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Jean-Claude ROSSIGNOL (France).

Par Ananda

Soirée-souvenir du vendredi 11 juin 2010, hommage poétique à Christiane LAÏFAOUI, Café de la Mairie (1er étage)8 Place Saint-Sulpice, Paris 75006.

Ouverture : 20h, présentation par Jean-Claude Rossignol et Nadine Fidji, poète réunionnaise et éditrice de Christiane (Editions Le Carbet), qui co-organisent cette soirée exceptionnelle. Soirée-souvenir à la mémoire de Chrisitane qui a œuvré, de 1993 à 2002, dans le cadre des « Messagères du Poème », association créée à cette occasion pour la mise en valeur et la diffusion de la parole féminine en poésie contemporaine de langue française. De ce travail sont issues trois anthologies : « Récital », « La dixième fille de Mnémosyne » aux éditions « le Bruit des Autres » à Solignac, et « Tisser les mots contre la nuit » aux éditions « L’Harmattan » (2000) en collaboration avec Jean-Claude Rossignol, et qui, seule, a publié, a publié « Voix internationales » (Arcade N°40) au Québec (1997), une anthologie de poésie « Femmes et Poèmes de Tunisie », numéro spécial de « Peuples Méditerranéens N°80" (1997), et « Le silence éventré », anthologie de poésie algérienne de langue française aux éditions Le Carbet (2003). Jean-Claude évoque en quelques traits sa compagne (texte in « Tiré à part », montage illustré de photos couleur de Christiane) et lit trois poèmes retrouvés de Christiane : « Quand renaîtront les fleurs dans les champs de douleur » dédié à son père, un poème sur l’Algérie, un poème à sa mère et les poèmes « Rizemenbluz », « Ce soir… » (in « Tiré à part »).

                                 Nadine annonce que les textes lus ce soir, dans la mesure où ils sont inédits, seront édités par ses soins dans le cadre d’une anthologie où figureront les poèmes de Christiane, à la mémoire des « Messagères du Poème » et dédiée à Christiane, titre à peaufiner, et qu’ils doivent lui être envoyés par courrier électronique avant le 5 août. Elle parle aussi d’un projet de reprendre le titre des « Messagères » pour une poursuite sous une autre forme d’activités poétiques sur un site internet où chacune pourrait intervenir librement et aussi d’éventuelles réunions informelles dans ce sens, voire d’une nouvelle matinée ou soirée pour maintenir le souvenir de Christiane .

                                Place aux poètes. Elles étaient 16 présentes, dont 4 excusées (Andrée Appercelle, Colette Nys-Mazure, Jeannine Baude, Marie Sunahara), sur une vingtaine de sollicitées. L’ordre de passage était alphabétique, seulement bousculé par quelques nécessités fort compréhensibles. C’est ainsi qu’après avoir annoncé Gabrielle Althen, « une grande dame de la poésie » note Patricia Laranco, lui succéda notre amie Victoria Thérame qui aurait dû passer en dernier mais qui avait retardé au lendemain matin son départ pour Marseille pour être présente parmi nous, se vit donner la priorité. Aïcha Arnaout (Syrie/France), commença par quelques mots d’éloge sur son amie, Aminata Barry (Guinée) elle aussi, fut très chaleureuse dans ses propos sur Christiane (on l’avait connue lors d’un colloque sur l’Afrique organisé par Andrée Apparcelle à Grenoble), Iana Boxberger, de retour de Prague, tenait, par le choix de son texte, à clôturer la soirée, Paule (Brindeau de son nom complet, autre amie avec Victoria et Andrée du groupe d’amis qui, autour de Guillevic et de Jocelyne Godard, romancière à succès, étaient à la naissance par leurs réunions enthousiastes de la création avec Christiane et moi-même des « Messagères » dans les années 90) déclina l’offre de lire un texte, sa présence témoignant de ses sentiments jugea-t-elle. Puis vint Francine Caron qui, sur les trois hommages à des poètes disparus (le deuxième en hommage à Guillevic) commença par son très beau texte sur Christiane, poème touchant s’il en est, qu’elle m’envoya presque aussitôt son décès, poème à l’honneur dans le « Tiré à part », Maggy De Coster (Haïti/France) reprit son texte élégiaque qui clôture le « Tiré à part », Nadine Fidji lut trois beaux poèmes extraits de son recueil « Contrechant », enfin Geneviève Buono qu’accompagnait à la guitare son mari, interpréta très librement un dialogue poétique, avec chant en Kabyle. Elle a repris une idée d’intervention jouée au Centre Wallonie-Bruxelles du temps où Christiane mettait en scène les poètes dans nos récréations poétiques. Leur « performance » fut très appréciée et servit d’interlude avant la pause.

