travail et de la discipline. Ses qualités lui permettent de gérer tant bien que mal les ego de ses stars, surtout au niveau offensif car les places sont chères. Il a surtout réussi à créer une unité et un groupe qui peut tout de même exploser à tout moment. Van Der Vaart, qui avait clamé avant le début de la compétition une place de titulaire se retrouve sur le banc, sans faire de vagues.

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Vicente Del Bosque est nommé entraîneur de l’Espagne après la victoire de la Roja à l’Euro 2008 en Autriche face à l’Allemagne. Joueur formé au Real Madrid, il joue pratiquement toute sa carrière dans son club formateurnau poste de milieu défensif. Son palmarès est très riche, il remporte cinq championnats et quatre coupes d’Espagne. Il est sélectionné à dix huit reprises et participe à l’Euro 1980 organisé en Italie, mauvais souvenir car la Roja est éliminé en phase de poules. Après avoir entraîné la réserve madrilène, il est nommé à la tête de la maison blanche en 1996 mais que pour quelques mois, remplacé par Valdano. Il revient sur le devant de la scène en 1990 pour un bilan des plus prestigieux, il remporte deux ligues des champions (2000 et 2002), deux championnats d’Espagne (2001 et 2003), une coupe intercontinentale en 2002. Il est victime de son image avec l’arrivée de Perez qui n’a aucun scrupule à le remplacer.

L’héritage d’Aragones n’est pas simple à gérer du fait de la richesse de l’effectif, tout comme les critiques de son prédécesseur qui n’hésite pas à sortir la grosse artillerie pour critiquer Del Bosque. Le nouveau sélectionneur a apporté quelques retouches, il a laissé l’homme fort de 2008 –Senna- à la maison pour le remplacer par Busquets. Piqué prend place au côté de Puyol à la place de Marchena. Fabregas, la star d’Arsenal ne trouve toujours pas sa place, Torres jugé hors de forme laissé sur le banc contre l’Allemagne. Del Bosque suit sa ligne de conduite en se basant sur l’ossature de Barcelone, sa finale lui donne pour l’instant raison, n’en déplaise à Aragones.

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Duel de stars pour le ballon d’or FIFA : Wesley Sneijder / David Villa

Wesley Sneijder est le meilleur buteur de son équipe et du mondial avec cinq réalisations. Jeté comme un malpropre du Real, il se refait la santé du côté de l’Inter et gonfle son palmarès d’un triplé historique Ligue des Champions-Calcio-Coupe d’Italie. Surtout il est l’auteur d’une saison pleine, épargné par les blessures sous la houlette de coach Mourinho.

Dans un collectif hollandais qui a du mal à se mettre en place, il tient le rôle de « maestro », il dirige, oriente le jeu, distille des passes millimétrées, mais surtout devient le buteur décisif, comblant les lacunes ou absences de Van Persie. A vingt six ans, on sent le joueur arriver à maturité, plus sûr de ses qualités, il est devenu un des tauliers de l’équipe en compagnie de Van Bronkhorst et Van Bommel.

David Villa, signe juste avant le début du mondial à Barcelone et peut se consacrer exclusivement sur la Coupe du Monde. En concurrence avec Torres, il commence ses matchs sur le côté gauche de l’attaque espagnole. Très vite, à l’instar de l’Euro 2008, il devient le buteur de cette Roja qui a du mal à reproduire son jeu flamboyant. David Villa est un attaquant très mobile, il n’hésite pas à permuter, jouer en pivot, prendre la profondeur, tout l’arsenal de l’attaquant complet. Avec ses cinq buts, il permet de faire oublier la méforme de Torres et concrétise la domination de la Roja plus cynique que flamboyante et qui remporte ses trois derniers matchs sur le score étriqué de un à zéro. Avec quarante trois réalisations en soixante quatre sélections, il atteint la moyenne incroyable de 0,68 but par match. El Guaje rêve bien sûr d’être buteur en finale pour affirmer son énorme talent au monde entier et de remporter cette Coupe du Monde.

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Tendance.

Au vu de leur parcours, de la forme, du jeu proposé, de la richesse de son banc, l’Espagne se présente comme la favorite de cette finale. Malgré la méforme de leur buteur vedette Fernando Torres, la Roja a su mettre de côté le beau jeu pour un jeu plus direct et plus concret. On est loin des démonstrations des matchs de qualification et du célèbre « tiqui-taka », les trois derniers matchs ont tous été remportés sur le score très serré de un à zéro.

La Hollande ne manque pas d’atouts, son quatuor offensif Sneijder/Kuyt/Van Persie/Robben est impressionnant. Sauf que la complémentarité des joueurs ne saute pas aux yeux, leur jeu collectif est poussif, très peu de mouvements et d’appels de ses attaquants, un comble au pays du football total. Les bataves ont également mis le bleu de chauffe, finit les démonstrations en phase de poules pour se rétamer sur le premier os venu. Van Bommel est le symbole de cette équipe, tactiquement intelligent, métronome du milieu de terrain, c’est lui qui donne la marche à suivre de son équipe. Ses déclarations sur cette finale ne laisse pas de doute sur sa volonté de gagner, quel qu’en soit la méthode : « L’Espagne joue un jeu très spectaculaire. Ce sera très difficile de les battre. Nous devrons détruire leurs milieux et empêcher les meneurs de jeu de développer leur jeu. C’est notre objectif prioritaire car Xavi et Iniesta sont de grands joueurs. Ils sont les meilleurs à leur poste ».

Paul  LE Poulpe

Cette dix neuvième édition de la Coupe du Monde de la FIFA propose une finale inédite, entre deux grandes nations européennes qui attendent depuis longtemps une consécration mondiale. L’Espagne et les Pays-Bas ne se sont jamais rencontrés en phase finale de Coupe du Monde. Le vainqueur sera le premier pays européen a remporté le trophée hors de leur continent. Autre première, en cas de victoire de l’Espagne, ce sera la première fois que le champion du monde gagne l’épreuve en ayant perdu son premier match. L’Espagne part légèrement favorite, elle est solide derrière, possède sûrement le meilleur milieu de terrain actuel, et possède devant une arme fatale nommé David Villa. Elle possède également un banc très riche, avec des joueurs de talents comme Fabregas, Navas ou encore Torres. La Roja  a également bénéficié tout au long du tournoi d’un arbitrage très favorable.

Équipes probables :

Pays-Bas : Stekelenburg / Van Der Wiel – Mathijsen – Heitinga -Van Bronckhorst (cap) / Van Bommel – De Jong – Sneijder / Kuyt – Van Persie – Robben. Entraîneur : Bert Van Marwijk

Espagne : Casillas / Ramos – Piqué – Puyol (cap) – Capdevilla / Busquets – Xavi – Xabi Alonso / Iniesta – Villa – Pedro. Entraîneur : Vincent du Bois


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