                              En deuxième partie, Rebecca Gruel, poète et peintre, reprit le récital des poètes avec un texte ancien et significatif de son œuvre, « Sahara sahara », suivie de Colette Klein qui lut trois poèmes en hommage à Pierre Esperbé disparu l’été 2009, homme de radio et poète, son compagnon et extraits de « Derrière la lumière », Patricia Laranco, écrivain et photographe (Île Maurice/France) lut un texte de la grande poète et romancière mauricienne Ananda Devi figurant dans le recueil « Tisser les mots contre la nuit » ainsi qu’un poème extrait de son dernier recueil à elle, « Lointitude », suivie par Dominique Le Boucher avec ses « rencontres » sur le tas en milieu suburbain, puis Nadine lut le poème d’Ansaf Ouazzani (Maroc), une « découverte » de Christiane, envoyé tout spécialement pour cette soirée. Vint le tour de Suzanna Licheri, venue tout exprès de Grenoble où elle est professeur pour nous dire son émotion à la disparition de Christiane, son amie et « mère spirituelle » en poésie, émotion qu’elle nous fit partager, terminant sa complainte en Sarde, sa langue maternelle. Iana Boxberger nous communiqua sa peine du départ de Christiane, des mêmes affects au titre de mère en commun de deux filles jumelles, de souvenirs partagés tant à Prague où elle nous reçut qu’à Paris…Cécile Ouhmani (Tunisie/France), excellente poète et personnalité attachante, clôtura cette presque épode poétique et ce fut le tour de Christian Deudon, animateur de talent, responsable du « Territoire du Poème » et acteur, qui avait accepté, en compagnie de Nadine Lefébure, poète de très bonne renommée, de dire les textes d’Andrée Appercelle, poète dont il connaissait les œuvres qui n’avait pu être présente ce soir. Un point noir, Sabine, une des jumelles de Christiane, et sa fille Juliette, parties de Valenciennes, n’avaient pu rejoindre la soirée poétique consacrée à leur mère et grand-mère, des embouteillages les ayant retenues en otage, provoqués par des footeux motorisés se précipitant en masse devant des écrans géants disposés sans la ville pour la Coupe du Monde qui se tenait pourtant en Afrique du Sud ! Des amis nombreux étaient venus partager ce moment de vive sensibilité, Micheline, Shirley, artiste graveur et une jeune amie américaine, Hélène, Sylvia, Betty, Annie, Rafaël le marionnettiste et Ghislaine, Ophélie et Aminata « mon » artiste informaticienne (le « Tiré à part » couleur !), Bernard, ami indispensable donnant le ton pour aider autrui, d’autres encore…Il y avait aussi Amanda, une des deux jumelles, Josyane, la sœur de Chris, Amid, le frère, Aurélien, le neveu, qui nous avait aidé du temps des « Messagères ». Une quarantaine de personnes présentes en tout, qui ont communié à cette évocation poétique et sensible de Christiane Laïfaoui, disparue brusquement et qui nous laisse – à la regarder sur les photos choisies par mes soins dans le « Tiré à part » - admiratifs devant le rayonnement heureux qu’elle dégage à cette belle époque des « Messagères du Poème » (1993-2002). Elle nous laisse en nous quittant, en plus d’une impression de vie écourtée, une impression d’inachevé dans les actes et d’affection volée.

Jean-Claude ROSSIGNOL.

Le 19 juin 2010.


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